Radio : émissions 2013

De l’inutilité de la circulaire Valls : seule une nouvelle loi peut mettre un terme à l’arbitraire préfectoral en matière de régularisation des sans-papiers !

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De « nouveaux » critères de régularisation ont été publiés mercredi dans une circulaire émise par Manuel Valls et en application depuis le 3  décembre 2012 (voir le texte ici : Circulaire-Valls-28-12-2012) et censée mettre un terme à l’arbitraire préfectoral. « En réalité, seule une nouvelle loi traduirait une volonté de marquer une vraie rupture avec la politique menée en matière régularisation des sans-papiers par Nicolas Sarkozy. Or, la circulaire présentée par Manuel Valls ne répond pas à cette demande puisqu’elle ne comporte aucun caractère contraignant. L’application du document est ainsi laissée à la discrétion des préfets », remarque Annette Huraux de la CIMADE . (voir ici le decryptage-de-la-circulaire) Le ministère de l’Intérieur ne peut pas, d’un côté affirmer vouloir mettre fin au traitement hétérogène des régularisations, fonction des préfectures dans lesquelles les demandes sont effectuées, et de l’autre proposer une circulaire qui, par nature, est arbitraire !

De plus, selon les propos du ministre, le nombre de régularisations par an sera « de l’ordre de 30 000 » par an : annoncer un tel chiffre revient à établir des quotas. Cela illustre la volonté politique de « fermer le robinet ». Comme on a jugé nécessaire de mettre fin aux objectifs d’expulsion, il faut mettre un terme aux objectifs chiffrés de régularisation des sans-papiers. Certes, la circulaire améliore les conditions de régularisation de certains groupes de sans-papiers mais à objectifs chiffrés constants. Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre pour que ces « ajustements » ne se fassent pas au détriment d’autres catégories de sans-papiers? La conséquence directe de cette circulaire, c’est que ce ne sont pas les mêmes personnes qui vont être expulsées mais que leur nombre, lui, sera toujours aussi important. Lire la suite et partager »

Radio : émissions 2013

Rétention : le respect des droits des étrangers, c’est pour quand ?

Téléchargez l’émission du 14 janvier avec Clemence Richard de la cimade Écoutez l’émission du 14 janvier avec avec Clemence Richard de la cimade

retentionNi le changement de gouvernement, ni les condamnations par l’Europe n’ont pour l’instant changé la situation: la France continue d’expulser massivement, et dans un contexte de recul des droits, tel est le constat établi par cinq associations (la Cimade, France Terre d’Asile, Forum réfugiés, l’Assfam et Ordre de Malte) dans le rapport commun sur l’état de la rétention en France en 2011.

Clémence Richard, en charge des questions d’éloignement à la Cimade Ile-de-France, dresse la liste des pratiques injustes, illégales et inhumaines dont demeurent victimes les étrangers en situation irrégulière alors même que le candidat Hollande s’était engagé à faciliter leur accès au droit et à un traitement non discriminant.  Plus d’un semestre après son élection à la tête de l’État, force est de constater que la politique menée e matière d’accueil des migrants est en totale continuité avec celle largement dénoncée des son prédécesseur.

Par ailleurs, l’appel d’offre concernant le « marché de la rétention » contient des clauses alarmantes, traduisant une politique d’intimidation des association qui interviennent dans les centres de rétention et visant à restreindre Lire la suite et partager »

Radio : émissions 2012

La Palestine dans un fauteuil à l’ONU : un moyen de faire (enfin) appliquer le droit international ?

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Gaza sous les bombes de l’armée israélienne le19 septembre 2012

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Deux émissions consacrées à la Palestine :

– la première en novembre quand Gaza était sous le feu des bombes israéliennes. Une attaque baptisée « Piliers de défense » ou « colonnes de nuées » qui fut très peu dénoncée la communauté internationale et couverte de manière souvent partiale par les grands médias, se contentant souvent de reprendre les « éléments de langage » fournis par les services de communication de l’armée et de l’état israéliens. C’est ce que dénonce Michel Collon, tandis que Leila Shahid, la déléguée générale de l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, constate avec amertume l’échec de la stratégie de protestation non violente prônée  par le Fatah depuis la fin de la seconde Intifada en 2003 tant elle est régulièrement piétinée par Israël avec l’apparente bénédiction des états occidentaux.

