Livres, radio : émissions 2011

140 histoires de familles victimes d’une politique absurde et contre productive

Ecoutez l’émission du 6 juin avec Pierre Lafrance, membre actif de RESF
Recueil de chroniques parues dans Charlie Hebdo depuis l’instauration du ministère de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité Nationale, par RESF (Réseau Immigration Sans Frontières), illustrées par les dessinateurs de Charlie Hebdo, avec une préface de Lilian Thuram. RESF présente plus de cent cas d’expulsions d’immigrés qui ont famille, enfants, une vie en France. Sous Sarkozy, c’est “La France, tu l’aimes ET tu la quittes!” Un livre militant et révolté. Chaque semaine,  Charlie hebdo permet à RESF d’en raconter l’une d’elles, parfois tragique, parfois victorieuse, mais toujours véridique. Elles nous racontent l’exil du pays face aux persécutions, à la guerre, la famine ou au mariage forcé, les itinéraires invraisemblables pour rejoindre la France, pays d’accueil, qui accepte sans broncher les capitaux étrangers mais pas les hommes. Puis la survie et les dédales d’une administration kafkaïenne, les centres de rétention où l’on n’hésite pas à enfermer des enfants, les charters où le voyageur malgré lui est bâillonné et ligoté avant d’atterrir dans un pays où il ne connait plus personne. Elles nous racontent aussi toutes ces victoires Lire la suite et partager »

radio : émissions 2011

Refugiés de Lybie : l’hospitalité tunisienne a besoin d’être appuyée par l’Europe.

Ecoutez l’émission du 6 juin avec Clémence Racimora, en charge des solidarités internationales à la Cimade
La question des migrations du Maghreb reste au cœur de l’actualité politique nationale et internationale. A l’heure ou l’Europe se méfie de ses propres accords de Schengen, ou les migrants se noyent sous les yeux des forces de police et d’armée des Etats européens, la Cimade publie le rapport d’observation issu d’une mission menée en Tunisie entre avril et mars 2011. Dans le camp de la Chucha où La Cimade a mené, conjointement avec le Gadem (Groupe d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants), une mission d’observation en avril (lien vers le rapport), des milliers d’hommes et de femmes sont bloqués depuis des semaines. La majorité d’entre eux sont Érythréens, Ivoiriens, Somaliens, et contrairement aux dizaines des milliers d’autres migrants fuyant la Libye, ils ne peuvent pas être rapatriés chez eux. Un incendie dans la nuit de samedi 21 à dimanche 22 mai, causant la mort de quatre Érythréens, a provoqué un vent de panique et de révolte au sein des communautés d’exilés, d’autant que des rumeurs laissaient entendre la possibilité d’un incendie criminel provoqué par des conflits entre réfugiés pro et anti-Khadafi. La Tunisie a accueilli depuis le mois de février plus de 380.000 exilés de Libye, la plupart au camp de la Chucha à quelques kilomètres de la frontière. Quelques 3000 personnes sont présentes dans ce camp depuis des semaines, voire des mois et leur inquiétude sur leur devenir s’est transformée en cauchemar. 3000 personnes dont on sait depuis des semaines, contrairement aux dizaines de milliers d’autres qui ont pu rentrer chez elles, qu’un retour au pays n’est pas possible (Somaliens, Erythréens, Ivoiriens, Soudanais etc.). Les quelques milliers de réinstallation demandées depuis le mois de mars par le HCR à la communauté internationale et qui représentent si peu pour un espace de 27 États qu’est l’Union européenne, auraient probablement pu éviter ces drames. Pour l’heure, l’Union européenne n’a accueilli, entre l’Italie et Malte, que 1,5% des exilés de Libye et continue, face à la Tunisie confrontée à de multiples défis, de crier, avec une indécence effarante, à l’« invasion » sur les côtes italiennes. Sans aucun doute, la Tunisie avait besoin d’un autre soutien. Lire la suite et partager »

Emissions en partenariat avec la revue "Hommes et Migrations", Livres, radio : émissions 2011

Aya Cissoko : elle a vaincu le mauvais sort par chaos !

