Films, Radio : émissions 2015, Rencontres, débats ...

Michel Koutouzis : la Grèce sous le choc

Ecoutez l’émission du 13 juillet avec Michel Koutouzis

grece_lspAu sortir de la terrible nuit durant laquelle le premier ministre grec a été contraint de signer un « accord » léonin qui conduit à la faillite de son pays, Michel Koutouzis nous livre ses réactions à chaud, et analyse les conséquences tragiques du texte imposé par l’eurogroupe, qu’il replace dans une perspective historique.

koutouzisMichel Koutouzis nous parle aussi de « Qui contrôle la mer », un film documentaire qu’il a réalisé avec Baudouin Koenig qui sera diffusé le mercredi 21 juillet à 20h55 sur Arte.
« Le commerce maritime est devenu le laboratoire mondial de l’ultralibéralisme, et la mer le berceau de toutes les dérégulations. Cette enquête dresse un panorama édifiant des pratiques des armateurs et de l’impact du « offshore » sur notre avenir.

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Films, Radio : émissions 2015

Lutter rend vivant

Ecoutez l’émission du 26 avril avec Carmen Castillo

exe_120x160-oev-bdefRencontre avec la pétillante Carmen Castillo, intellectuelle chilienne réfugiée en France après avoir échappé de justesse à la répression qui a suivi le coup d’Etat de Pinochet en 1973 qui n’a jamais depuis baissé les armes, celles de l’écriture du cinéma et de l’intelligence. Elle vient de réaliser On est vivants, un film magistral sur l’engagement politique aujourd’hui à la lumière d’un dialogue sensible avec la pensée de son ami Daniel Bensaïd, philosophe et militant, récemment disparu.

Carmen Castillo entreprend un voyage qui la mène vers ceux qui ont décidé de ne plus accepter le monde qu’on leur propose. Des sans domicile de Paris aux sans-terre brésiliens, des Zapatistes mexicains aux quartiers nord de Marseille, des guerriers de l’eau boliviens aux syndicalistes de Saint Nazaire, les visages rencontrés dans ce chemin dessinent ensemble un portrait de l’engagement aujourd’hui, fait d’espoirs partagés, de rêves intimes, mais aussi de découragements et de défaites. Comme Daniel, ils disent : « L’histoire n’est pas écrite d’avance, c’est nous qui la faisons». Lire la suite et partager »

Films, Radio : émissions 2015

Les messagers, un film après lequel on ne pourra pas dire « qu’on ne savait pas »

Ecoutez l’émission du 13 avril avec Hélène Crouzillat

Photo : laetitia TuraCe qui frappe d’abord c’est le contraste entre la beauté des images, un travail photographie remarquable qui fait de chaque plan un tableau et l’horreur du propos.

Des migrants meurent tous les jours, en des lieux éparpillés, sans que l’on ne puisse en garder la trace. Ils disparaissent dans la frontière. Où sont les corps ? Les Messagers, ce sont ces premiers témoins, ils nomment la mort, s’organisent pour retrouver un nom, un corps ou bâtir une sépulture. Dépositaires de la mémoire des disparus, ils résistent à la disparition de l’humain.

Dans leur film, dont nous avions suivi l’épopée, les réalisatrices Hélène Crouzillat et Laetitia Tura rendent la parole à ceux que l’on a « chosifié » ou tenté d’assassiner. Ces témoins précieux et meurtris dont la parole est si forte qu’elle nous blesse au plus profond et travaille au corps notre rapport à l’autre, nous éclaire sur un « crime contre l’humanité « , qui comme ses victimes, n’est pas nommé. Ni vraiment connu jusqu’alors. Après ce film, nous ne pourront plus dire que nous ne savions pas. Lire la suite et partager »

Films, Radio : émissions 2015

Les chebabs de Yarmouk ou la chronique des derniers jours « heureux »

Téléchargez l’émission du 16 mars avec Axel Salvatori-Sinz

Ecoutez l’émission du 16 mars avec Axel Salvatori-Sinz

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Les « chebabs » de Yarmouk, c’est avant tout une bande de potes, qui se connaissent depuis l’adolescence… Dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Moyen Orient, créé en Syrie en 1957, ils partagent leur quotidien, se cherchent un avenir. Troisième génération d’exilés, ils ne rêvent plus du retour en Palestine. Mais leur soif de vivre, leur désir de révolte se heurtent aux murs du camp. Au seuil de choix existentiels, l’Histoire les rattrape à nouveau. En mars 2011, éclate la Révolution en Syrie. Le camp sera en grande partie détruit, leur vie bouleversée. Le film, tourné juste avant, cristallise leurs derniers moments, ensemble, à Yarmouk.