– Dans la seconde émission, quelques semaines plus tard, Alain Bosc de la Cimade nous fait part de sa joie après l’admission de la Palestine à l’ONU. En effet, le 29 novembre, un vote mémorable s’est déroulé  à l’Assemblée générale de l’ONU où 138 pays ont voté en faveur de l’accession de la Palestine au rang d’Etat observateur non-membre à l’ONU, 9 contre dont les Etats-Unis et Israël, et 41 se sont abstenus. Pour le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et pour beaucoup de Palestiniens en liesse après ce vote, ce grand pas constitue la dernière chance de sauver la solution de deux Etats (Israël et Palestine) alors que l’Etat hébreu et les Etats-Unis ont estimé que cette décision pourrait arrêter le processus de paix. Une avancée diplomatique majeure qui permet aux Palestiniens d’accéder à des agences de l’ONU et aux traités internationaux.Un enthousiasme qu’il faut peut être cependant nuancer car Israël et les Etats-Unis ont annoncé des sanctions, car ils estiment que la naissance d’un État palestinien ne peut se faire qu’à la suite de négociations entre les deux parties. La peur que la Palestine poursuive l’Etat hébreu devant la Cour pénale internationale aura été déterminante dans leur décision car la poli­tique de colo­ni­sation israé­lienne en Cis­jor­danie s’inscrit, en vio­lation de la loi inter­na­tionale, dans un vaste projet colonial qui vise à s’approprier le ter­ri­toire pales­tinien en l’occupant à tous les niveaux stra­té­giques et en en chassant direc­tement ou indi­rec­tement les Pales­ti­niens. D’ailleurs, une réunion s’est tenue ce mer­credi 2 janvier dans une auberge de jeu­nesse de Jéru­salem avec la par­ti­ci­pation de quelques res­pon­sables de l’aile droite du Likoud pour pro­poser l’annexion de la Cisjordanie. A trois semaines des légis­la­tives israé­liennes,  le can­didat de l’aile droite du Likoud, le parti du Premier ministre Benyamin Neta­nyahu, propose d’annexer la Cisjordanie. Lire la suite et partager »

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Pour son édition 2012 le festival Migrant’scène prend la mer !

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Écoutez l’émission du 5 novembre avec Cécile Poletti

Migrant’scène prend la mer, pour en écouter la rumeur, pour prendre, depuis les océans, le pouls du monde et des migrations. Le festival aura lieu du 5 au 11 novembre à Rabat, au Maroc, et du 15 novembre au 2 décembre 2012 dans 35 villes en France. Comme chaque année, autour de débats, projections, concerts, spectacles, le festival invitera des artistes, chercheurs, migrants, citoyens d’ici et de là-bas, pour croiser les regards et permettre une approche sensible et humaine des migrations.

En mer, une vie est égale à une autre. Ce principe de réciprocité vaut solidarité. Le droit marin pose le sauvetage en mer comme un principe inaliénable. Mais l’emballement des politiques migratoires a modifié la donne. La folie du contrôle, de la surveillance et de la répression condamne, en Europe, ceux qui sauvent les migrants en mer, s’ils sont débarqués dans un pays dans lequel ils entrent illégalement. Ces femmes et hommes se lancent sur la route parce que l’obtention d’un visa est devenue impossible. Ils prennent la mer par nécessité. Pour ce besoin essentiel du mouvement : si l’homme devait rester statique, il aurait des racines, pas des pieds. Ils prennent la mer pour fuir la guerre, la pauvreté, les persécutions. Ils prennent la mer parce qu’ils n’ont pas le choix et parce qu’ils veulent être libres. La mer rassemble dans nos imaginaires un flot de mythes et de légendes. Le voyage initiatique d’Ulysse, l’esprit libre de Robinson Crusoe, l’arrivée des migrants européens en Amérique, les traversées en solitaire…. La mer est le lieu des héros, de la liberté et du passage. La mer porte la mémoire de ceux qui s’émancipent. Le plus grand exode maritime de l’histoire a eu lieu en 1975 : plus de trois millions de personnes ont fui la péninsule indochinoise sur des bateaux de fortune. L’occident s’était alors ému face au courage de ces combattants de la liberté. Et voici ces nouveaux boat – people, naufragés de la mondialisation, bravant la mer, obligés par les contrôles des frontières à prendre des routes toujours plus longues et dangereuses. Quel regard posons nous sur eux ? Ils n’ont droit, au mieux qu’à notre commisération. Il nous faut pourtant reconsidérer la force de celles et ceux qui ont eu le courage de tout quitter Lire la suite et partager »

