Entre 8h et 9h Eugénie Barbezat reçoit Gabriel Debray et Vincent Vincent Viotti , qui, pour l’un met en scène, et pour l’autre interprète la pièce « L’insomnie du prince de Conti », une libre adaptation du « Traité de la comédie et des Spectacles » d’Armand de Bourbon, Prince de Conti. Au XVIIe siècle, Armand de Bourbon, Prince de Conti, après avoir été le premier protecteur de Molière, devient l’un des plus violents adversaires du théâtre et plus particulièrement de la comédie. Le puissant ressasse sa haine des spectacles tout en se souvenant de scènes moliéresques, qu’il ne peut s’empêcher d’admirer. L’insomnie du Prince de Conti pose la question de la «représentation» hier comme aujourd’hui, et témoigne du fanatisme des intégristes qui s’attaque toujours à cette notion de représentation. Il interroge aussi la souffrance d’un homme pénitent à l’approche de la mort. Enfin, il questionne la place du spectateur au théâtre, puisque Conti en fait l’un des responsables du scandale qu’il dénonce.
Dans la seconde partie de l’émission, entre 9h et 10h, il sera question de l’exposition collective Boomerang qui s’est tenu à la Maison des arts Georges Pompidou de Cajarc et donne lieu à la publication, aux éditions Archibooks, du catalogue qui retrace cette aventure. Issus de divers horizons, les artistes de Boomerang (Basserode, Philippe Cazal, Jean Daviot, Jimmie Durham, Christophe Magal, Jean-Louis Poitevin, Jérôme Robbe) participent à une même réflexion : comment les signes et les formes de l’art d’aujourd’hui s’inscrivent-ils dans « le cercle infiniment mouvant de l’histoire » ? Comment mener une lecture des signes et des formes d’hier à aujourd’hui par le biais de démarches artistiques ? Ce projet tend une passerelle entre des territoires et des pratiques. Il s’agit de capter la source probable de quelques signes primordiaux de notre relation à la nature et au monde. Au micro, Jean-Louis Poitevin et Philippe Cazal, deux des protagonistes de cette expérience artistique rendront compte de sa portée, qui, c’est rare dans l’art contemporain, dépasse les questions de l’intime et de l’égo.