Livres, radio : émissions 2011

Pour qui l’école doit-elle être rentable ?

Écoutez l’émission du 28 novembre avec Guy Dreux

Guy Dreux, enseignant en économie et membre de l’Institut de recherches de la FSU nous présente, La nouvelle école capitaliste, un ouvrage paru aux éditions « La découverte », qu’il a co écrit avec Christian Laval, Francis Vergne et Pierre Clément. Ce livre propose des clés, et surtout une grille de lecture afin que chacun puisse saisir la logique implacable des multiples réformes que subit le l’éducation nationale, de la maternelle à l’université. Sous couvert de rationalisation, d’économies, de compétitivité, de flexibilité, d’excellence et autres termes d’apparence « neutre », se profile une idéologie qui, si elle ne dit pas son nom, est pourtant bien présente dans tous les secteurs de la vie de chacun d’entre nous : le néolibéralisme, infusé par les think tanker à la solde des entreprises transnationales, et visant à assuré le seul profit (à court terme) des trop peu nombreux bénéficiaires du système capitaliste.  Effectivement, ce qui ressemble aujourd’hui à un sabotage de l’école – suppressions de classes, réduction des effectifs enseignants et appauvrissement de la condition enseignante – ne suffit pas à caractériser la mutation historique de l’école. Celle-ci ne joue plus seulement une fonction dans le capitalisme, comme l’ont montré les analyses critiques des années 1970 : elle se plie de l’intérieur à la norme sociale du capitalisme. L’« employabilité» est le principe et l’objectif de la normalisation de l’école, de son organisation et de sa pédagogie. L’école devient peu à peu un système hiérarchisé d’entreprises productrices de « capital humain » au service de l’«économie de la connaissance ». Elle cherche moins à transmettre une culture et des savoirs qui valent pour eux-mêmes qu’elle ne tente de fabriquer des individus aptes à s’incorporer dans la machine économique. Les effets inégalitaires de la concurrence, la mutilation culturelle introduite par la logique des « compétences » ou la prolétarisation croissante du monde enseignant révèlent la perte d’autonomie de l’école par rapport au nouveau capitalisme et aux luttes des classes sociales autour de l’enjeu scolaire. Lire la suite et partager »