Radio : émissions 2012

Halte aux lois d’exception et aux contre-sens à propos des Rroms migrants.

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Cécile Poletti précise tout de suite l’approche qui est celle de la CIMADE : « Nous avons très rapidement fait le choix de ne pas aborder cette question sous l’angle « minorité ethnique Rroms » ; d’une part parce que les personnes que nous rencontrions dans nos permanences ne se présentaient pas comme des « Rroms » mais comme des citoyens de l’Union et d’autre part parce que la République française, une et indivisible, se refuse à reconnaître des droits aux individus du fait de leur appartenance à une « minorité ethnique » ».

La question des discriminations dont ces populations sont victimes du fait de leur appartenance à une minorité est réelle, que ce soit dans leur pays de nationalité ou dans d’autres états européens. Ces traitements discriminatoires doivent être – bien entendu – dénoncés et combattus.  Mais, en France, il faut d’abord accompagner ces personnes dans la défense de leurs droits fondamentaux, attachés à leur statut de citoyens de l’Union européenne. Pour cela il faut lutter contre les préjugés qui les enferment dans une « exception culturelle » qui tend à justifier des lois d’exception. Non, les Roms romains et bulgares ne sont pas des Nomades, beaucoup n’avaient et jamais vécu en caravane avant de s’exiler (la confusion avec les « gens du voyages » est trop souvent faite)… Oui, ils aspirent à une vie « normale » avec un travail et des enfants qui vont à l’école ! Le contexte politique, notamment le discours de Grenoble, prononcé par le Président de la République Nicolas Sarkozy en juillet 2010, et le contexte juridique, deux circulaires du ministère de l’Intérieur, du 24 juin et du 5 août 2010, appelant à « une démarche systématique de démantèlement des camps illicites, en priorité ceux des Roms », ont entretenu les préjugés et les confusions dans l’esprit de l’opinion publique et des acteurs publics. Bien qu’annulée en septembre 2010 compte tenu des réactions européennes et internationales, la circulaire du 5 août 2010 a produit ses effets. Au fil des démantèlements des terrains, les préfectures ont notifiées massivement des obligations de quitter le territoire français (OQTF) aux ressortissants bulgares et roumains présents sur ces lieux. La politique d’éloignement est devenue un outil pour traiter la question de l’occupation illégale des terrains. Cette politique d’éloignement du territoire français telle qu’elle a été déclinée sur les terrains était contraire au droit. D’abord parce que les vérifications d’identité et les notifications de mesure d’éloignement se sont faites de manière collective et stéréotypée, sans examen individualisé et sérieux, sans respect du secret, de l’intimité et de la dignité des personnes. Ensuite, au regard de ses objectifs : cette politique d’éloignement, de lutte contre une immigration qui serait illégale, est devenue un outil pour traiter la question de l’occupation illégale des terrains. Concrètement, il s’agit de contourner les délais accordés par le juge judiciaire aux occupants des terrains pour quitter les lieux en notifiant à ces mêmes occupants des obligations de quitter le territoire français, dont le délai de départ volontaire est d’un mois maximum ; ce délai dépassé, l’exécution d’office de l’OQTF, le retour forcé, peut être décidé par la préfecture. Les préfectures se livrent à un détournement de pouvoir et de procédure. Ce qu’il faut comprendre c’est que le contexte juridique et politique dans lequel s’exercent les droits des citoyens Bulgares ou Roumains est particulier. Parce qu’ils sont des citoyens européens, ces ressortissants bénéficient d’un droit fondamental à la libre circulation et au séjour, à la différence des ressortissants de pays tiers à l’union européenne. Qui dit droit fondamental dit protection élevée de ce droit en ce sens que l’État d’accueil ne peut porter atteinte à ce droit (par une mesure d’éloignement par exemple) que s’il y est contraint pour défendre un de ses intérêts fondamentaux tels que l’ordre public, la santé publique ou les finances publiques. L’éloignement d’un citoyen de l’Union par un État membre doit répondre à une menace réelle, actuelle et grave relevant exclusivement du comportement de l’intéressé. Une politique d’éloignement, fondée sur des raisons de prévention générale, comme cela est le cas en droit commun des étrangers, est interdite à l’encontre de citoyens européens, dans le cadre des engagements des États membres de l’Union. L’éloignement d’un citoyen de l’Union par un État membre doit répondre à une menace réelle, actuelle et grave relevant exclusivement du comportement de l’intéressé. Éloigner du territoire, sous couvert d’un retour humanitaire ou par un retour forcé, un citoyen de l’Union européenne qui dispose d’un droit fondamental à la libre circulation, à la mobilité économique notamment est absurde, sans compter qu’elle est destructrice des efforts engagés par ces concitoyens pour s’insérer en France : scolarisation des enfants, liens avec les acteurs de terrain, associatifs ou institutionnels (assistantes sociales notamment) dans des dynamiques de travail, d’apprentissage de la langue française, d’accès à la santé … Lire la suite et partager »