Films, Radio : émissions 2015

Said Bahij et sa bande réveillent nos consciences politiques

Téléchargez l’émission du 23 mars avec Said Bahij et Melissa Baretto

Ecoutez l’émission du 23 mars avec Said Bahij et Melissa Baretto

ils l'ont faitAvec « Ils l’ont fait », ce nouveau long métrage qui ne renie rien de la verve et de la poésie doublés d’un sens de l’observation implacable, qui avaient fait le succès des Héritiers du silence, leur précédent film, les chebabs du Val-Fourré nous offre une fable dont il tient à chacun qu’elle devienne réalité.

L’histoire se passe à Mantes la jolie, (Pourquoi « la jolie »… Saïd le raconte dans l’émission !) où une des habitants du Val Fourré, n’en pouvant plus d’être considérés comme tous les « sous citoyens » par le potentat local, décide de conquérir la mairie… « Un braquage électoral » en (presque) toute légalité dont on suit les rebondissements et espère la réussite tout au long du film aussi drôle qu’haletant.

Les acteurs sont bourrés de talent … pas facile d’interpréter des situations et des personnages si proches de la réalité tout en y mettant la bonne distance : leur performance entre caricature et autodérision, émotion et action fait que le pari d’un film profond et où l’on ne s’ennuie pas une seconde est réussi ! Venus d’horizons différents les interprètes , à l’image de Melissa Baretto, comédienne de théâtre classique qui s’est mise dans la peau d’une geek aux précieux talents de hackeuse, ont donné toute leur énergie pour ce projet …   Ils l’ont fait, et bien fait. Lire la suite et partager »

Films, Radio : émissions 2014

La Tunisie à l’épreuve de la démocratie

Téléchargez l’émission du 3 octobre avec Christophe Cotteret

Ecoutez l’émission du 3 octobre avec Christophe Cotteret

Democratie annee zeroDémocratie année zéro, le documentaire de Christophe Cotteret sorti en salle  le 5 novembre 2014 revient en détails sur les prémisses de la  révolution tunisienne de 2011, il analyse avec finesse les véritable causes de ce retournement final, qui a conduit à ce qu’à partir de décembre 2010 : « Ce n’était plus le peuple qui était sous surveillance, mais le pouvoir »

En réalité il a fallu bien plus d’un mois et un concours de circonstance favorable pour que cette  « société civile qui s’est opposée à la société politique toute entière » fasse fuir Ben Ali.

C’est à Redeyef, où tout avait commencé bien des années plus tôt que le réalisateur a tout d’abord posé sa caméra. Interrogeant les militants syndicaux qui ont accompagné le mouvement des mineurs dans le bassin minier de Gafsa en janvier 2008, rencontrant les jeunes qui ont fait la révolution de décembre 2010/janvier 2011, Christophe Cotteret et Amira Chebli rappellent dans la première partie intitulée « Résistance » l’histoire de cette révolte, en remontant plus loin que le rôle catalyseur de l’immolation de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid. Les témoignages vont alterner avec les images de téléphones portables partagées sur facebook, tous ces documents produits sur le vif dans l’immédiat et la nécessité, et qui ont mobilisé tout un pays en une accélération de l’Histoire qui a pris tout le monde par surprise.

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Comprendre pourquoi et comment la revendication sociale devint revendication politique et s’est faite révolutionnaire (conduisant à la fuite de Ben Ali le 14 janiver), où ce n’est plus seulement un dictateur qui doit dégager, mais tout un régime (Kasbah 1 et 2), permet de saisir ce qui se passe aujourd’hui à l’heure des première élections libre en Tunisie. Pays fier et digne qui, à jamais préfère subir la faim à l’humiliation.

Si ce film porte le titre de Démocratie année zéro, c’est bien qu’il perçoit la révolution tunisienne comme un nouveau départ, celui de la construction politique d’une communauté où parler et participer échappe à la soumission à la vérité d’un autre. C’est dans ces débats qu’elle construit son unité. Les récents événements, de l’adoption d’une Constitution ouverte à la défaite du parti islamiste aux élections législatives d’octobre 2014, confirment que le sang n’aura pas coulé pour rien.

