Radio : émissions 2010

La Cimade proteste contre les exportations illégales de produits issus des colonies Israeliennes via l’entreprise Agrexco, dont l’implantation à Sète est facilitée par le président de la région Languedoc Roussillon

Ecoutez l’émission du 1er fevrier 2010
Entretien avec Alain Bosc, en charge du pôle solidarités internationales à la CIMADE.

Avec la Confédération Paysanne, l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), ATTAC et L’UJFP (l’Union Juive Française pour la Paix) la Cimade est à l’initiative de la création en Languedoc Roussillon de la « Coalition contre Agrexco ». Lancée en mai dernier, la Coalition compte aujourd’hui plus d’une centaine de membres (partis, associations, syndicats) qui ensemble s’opposent au projet d’implantation de la société israélienne Carmel-Agrexco dans le port de Sète. Détenue à hauteur de 50 % par l’Etat israélien, Agrexco est l’exportateur principal des produits issus des colonies, notamment celles de la vallée du Jourdain où 7 000 colons se sont appropriés 95% des terres des paysans palestiniens et contrôlent 98% de l’eau, réduisant à la misère ou à l’exil les paysans palestiniens. Depuis l’ordre militaire pris en 2005, les Palestiniens de Cisjordanie n’ont plus le droit d’y accéder sans autorisation spéciale. Des barrières électrifiées ont par ailleurs été installées à l’abord des sources d’eau.  Agrexco est l’une des principales entreprises à exploiter les ressources agricoles de ces colonies, qui sont illégales au regard du droit international. Si les Palestiniens veulent vendre leurs propres cultures, ils doivent passer par de nombreux checkpoints, dont celui de Tayasir. Le transport peut ainsi prendre de nombreuses heures, rendant les produits frais pratiquement invendables. Le seul moyen de subsister est soit de vendre la production à des entreprises israéliennes comme Agrexco, soit de travailler directement pour elles. Les produits vendus par Agrexco sont alors présents en quelques heures sur les marchés européens. La main-d’œuvre palestinienne est payée en moyenne 40 à 50 shekel (soit 7 à 9 euros) par journée de travail, sans contrat, et est logée dans des abris en plastique. Agrexco est donc un maillon du système d’oppression et de spoliation de la terre et des droits du peuple Palestinien. Son activité est un obstacle très concret à l’avènement d’une paix juste et équitable au Proche Orient.  Agrexco est l’office national des exportations de produits frais d’Israël. La société appartient à 50% à l’Etat israélien et à 50% à des entreprises agricoles. Ses produits frais sont exportés dans l’ensemble de l’Europe sous diverses marques : Carmel Ecofresh, Carmel Biotop (produits bios), Jordan River, Jaffa, Alesia et Coral. Lors d’un procès en Grande-Bretagne en 2006, dans lequel était impliqué Agrexco, le directeur général d’Agrexco Royaume-Uni, Amos Orr, avait dû reconnaitre devant le tribunal que l’entreprise exportait entre 60 et 70% des productions cultivées dans les colonies illégales installées dans les territoires occupés. La partie adverse avait notamment plaidé le non-respect de la quatrième Convention de Genève.

La Cimade, forte de son continuel positionnement au côté des Palestiniens et des Israéliens oeuvrant pour la paix, soutient à l’appel de la société civile palestinienne et le positionnement de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine sur Boycott, Désinvestissement, Sanctions.


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