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Boats4people : une croisière-croisade contre la mort de migrants en mer Méditerranée !

Écoutez l’émission du 2 juillet avec Stefano Réga

Stéfano réga, de la CIMADE, nous présente Boats4people, une initiative d’organisations méditerrannéennes, européennes et africaines mobilisées pour rompre avec le silence et l’opacité qui entoure les miliers de morts de migrant(e)s en mer. Une flottille de militant(e)s, de parlementaires, d’artistes et de journalises partira d’Italie est partie de Cecina / Rosignano (Italie) au début du mois de juillet, pour rejoindre la Tunisie, en parcourant le chemin inverse que font les migrants. Il s’agit d’alerter l’opinion publique, mais aussi de sensibiliser le monde de la mer pour construire un réseau d’organisions et de militant(e)s des deux rives de la Méditerranée et au delà afin de combattre les politiques criminelles des Etats qui violent les droits humains des migrant(e)s en mer.

La Méditerranée est un lieu de passage vers l’Europe pour de nombreuses personnes en quête d’une vie meilleure ou dont le départ est la condition de leur survie. Certaines d’entre elles sont secourues en mer dans des circonstances dramatiques, seulement pour se retrouver enfermées ou expulsées à leur arrivée. Mais dans la plupart des cas, les boat-people en détresse en mer sont laissés à la dérive ou interceptés et refoulés vers des pays de la rive sud de la Méditerranée.

Durant le conflit libyen, presque un million de personnes de nationalités africaines, asiatiques ou du Moyen-Orient ont fui vers la Tunisie, l’Egypte, le Tchad et le Niger. L’Union européenne et ses États membres ont pour leur part adopté une approche répressive en déployant l’agence européenne de contrôle des frontières (FRONTEX) dans le canal de Sicile afin d’y intercepter les migrant-e-s. De nombreuses preuves montrent que des navires de l’OTAN ont ignoré des appels de détresse de boat-people au large des côtes libyennes. Aujourd’hui, en dépit de la fin de la guerre en Libye, la guerre aux migrant-e-s se poursuit. Chaque nouveau naufrage s’ajoute au décompte macabre de plus de 1500 morts de boat-people enregistrés par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) durant l’année 2011.

