Livres, Radio : émissions 2013

La deuxième droite : comment le PS au pouvoir conforte le capitalisme mieux que ses prédécesseurs.

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JP_Garnier_manif_Préfacée par Thierry Discepolo et Eric Sevault, cette nouvelle parution, aux éditions Agone, de La deuxième droite est une clé de lecture essentielle de la réalité politique et sociale contemporaine, un an après le retour du PS au pouvoir. Et si, près de trente ans après sa première édition, ce livre offre une analyse totalement opérante aujourd’hui, c’est moins parce que l’histoire bégaie, que parce que les auteurs ont eu la hauteur de vue de ne pas s’attacher aux hommes, auto proclamés de gauche qui ont mené une politique néolibérale,  issue en droite ligne du programme de leur prédécesseurs, mais à leur « classe » ou caste, qui les avait enfermés dans une vision sans alternative du monde, de la société et du pays qu’ils étaient censés mener sur une nouvelle voie. C’est donc toute la pertinence des analyses marxienne et bourdieusiennes,  utilisées ici par Jean Pierre Garnier et Louis Janover pour décrypter la situation qu’ils vivaient à l’époque qui donne à leur travail cette permanente pertinence.deuxieme droite

En requalifiant le parti socialiste de « deuxième droite », ce livre montre comment, dès le milieu des 1980, les socialistes ont accompli leur destin de parti réformateur en même temps que le programme de la première droite : adapter la société française au nouveau stade du capitalisme. Le retour au pouvoir du PS avec François Hollande donne à cette analyse contemporaine du premier septennat de François Mitterrand ( la première édition est parue en 1986), une nouvelle actualité et une double fonction, celle d’un exercice de mémoire et d’une mise en garde pour l’avenir : en surpassant l’injonction faite à la social-démocratie par l’un de ses grands théoriciens – « En finir avec la phraséologie du passé pour oser paraître ce qu’elle est : un parti réformiste »

Le bilan de liquidation du socialisme par ceux-là mêmes qui s’en réclamaient est globalement positif : restauration du taux de profit, réhabilitation de l’entreprise, épousailles de la « France qui pense » et de la «France qui gagne»… de l’argent, fin du divorce Nation-Police-Armée, neutralisation des syndicats, marginalisation du PC, vassalisation de l’intelligentsia, consensus Lire la suite et partager »

Livres, Radio : émissions 2010

Un « droit à la ville », pour qui ?

Ecoutez l’émission du 12 avril 2010

Il a le regard vif, l’allure fière de ceux qui n’ont pas renoncé aux idéaux qui les ont toujours portés, et surtout, il ne mâche pas ses mots. Dans son ouvrage : « Essai sur la ville, la petite-bourgeoisie intellectuelle et l’effacement des classes populaires » qui vient de paraitre aux Editions Agone, Jean-Pierre Garnier, chercheur et enseignant en sociologie urbaine, montre comment comment la gestion politique des villes nourrit les appétits économiques et les aspirations culturelles des néo-petits bourgeois. D’un côté, des espaces «requalifiés» réservés aux gens de qualité, et de l’autre des couches populaires reléguées une périphérie de plus en plus distante du cœur des villes. «Violences urbaines», «crise du logement», «relégation» et «gentrification» sont autant de symptômes dont le «traitement», de plus en plus sécuritaire, est voué à l’échec. Du moins tant qu’on se refusera à reconnaître la nature du conflit fondamental qui oppose les citadins ordinaires à ceux pour qui l’espace urbain est une source de profit, et qui ayant colonisé des quartiers populaires bien situés, le transforment ou y appuient la « valorisation », afin d’y vivre selon leurs attentes sécurito-socio-culturelles.