Ecoutez l’émission du 6 juin avec Aya Cissoko
Ne dite surtout pas à Aya Cissoko qu’elle est un exemple ! Cette jeune femme de 31 ans au visage volontaire et à l’attitude réservée ne veut en aucun cas servir de faire valoir à qui que ce soit. Danbé, son autobiographie écrite avec Marie Desplechin, est le récit pudique et poignant du parcours d’une gosse du XXe arrondissement parisien, issue d’une famille originaire du Mali… Une famille devenue quasi nucléaire à la suite de la perte tragique du père et de deux enfants, et au choix contesté de la mère de rester en France et d’y élever seule les deux enfants qui lui restent. Un choix digne, responsable et courageux mais qui n’a pas l’heur de plaire aux dignitaires de sa communauté qui la renient. Forte de l’exemple de cette mère dotée d’un instinct de survie et d’un vraie désir de liberté et de celui d’un père dont on devine le peu de gout pour la soumission Aya va affronter la vie, trouver sa voie, celle de la boxe d’abord, qui la mènera au plus haut niveau…. Puis, après l’accident qui met un coup d’arrêt brutal à sa carrière sportive, elle entre à Sciences Po… Mais sans plan de carrière. D’ailleurs Marie Desplechin dit d’elle : « Elle ne sera pas là où on l’attend. Ce ne sera jamais la jeune­-black-mignonne-issue-de-la-diversité de service. Elle est trop entière, trop autoritaire, trop indépendante ! » Lire la suite et partager »

Livres, radio : émissions 2011, symptômes

Le discours néolibéral, what else ?

Ecoutez l’émission du 6 juin avec Thierry Guilbert
L’évidence du discours néolibéral est un ouvrage critique dans lequel le linguiste Thierry Guilbert emprunte des apports théoriques aux sciences du langage pour dresser un panorama des principaux procédés discursifs et rhétoriques utilisés par les médias pour présenter le néolibéralisme comme évident, naturel. L’objectif est de fournir au lecteur des éléments d’analyse afin d’aiguiser sa vigilance critique à l’égard de discours et d’énoncés médiatiques qui paraissent être les produits du bon sens.La langue est un champ de bataille idéologique, et l’offensive  menée ces dernières décennies avec beaucoup d’application et d’entêtement par les tenants du néo-libéralisme a obtenu ses victoires. Comme le soulignent Gérard Mordillat et Bertrand Rothé, dans un nouveau livre au Seuil, le « salaire » est devenu le « coût du travail », les « cotisations sociales » s’appellent des « charges sociales », et le « profit » de la « création de richesse ». Les licenciements collectifs ( ça s’est quand même la grande réussite, chapeau bas) sont devenus des « plans sociaux ». C’est affaire de vocabulaire et de volonté, aussi, que de faire passer une école de pensée économique parmi d’autres pour la seule « réaliste» et « lucide », ces mots qui reviennent sans cesse pour clouer le bec à toute indignation devant le monde tel qu’il tourne. « Que voulez-vous, il faut être réaliste. Il n’y a pas d’alternative ! » Combien de fois l’avons-nous entendu ? Et combien de fois l’ont entendu, version espagnole, ceux qui ont campé autour de la Puerta del Sol depuis le 15 mai ? « Il n’y a pas d’alternative au plan de rigueur », François Mitterrand, 1983 « Il n’y a pas d’alternative aux privatisations », Jacques Chirac « Il n’y a pas d’alternative à la guerre du Golfe George », George Bush « Il n’y a pas d’alternative à l’allongement de l’âge de la retraite », Nicolas Sarkozy Et c’est une très longue liste, à la fois drôle et accablante. Les deux auteurs ont analysé trente ans de discours économique en partant de cette formule terriblement efficace entendue pour la première fois dans la bouche de Margaret Tchatcher. Elle a été rebaptisée par son acronyme TINA : « There is no alternative ». Une arme rhétorique redoutable, qui a servi jusqu’en 2008 (« il n’y a pas d’alternative au sauvetage des banques ») et même encore aujourd’hui ( pas d’alternative à la loi des marchés, à la confiance des investisseurs, à la réduction de la dette publique,…) Lire la suite et partager »

Livres, radio : émissions 2011

L’épilation intégrale, un dogme qui nous hérisse !

Ecoutez l’émission du 30 mai avec Stéphane Rose
Paru dans la collection d’essais « L’Attrape Corps » des éditions La Musardine, Défense du poil est un livre à la croisée de l’enquête journalistique, de l’éloge érotique du poil et du pamphlet irrité. L’auteur, Stéphane Rose prend les armes contre la dictature de l’épilation intégrale, en fustigeant les dogmes pornographiques, l’hygiénisme rampant, le marketing culpabilisant de l’industrie cosmétique et la façon sournoise dont la presse féminine s’en fait le relais. Pour cela il est parti d’un triste constat : les sexes féminins foisonnants des années 70, c’est fini ! Après avoir plébiscité le maillot brésilien puis le « ticket de métro », en 2010, les femmes succombent en masse à l’épilation intégrale. Si la presse féminine en fait chaque semaine son beurre dans ses pages « beauté » ou « bien être », le phénomène mérite d’être sorti du cadre de l’intime pour être observé à l’échelle sociétale. Pornographie omniprésente, culte de la jeunesse, hygiénisme rampant, industrie cosmétique agressive se cachent en effet derrière le masque du consentement des femmes à se séparer des derniers poils qui leur restaient sur le corps. Amateur de sexes touffus et chantre de la diversité des corps, Stéphane Rose a mené l’enquête pour comprendre les raisons de ce tsunami dépilatoire. À la croisée de l’enquête journalistique, de l’éloge érotique du poil et du pamphlet sans concession, son livre se veut un plaidoyer pour la réimplantation des poils pubiens dans les petites culottes. Lire la suite et partager »