Les gouvernements européens et africains continuent de transgresser les conventions internationales concernant l’obligation inconditionnelle d’assistance et de secours en mer ainsi que le droit d’asile et à la protection internationale. Cela dans une impunité presque totale.

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Radio : émissions 2012

40 propositions de la CIMADE pour une politique d’immigration plus juste et moins couteuse !

Écoutez l’émission du 5 mars avec Paul Mingasson de la CIMADE

Oui, il est possible d’imaginer et de penser une autre politique migratoire, fondée sur des principes de mobilité, d’hospitalité et de citoyenneté !

À quelques mois des échéances électorales, La Cimade entre en campagne et présente 40 propositions pour une politique d’hospitalité.

Paul Mingasson, vice président de la CIMADE Ile de France détaille ces propositions qui illustrent la possibilité pour un gouvernement décidé de transformer immédiatement et profondément la politique migratoire française.

Pour qu’enfin ceux qui font les lois ou prétendent accéder aux plus hautes responsabilité de l’État comprennent qu’ils n’ont pas le droit de continuer à prendre les citoyens français pour des idiots et des racistes.

Depuis près de 40 ans, le dogme de la fermeture des frontières structure les politiques publiques en matière d’immigration. L’Europe s’est cadenassée face aux migrants, tout en délégitimant toute alternative fondée sur la solidarité et les droits, jugée coupable d’irréalisme et de naïveté.  Incapable de répondre aux objectifs qu’elle s’est donnée, cette politique inefficace provoque de surcroit des dégâts humains considérables et met en péril nos libertés. 

En plaçant les migrants et leurs familles dans un dédale administratif et des conditions de plus en plus inatteignables pour l’obtention d’un titre de séjour stable, ce sont des dizaines de milliers de sans droits que la législation a créés, pour le plus grand profit de secteurs entiers de l’économie française qui peuvent ainsi utiliser une main d’œuvre docile et bon marché. Peu à peu, en matière de santé, de protection sociale, de logement ou de formation, l’exclusion est devenue la règle, le droit l’exception. Et pour ceux qui espéraient encore des conditions de vie différentes de celles qu’ils avaient fuies de leur pays d’origine, les objectifs chiffrés d’expulsion ont signifié un message clair : vivez cachés ou l’expulsion vous attend.

Les étrangers auront ainsi, depuis près de 40 ans, subi le sort souhaité à tous par les tenants du dogme libéral : déconstruire les droits pour en revenir au « tous contre tous », baser les rapports humains sur la valeur marchande et la prédation, en finir avec les principes de solidarité, d’égalité, de justice. Construire une société de « sans droits ». 

Dans le même temps, le poison des vieux démons xénophobes et racistes n’en finit pas de prospérer sur le terreau de la désespérance sociale. La haine de l’étranger ou de l’autre continue plus que jamais à scander le rythme des discours politiques, détournant le regard des citoyens des enjeux autrement plus graves de sous-emploi, d’inégalités sociales et d’injustice fiscale. Dans ce contexte, l’intégration des immigrés est devenue une injonction généralisée, visant à discriminer les étrangers en s’appuyant sur l’argument de « l’assimilation » à de supposées « valeurs communes », qui ne sont que le masque d’un nationalisme d’exclusion. Lire la suite et partager »

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Pour Katia Bouchoueva et tant d’autres, l’urgence d’une politique d’hospitalité !

Écoutez l’émission du 6 février avec Cécile Poletti, Jérôme Martinez et Katia Bouchoueva

