Notre émission de rentrée en partenariat avec la revue Hommes et Migrations est consacrée à l’immigration chilienne. Le coup d’État du 11 septembre 1973, qui chassé du pouvoir le gouvernement d’Unité populaire et provoqué la mort de Salvador Allende, le seul président marxiste démocratiquement élu, a marqué le début de l’exode pour des milliers de Chiliens fuyant la répression et la dictature sanglante d’Augusto Pinochet. Depuis 1973, ils sont entre 10 000 et 15 000 à avoir rejoint le territoire français pour y trouver refuge. Quarante ans après, que nous reste-il de cette histoire terrible à travers la transmission de la mémoire de l’exil aux enfants puis aux petits-enfants de ces Chiliens ? Comment la société française a-t-elle accueilli à l’époque ces personnes en quête d’un asile ?
Pour évoquer cette migration à dominante politique, intellectuelle et artistique, Raul Morales La Mura, sociologue et chercheur au Laboratoire Lorrain en Sciences Sociales analyse la place de la France dans l’accueil des exilés latino-américains en Europe, et Fanny Jedlicki, Enseignante-chercheuse en sociologie à l’Université du Havre nous parle des enfants d’exilés chiliens ayant vécu à l’ombre d’un retour hypothétique à la chute de la dictature (un tiers des exilés repartiront effectivement) et montre comment cette mémoire s’est transmise entre générations.
Eric Facon, photographe et membre du collectif Le Bar Floréal expose dans la galerie située dans le XXe arrondissement de Paris une série de photographies intitulées « Hijos del exilio / enfants de l’exil », 23 portraits de filles et fils d’exilés chiliens et des paysages urbains de Paris et de Santiago du Chili, nous parle de son travail. Cette série est éditée, dans un très bel ouvrage, format passeport, par Créaphis éditions, où elle est accompagnée de courts témoignages des personnes photographies, réalisés, en deux temps (il y a dix ans puis cette année, pour les 40 ans de cet exil) par le photographe en collaboration avec le journaliste Diego Olivares.
L’actualité culturelle est artistique autour de cette date anniversaire est commentée par Eduardo Olivares, responsable de La Francolatina, site Internet qui se veut une « passerelle » entre les peuples et les histoires et qui lance Lire la suite et partager