Livres, Radio : émissions 2013

Xénophobie business : le juteux marché du controle des migrations !

Téléchargez l’émission du 18 mars avec Claire Rodier

Écoutez l’émission du 18 mars avec Claire Rodier

xenophobie-businessDepuis le temps qu’elle travaille sur l’accès aux droits des migrants, Claire Rodier, juriste au GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés) a pu constater que les objectifs affichés de la lutte contre l’immigration clandestine sont bien différents de ceux affichés. En effet, derrière l’illusoire protection de prétendus « eldorados », les enjeux réels de la multiplication des barrières , des contrôle et de la traque des migrants irréguliers sont : l’argent, le marchandages diplomatique (où il est aussi question d’argent) et la manipulation politique des citoyens (la fameuse politique du bouc émissaire).

Dans Xénophobie Business, la co-fondatrice du réseau euro-africain Migreurop montre comment la surveillance des frontières s’est muée ces dernières années en un business hautement profitable. Les sociétés privées de sécurité autant que celles de l’industrie de l’armement en savent quelque chose : depuis le milieu des années 1990, elles ont trouvé dans ce nouveau « créneau » des opportunités inespérées. La plus grosse entreprise de sécurité, G4S (dont une partie de l’activité est consacrée à la « gestion » de l’immigration), emploie aujourd’hui près de 650 000 salariés, ce qui en fait le deuxième plus grand employeur privé du monde. Jamais, en effet, les politiques sécuritaires n’ont aussi fructueusement dopé le marché. FRONTEX, l’agence européenne des frontières mise en place par l’UE, est emblématique de ce boom – politiquement rentable et financièrement profitable, bien au-delà des pays du Nord.
La Libye, avec ou sans Kadhafi, a su habilement tirer profit de la manne des migrants, ces derniers faisant l’objet d’infinis marchandages avec les capitales européennes. En Israël comme aux États-Unis, la construction de centres de détention pour étrangers et de murs, censés rendre étanches les frontières, se révèle un pactole pour l’économie locale. C’est aussi une façon efficace de conforter les angoisses et de nourrir les fantasmes xénophobes qui font le miel de certains politiciens.
Du Sénégal à la frontière mexicaine, de Kiev à Paris ou Tel-Aviv, les rouages invisibles de cette nouvelle ruée vers l’or sont, pour la première fois, mis en lumière et analysés dans ce livre détonnant. Lire la suite et partager »

radio : émissions 2011

« Prisonniers du désert » : Comment l’Europe verrouille les frontières de l’Afrique ? Enquête sur la situation des migrants à la frontière Mali-Mauritanie

Ecoutez l’émission du 10 janvier avec Clemence Racimora
Après avoir fermé ses portes aux migrants, l’Europe cherche depuis quelques années à maîtriser les voies d’accès. Elle exerce de nombreuses pressions pour imposer ses politiques migratoires jusqu’aux frontières africaines et de plus en plus de pays les mettent en place, avec un zèle qui mène souvent à des situations tragiques. Avec Clémence Racimora, responsable des solidarités internationales à la CIMADE, nous verrons comment, depuis 2005, l’Union européenne multiplie les pressions sur les pays dits de départ et de transit pour qu’ils verrouillent leurs frontières. Alors que 86% des migrations en Afrique de l’Ouest sont intra-régionales et n’ont pas pour but le départ pour l’Europe, l’Union Européenne met en place des politiques migratoires répressives qui ont de graves conséquences sur les droits des migrants : criminalisés, réduits au statut de clandestins, ils sont arrêtés, détenus, et refoulés de frontière en frontière. Les réseaux traditionnels de mobilité et de solidarité sont menacés ; des sociétés traditionnellement accueillantes deviennent méfiantes voire xénophobes. En sous-traitant sa politique migratoire à des pays tiers l’Union européenne se rend responsable de graves violations des droits fondamentaux des migrants, notamment dans les zones frontières désertiques inaccessibles au regard de la société civile. La Mauritanie représentant en quelque sorte la « tête de pont » de cette guerre aux migrants. Lire la suite et partager »