A l’occasion de la sortie du rapport « Migrations. État des lieux 2012 », Cécile Poletti détaille pour nous l’accablant bilan que tire La Cimade des politiques menées ces deux dernières années en matière d’immigration : Systématisation des contrôles illégaux aux frontières, impossible dialogue avec l’administration, obsession de la fraude ou crise de l’accueil des demandeurs d’asile, les militants de La Cimade témoignent jour après jour des conséquences dramatiques d’une politique uniquement guidée par l’obsession sécuritaire. « Migrations. État des lieux 2012 » dévoile ainsi une toute autre réalité que celle illustrée par les chiffres record du ministère de l’Intérieur. Une réalité d’hommes et de femmes sans droits, précarisés, humiliés, stigmatisés, criminalisés, traqués… au nom d’une politique électoraliste qui ne remplit même pas les objectifs qu’elle s’est fixé, et qui va même jusqu’à les renier comme c’est le cas pour l’immigration dite « choisie ». Une politique qui visait à accueillir, voire à retenir sur le territoire français les personnes étrangères diplômées et/ou qualifiées… Or la circulaire « Guéant » du 31 mai 2011 qui concerne l’ensemble des étudiants étrangers non ressortissants de l’Union européenne qui souhaitent travailler en France, a pour objectif de refuser d’accorder des autorisations de travail à ces étudiants en vertu d’une politique électoraliste de « préférence nationale ». Parfaite illustration de l’absurdité et de l’injustice de cette circulaire :  le cas de Katia Bouchoueva. Cette jeune artiste arrivée en France il y a presque une décennie, vit à Grenoble,où elle est une brillante étudiante en linguistique. Amoureuse des mots et de la langue Française, ce jeune thésarde est aussi poète, slameuse, et ardente défenderesse de sa double culture Française et Russe. Elle anime une scène de slam grenobloise, la Bobine, vient de publier un livre, « C’est qui le capitaine ? » aux éditions l’Harmattan, elle réalise de nombreuses lectures et animations en France et vient de se voir proposé un poste en CDI par la Maison de la poésie Rhône-Alpes auprès de laquelle elle collabore depuis longtemps déjà… Tout irait très bien pour Katia si elle n’avait reçu un courrier lui signifiant que,par décision du 13 janvier 2012, le directeur de l’unité territoriale de l’Isère avait rejeté sa demande d’autorisation provisoire de travail, sollicitée dans le cadre du changement de statut d’“étudiant” vers “salarié” pour l’emploi au sein de l’association Maison de la poésie Rhône-Alpes. La suite annoncée, c’est l’obligation de quitter le territoire français… Et tout une vie qui s’écroule… Sauf si la mobilisation citoyenne est si forte qu’elle rend impossible l’expulsion de Katia ! Lire la suite et partager »

Radio : émissions 2012

Placement en rétention : quand l’exception devient la norme.

Écoutez l’émission du 2 janvier avec Cécile Poletti

Mardi 13 décembre 2011, les cinq associations présentes en rétention l’Assfam, Forum réfugiés, France terre d’asile, La Cimade et l’Ordre de Malte ont rendu public leur premier rapport commun sur les centres et locaux de rétention administrative ( CRA et LRA), dont Cécile Poletti, responsable de la Cimade Ile de France nous expose les principaux éléments. Ce rapport dresse un bilan encore une fois accablant de la politique du gouvernement en matière d’expulsion et d’enfermement. Comme chaque année, il dévoile les dérives d’une politique du chiffre absurde, la maltraitance dont sont victimes les étrangers interpellés en situation irrégulière ou encore le nombre effarant de familles enfermées pour le seul fait d’être sans papiers. Politique du chiffre, renforcement du régime d’exception qu’est la rétention, enfermement des familles, des enfants, autant de questions abordées dans ce rapport commun, pour interpeller les responsables politiques. Le recours à l’enfermement est systématique, sans recherche d’alternatives En 2010, ce sont plus de 60.000 personnes qui sont passées par un centre de rétention en métropole ou en Outre-mer, dans un contexte de surenchère répressive. Le nombre de places en centre a augmenté de plus de 80% entre 2005 et 2011. Un nombre croissant de familles et d’enfants enfermés Le nombre des familles et des enfants en centre de rétention est en constante augmentation : en 2010, 178 familles ont été enfermées avec 356 enfants, dont 57 nourrissons, contre 318 en 2009. Des conditions de rétention qui s’apparentent à celles de la détention et la difficulté à faire valoir en toutes circonstances les droits fondamentaux, des personnes engendrent tensions constantes et violences. Sans préjuger des constats à venir, les associations dénoncent le renforcement de ce régime d’exception et la banalisation de l’enfermement comme mode de gestion des étrangers en situation irrégulière. Lire la suite et partager »

radio : émissions 2011

Pour un engagement de la France en faveur d’un état palestinien !