concert, Manifestations, radio : émissions 2011, Rencontres, débats ..., Théâtre

Ta parole :un (long) week end en mots et en musique(s)

Ecoutez l’émission du 23 mai avec Nicolas lambert, Roxane joseph et Rafaele Arditti

Ecoutez l’émission du 23 mai avec Nicolas lambert, Roxane joseph et Rafaele Arditti

Ecoutez l’émission du 30 mai où j’en remets une couche !

Ecoutez l’émission du 30 mai où j’en remets une couche !

Le Festival TaParole c’est 18 concerts durant quatre jours, un festival de chansons qui défend des artistes indépendants et émergeants. Un forum associatif militant, un bal pour finir en dansant la soirée du samedi soir. Buvette et cuisine bio au jardin, joie au long cours au rendez-vous. Au programme cette année, Elf, la Pompe Afrique, une pièce de théâtre écrite et interprétée par Nicolas Lambert. Un imbroglio politico-judiciaire raconté par ses protagonistes. Les vraies paroles d’un procès qui nous regarde. Histoire de comprendre. Et le samedi 4 juin à 15h Avenir Radieux, une fission française,  le deuxième volet de la trilogie BLEU – BLANC – ROUGE de Nicolas Lambert, consacrée à «l’a-démocratie» française du point de vue de ses grandes sources de richesse. Pétrole, nucléaire, armement. Il s’agit ici d’explorer le discours officiel du pouvoir, et la confiscation de la possibilité de débattre. Écrit et interprété par Nicolas Lambert.   Le Syndrome de Phalsbourg (apéro concert en extérieur) Pour qu’il y ait des « musiciens qui assurent », il faut qu’il y en ait qui n’assurent pas. Entre chansons de répertoire et chansons de repères noirs, le SdPh nous emmène avec lui dans d’étranges concepts qui -malheureusement– sont bien de notre époque. Le pire avec eux serait de rire… Ça les encourage…

Jur, Derrière ce nom étrange se cachent une grande femme filiforme, puissante et une voix profonde vibrant comme une polyphonie tellurique, un bouquet de chardon. L’univers s’impose dans sa singularité irréelle mêlant les langues et les histoires. On ne ressort pas indemne d’un concert de Jur, c’est un voyage dans un monde inexploré qu’on vous invite de tout cœur à découvrir et aussi Agnès Bihl Agnès Bihl qui nous a concocté pour l’occasion un cabaret sur mesure, entourée de ses compagnons de route, le spectacle promet d’être explosif, corrosif, espiègle, tendre, riche, frissonnant. Vive Agnès Bihl et vivent Anne Sylvestre, Yves Jamait, Dorothée Daniel, Nathalie Miravette, Nicolas Bacchus et Nicolas Reggiani qui nous feront l’amitié d’être présents pour cette grande soirée.

le vendredi 3 juin Ouverture des portes 16h30 | Début des spectacles 17h Sarkophonie (théâtre clownesque) Entre les présidentielles et les législatives, le gendarme, devenu président de la République, cherche à convaincre les derniers indécis de lui donner une majorité. Un spectacle criant de vérité, ou la dyslexie et les lapsus démasquent un discours policé. Lire la suite et partager »

Films, radio : émissions 2011

« Les désorientés » : cherche avenir avec soin !

Ecoutez l’émission du 23 mai avec Philippe Troyon
Diffusé à 20h35, sur France Ô, le mercredi 25 avril, les désorientés de Philippe Troyon est un documentaire profond et pudique. Ici, nous sommes très loin de la télé réalité ou encore des reportages de société sinon « à charge », du moins cherchant à conforté une réalité le plus souvent fantasmée. Non, le film de Philippe Troyon ressemble à ses protagonistes… Il se cherche !