EnnahdhaEn parallèle, on peut voir le documentaire « Ennahdha – Une histoire tunisienne« , du même réalisateur : Dans ce film, ce sont les principales figures du mouvement qui retracent son histoire, de sa naissance en 1978, en réaction à la dérive autocratique du Lire la suite et partager »

Films, Radio : émissions 2014

G.A.R.I., un documentaire d’aventure et de résistance

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Ecoutez l’émission du 20 octobre avec Nicolas Reglat

affiche_gariRencontre avec Nicolas Réglat, le réalisateur de G.A.R. I. qui dépeint avec humour et sens du suspens, une histoire vraie : celle des membres des  GARI (Groupes d’Action Révolutionnaire Internationalistes), des groupes de militants contre le régime franquiste, proches du M.I.L. (Mouvement Ibérique de Libération), desquels faisaient partie ses parents.

Le documentaire est centré autour de l’enlèvement par des membres des GARI, en mars 1974, du directeur de la banque de Bilbao à Paris, Baltazar Suarez, afin d’exiger en échange de sa libération, celle de leur camarade du MIL et de prisonniers politiques enfermés dans les geôles de Franco où ils risquent la peine de mort.

On y découvre ou redécouvre une page d’histoire peu connue et pas enseignée, à travers les témoignages des protagonistes, qui ont plutôt bien vieillis. Sauf un. Le père du réalisateur, mort avant la sortie du film mais dont les paroles recueillies ont servi de base et de moteur à la construction du long métrage.

Car, effectivement, il s’agit bien de cinéma ! Les premières scènes sont réalisées en animation, ensuite on découvre le personnage du journaliste-enquêteur réalisateur… une sorte de Tintin aux accents de Pierre Carles, bardé d’une radio jaune qui va à la rencontre des acteurs, Octavio alberolla, Raymond Delgado, Georges Rivière, Jean-Marc Rouillan, Françoise Bouyer, Marie-Thérèse Taillefer, Michel Camilleri et Bernard Réglat, « revivant » leur aventure devant la caméra, avec pour certains, un vrai plaisir, assumé en toute liberté.

Il y a aussi « la scène de la cuisine », celle,qui courent durant tout le film, du train. Il y a des fligues, des bagnoles (surtout une), et des belles (et beaux) pépés … qui causent !

En bonus, cet extrait non diffusé…

Lors de l’interview réalisée dans un ancien salon de coiffure « Chez Liliane », ça ne s’invente pas, la conversation se porte sur la présence des armes dans le film… Nicolas m’explique alors la fonction de la carabine placée entre les mains de son père au moment de réaliser l’entretien…

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Agenda, Films, Radio : émissions 2014

YA OULIDI ! la résilience portée à l’écran

Téléchargez l’émission du 20 octobre avec Joseph Marando

Ecoutez l’émission du 20 octobre avec Joseph Marando

Ya_oulidi-le_prix_de_la_douleur_affiche-1YA OULIDI ! Le Prix de la douleur, sera projeté le mardi 28 octobre à 20h au cinéma la Clef, 34, Rue Daubenton, 75005 Paris, dans le cadre de la saison Maghreb des films 2014.

Le film de Joseph El Aouadi-Marando retrace les parcours de la famille et des amis de Lahouari Ben Mohamed, assassiné quasi impunément par un CRS le 18 octobre 1980 à Marseille. Pour ce documentaire  le photographe-réalisateur part à la rencontre de ceux qui, à la cité des Flamants, le lieu du drame, dans les Quartiers Nord de Marseille, ont transcendé leur colère par la création avec la pièce  Ya Oulidi ! (Mon fils !) et la chanson éponyme.

C’était il  y a une trentaine d’années,  ils étaient chargés de l’espoir porté par l’arrivée au pouvoir d’une gauche qui n’allait pas tarder à les décevoir…

Aujourd’hui, Hassan Ben Mohamed, le petit frère de Lahouari, devenu policier, mène son enquête pour restituer cette histoire et ses prolongements … Il est en train d’en faire un livre…

Aujourd’hui, les copains de l’absent ont chacun fait leur chemin, il revivent avec émotion le jour fatidique devant la caméra de Joseph, dont la présence même témoigne de la confiance qui les lie…. Car il s’agit de cela avec ce « documentaire », faire le lien, entre passé et présent, entre les rives de la méditerranée…. Lire la suite et partager »

concert, Expositions, Films, Livres, Manifestations, Radio : émissions 2014

Les Rroms fête la mémoire de leur insurrection à Birkenau en mai 1944.

