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Préfacée par Thierry Discepolo et Eric Sevault, cette nouvelle parution, aux éditions Agone, de La deuxième droite est une clé de lecture essentielle de la réalité politique et sociale contemporaine, un an après le retour du PS au pouvoir. Et si, près de trente ans après sa première édition, ce livre offre une analyse totalement opérante aujourd’hui, c’est moins parce que l’histoire bégaie, que parce que les auteurs ont eu la hauteur de vue de ne pas s’attacher aux hommes, auto proclamés de gauche qui ont mené une politique néolibérale, issue en droite ligne du programme de leur prédécesseurs, mais à leur « classe » ou caste, qui les avait enfermés dans une vision sans alternative du monde, de la société et du pays qu’ils étaient censés mener sur une nouvelle voie. C’est donc toute la pertinence des analyses marxienne et bourdieusiennes, utilisées ici par Jean Pierre Garnier et Louis Janover pour décrypter la situation qu’ils vivaient à l’époque qui donne à leur travail cette permanente pertinence.
En requalifiant le parti socialiste de « deuxième droite », ce livre montre comment, dès le milieu des 1980, les socialistes ont accompli leur destin de parti réformateur en même temps que le programme de la première droite : adapter la société française au nouveau stade du capitalisme. Le retour au pouvoir du PS avec François Hollande donne à cette analyse contemporaine du premier septennat de François Mitterrand ( la première édition est parue en 1986), une nouvelle actualité et une double fonction, celle d’un exercice de mémoire et d’une mise en garde pour l’avenir : en surpassant l’injonction faite à la social-démocratie par l’un de ses grands théoriciens – « En finir avec la phraséologie du passé pour oser paraître ce qu’elle est : un parti réformiste »
Le bilan de liquidation du socialisme par ceux-là mêmes qui s’en réclamaient est globalement positif : restauration du taux de profit, réhabilitation de l’entreprise, épousailles de la « France qui pense » et de la «France qui gagne»… de l’argent, fin du divorce Nation-Police-Armée, neutralisation des syndicats, marginalisation du PC, vassalisation de l’intelligentsia, consensus Lire la suite et partager