Écoutez l’émission du 5 décembre avec Alain Bosc

 

Alain Bosc, nous rappelle l’engagement de la CIMADE, en faveur des droits des peuples et  du respect du droit international. Le 31 octobre, les Palestiniens avaient enregistré une victoire diplomatique sur la voie de la reconnaissance de leur Etat, en devenant le 195ème membre de l’Unesco, à la suite d’un vote écrasant de la Conférence générale, où seuls 14 Etats s’y étaient opposés. Cette adhésion est maintenant effective après la signature fin novembre de l’Acte constitutif de l’Unesco déposé dans les archives du gouvernement britannique à Londres.  Les Etats-Unis avaient aussitôt suspendu leur financement de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Deux lois américaines interdisent en effet à la Maison Blanche de financer une agence des Nations unies qui accepte les Palestiniens comme Etat. Barack Obama avait même admis ensuite avoir eu « une conversation très franche et ferme » avec Nicolas Sarkozy du fait de « sa profonde déception à l’égard du vote de la France en faveur de l’entrée des Palestiniens à l’Unesco ». La décision américaine prive l’Unesco de 22% de son budget, soit un trou de 65 millions de dollars dès 2011, puis de 143 millions de dollars sur les années 2012-2013. Cela a contraint la directrice générale Irina Bokova à annoncer un plan drastique d’économies, même si des Etats ont annoncé des contributions exceptionnelles comme l’Indonésie (10 millions de dollars) et le Gabon (2 millions de dollars). De son côté, Israël avait pris de fortes mesures de rétorsion contre les Palestiniens en décidant d’accélérer la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée et en gelant le transfert de fonds aux autorités de Ramallah. Finalement, sous la pression internationale, Israël a levé un mois après le gel de ces fonds qui représentent deux tiers des recettes budgétaires propres de l’Autorité et proviennent des taxes douanières et de la TVA prélevées sur les marchandises destinées aux Palestiniens transitant par Israël. De fait, l’adhésion des Palestiniens n’a pas eu d’impact sur leur candidature à l’ONU, où ils n’ont toujours pas l’assurance d’obtenir les 9 voix sur 15 nécessaires au Conseil de sécurité, ce qui contraindrait les Etats-Unis à y opposer leur veto. Bien que cette voie semble sans issue, Mahmoud Abbas a réaffirmé le 5 décembre que les démarches se poursuivaient au Conseil. Une solution de rechange serait de demander un vote à l’Assemblée générale de l’ONU où les Palestiniens sont assurés de trouver une large majorité. Mais cette solution ne leur apporterait qu’un statut amélioré de « pays non-membre observateur » à comparer avec leur statut actuel d' »entité observatrice ».

« Il nous semble important que la France soutienne cette opportunité présentée par l’Autorité Palestinienne. Cette reconnaissance devrait permettre de nouvelles négociations pour mettre fin à l’occupation israélienne des Territoires palestiniens et des autres territoires arabes occupés, et pour garantir pour tous sans exception la sécurité et la paix. » écrit Patrick Peugeot, le président de la CIMADE au chef de l’État français afin de tenter de le convaincre d’accorder la voix de la France en faveur de la candidature palestinienne lors du vote au Conseil de sécurité…  La politique et sur tout la diplomatie française en ce qui concerne la Palestine est effectivement très peu lisible : comment expliquer en effet que l’absence de réaction officielle quand un diplomate français et sa famille ont été blessés dans la nuit du 13 au 14 novembre, par un raid israélien, au moyen de quatre missiles, qui selon des témoins, a endommagé sa maison, située près de Beit Lahya, à 200 mètres du poste de police visé par l’armée israélienne.  Lire la suite et partager »