Et le résultat de ce travail au long cours est plutôt étonnant. Le réalisateur a suivi pendant près de 5 ans en tout les élèves d’une classe de BEP sanitaire et social au sein du Lycée Delacroix de Drancy, en Seine saint Denis… Ne se contentant pas de les interroger ou de les filmer, il a développé avec eux un atelier, qui sous l’étiquette « éducation à l’image », est avant tout un espace où la parole se libère. Face à la caméra, tenue par leur camarades, les jeunes ne mentent ni ne se mentent. Eux, qui se destinent à des métiers où souvent ils côtoieront la maladie, la vieillesse, le handicap, la mort, expriment leur désarroi face aux réalités de leur travail, l’apprentissage des relations, l’empathie qui nait face aux démunis, le plaisir de se sentir utiles et reconnus. Ils lâchent aussi leur colère devant l’exploitation dont ils se sentent victimes, ou le manque de préparation qu’ils reprochent à leurs enseignants. Au-delà de cette filière imposée ou choisie par défaut pour la plupart d’entre eux, il leur faut avant tout se construire et apprendre à affronter l’avenir, même si aujourd’hui comme hier « on n’est pas sérieux quand on a 17 ans », et c’est tant mieux ! Lire la suite et partager »

Chroniques de Suzelle Gaube

état des lieux de la censure : la chronique hebdomadaire de Suzelle Gaube. lundi 23 mai 2011

Ecoutez la chronique du 23 mai 2011

Théâtre

(P)latitudes, clowneries sur l’incoutournable contemporain.

(P)latidudes

Clownerie sur l’incontournable contemporain

La nouvelle création de Rafaële arditti est à découvrir dans le cadre du festival Off d’Avignon, du 12 au 25 juillet à 17h au cinéma Utopia République.

Dans la lignée de Sarkophonie, Rafaële Arditti s’appuie sur de vrais textes pour révéler l’aspect fumeux, élitiste des discours conceptuels sur l’Art, elle s’amuse avec la langue de bois politicienne qui caractérise un certain milieu culturel, manipulatrice-lénifiante et esbroufatice-aphrodisante.

Mme Laculture est directrice du CEPGTN, Comité d’Ethique et de Programmation du Grand Théâtre de Niais.
Lors de la soirée qui ouvre le festival ARANIé -Arts Novateurs et des Réseaux Artistiques Européens Innovants, symbole de notre ‘culture exceptionnelle’, elle présente le parti-pris « risqué » du Comité : celui de collecter des « formes qui témoignent d’un intérêt pour les stratégies de mise en espace et de jeux perceptifs,
qu’elles soient circulaires avec des espaces et des dispositifs, qu’elles soient traversées par une lumière diaphane,ou bien qu’elles explorent un registre spatial, ou un espace registral.
L’installation-spectacle-installation, l’ISI que l’on découvre ce soir, « (p)latitudes 87/23 # » est un triptyque qui circonscrit les instances introuvables de la représentation, et privilégie l’espace ‘entre’, ‘between’ … »

Livres, radio : émissions 2011

Rencontre avec Etienne Liebig … un cochon pas si con qui ne vit ni ne pense comme un porc !

Ecoutez l’émission du 9 mai avec etienne liebig
« La sociologie des cons – une science aussi vieille que l’humanité – repose sur l’observation et l’analyse de nos contemporains. Cette discipline exige de la patience, car les cons se renouvellent à chaque génération, comme le virus de la grippe et les nuages de sauterelles. Toujours là, mais différents, ils contaminent tous les milieux. Bobos, profs, retraités, syndicalistes, militants de droite et de gauche, féministes, artistes, psychanalystes, jeunes de quartier, etc., personne n’est épargné. Ce petit guide de l’anthropologie de la connerie en tout genre se veut corrosif et sans concession. Grand connaisseur de la question et nouveau con moi-même, j’espère avoir été suffisamment intolérant, injuste et malhonnête intellectuellement, pour me faire des milliers d’ennemis. » Etienne Liebig

Et parce que le fait d’être con n’empêche pas (toujours) de réfléchir un peu, on trouvera matière dans cet ouvrage (Les nouveaux cons, aux éditions Michalon) à se poser quelques questions quant à notre société, voir même quelques pistes pour si ce n’est la changer, éviter de collaborer aveuglément !

Quant au savoir vivre des cochons, paru à La Musardine, il est dans la droite (?) lignée de l’autre et de tous les autres livres de Liebig. IL nous enseigne tout simplement que le plaisir, en particulier celui du corps peut faire éclore des pensées du genre : « Et si je jouissais plus et consommais moins ? » …. La révolution est en marche ! Lire la suite et partager »