Téléchargez l’émission du 19 mai avec Bill Bila, Ida Borie et Alina Lupu

Ecoutez l’émission du 19 mai avec Bill Bila, Ida Borie et Alina Lupu

internementtsiganes-f0ad8Au programme de ce week-end festif : un stand de tir au fusil, des pommes d’amour à déguster, un spectacle de danse Tzigane traditionnelle d’Europe de l’Est, et de la musique allant du Jazz Manouche avec la famille Rheinhart au rap Rom… tous les amoureux de la culture tzigane avaient de quoi satisfaire leur passion samedi et dimanche sur le parvis de la basilique de Saint-Denis (93),  là où  il est fait mention la première fois de la présence des « Tziganes » sur le territoire français.
Mais, sous ses airs de kermesse, cette « fête de l’insurrection gitane » est très lourde de sens puisqu’elle célèbre le 70ème anniversaire du soulèvement, le 16 mai 1944, du « camp des familles tziganes », d’Auschwitz II- Birkenau.

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Films, Livres, Radio : émissions 2014

De l’impunité des banksters et autres criminels de la finance !

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Ecoutez l’émission du 31 mars avec Jean-François Gayraud

le-nouveau-capitalisme-criminelFinanciarisé, mondialisé et dérégulé à l’excès, le capitalisme n’est-il pas devenu criminogène, tant il offre désormais d’opportunités et d’incitations aux déviances frauduleuses ? C’est ce que démontre dans son dernier ouvrage Le nouveau capitalisme criminel, préfacé par Paul Jorion, Jean-François Gayraud, docteur en droit et diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques qui a travaillé à la DST (Direction de la Surveillance du Territoire), aujourd’hui chargé de mission au Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS).

Selon cet expert en criminologie et auteur de nombreux articles et ouvrages portant sur la géopolitique et la criminologie dont les travaux portent en particulier sur l’articulation entre phénomènes criminels (en cols blancs et autres) et crises financières nées de la dérégulation des marchés, la dimension criminelle qu’ont prise certaines crises financières, au Japon, en Albanie, en Espagne ou encore au Mexique et en Colombie sont le symptôme de cette dérive, facilitée par l’extension du trading de haute fréquence, qui permet de négocier à la nanoseconde des milliers d’ordres de Bourse. Des « marchés » alimentés par le blanchiment d’argent sale qui ont induit la création de narcobanques.

Éclairant toujours plus profondément la géo-économie et la géopolitique du crime organisé, Jean-François Gayraud montre ici que, sur les marchés financiers, le crime est parfois si systématique qu’il en devient systémique dans ses effets. De curieuses coopérations et hybridations se nouent ainsi entre criminels en col blanc, gangsters traditionnels et hommes politiques corrompus.

Il s’interroge aussi sur le devenir de la finance : portée par sa seule volonté de puissance, par-delà le bien et le mal, n’est-elle pas en train de s’affranchir de la souveraineté des États ? Dès lors, face à des puissances financières aux arcanes si sombres, quelle liberté reste-t-il ?

L’approche criminologique de la crise financière de 2008 est tout aussi éclairante que l’analyse économique. Parler de capitalisme criminel est donc, pour l’auteur qui a travaillé au sein de la police nationale, un constat technique, pas une métaphore. Décrire les crises latino-américaines et espagnoles sous l’angle du blanchiment de l’argent du crime organisé, la crise japonaise par les relations incestueuses entre banques, politiciens et yakuzas, la transition du communisme au capitalisme en Albanie à travers l’escroquerie des pyramides…

Ainsi, « La finance contemporaine fonctionne à partir d’un nouveau business model implicite : se servir. «  Et aucun des garde-fous traditionnels ne joue son rôle : la régulation est insuffisante, la répression des financiers quasi nulle et même les enjeux de réputation ne jouent plus.

Jean François Gayraud est également l’un des experts interviewés dans le film  Noire Finance de Jean-Michel Meurice et Fabrizio Calvidvd-noire-finance

 

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