Films, radio : émissions 2011

« À l’ombre de la république », quid du droit à la dignité dans les lieux d’enfermement ?

Ecoutez l’émission du 21 mars avec stephane Mercurio

Rencontre avec Stéphane Mercurio qui nous livre un documentaire exceptionnel sur les lieux de privation de liberté. Un parcours sensible et inédit au cœur même de ces lieux que Michel Foucault qualifiait d’hétérotopies.  Que signifie être enfermé en France en 2010 ? Comment faire respecter les droits des détenus, des malades mentaux ? En suivant les pas de Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté et de son équipe, en charge de la vérification du respect de la loi et des droits humains dans des lieux comme  les prisons, les hôpitaux psychiatriques, les centres de rétention administrative, les commissariats, les gardes à vue, les centres éducatifs fermés, les dépôts des tribunaux, la documentariste lève le voile sur l’enfermement en France aujourd’hui. En 2008, un contrôleur général des lieux de détention, Jean-Marie Delarue, est nommé pour six ans. Indépendant, irrévocable, il a accès à tous les lieux de privation de liberté : prisons, hôpitaux psychiatriques, centres éducatifs fermés, dépôts des tribunaux, locaux de garde à vue, centres de rétention… Chaque année il remet au gouvernement un rapport sur les conclusions de ses missions de contrôle, et sur les grands axes de progrès qu’il propose. Pour la première fois, après trois ans d’existence, le CGLPL (Contrôle général des lieux de privation de liberté) accepte qu’une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel, de contrôle des droits fondamentaux dans les prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats… Déjà réalisatrice du documentaire A COTÉ (2008), sur les familles de détenus, Stéphane Mercurio s’est mise dans les pas d’une quinzaine de contrôleurs. Leurs lieux de mission : la maison d’arrêt de femmes de Versailles, l’hôpital psychiatrique d’Évreux, la centrale de l’île de Ré, et enfin la toute nouvelle prison de Bourg-en-Bresse. Ils sont quatre ou cinq, selon les lieux. Tous différents : un ancien général de gendarmerie, une psychiatre, un magistrat, un ancien aumônier en prison, un médecin, un ancien directeur de prison, un militant associatif. Ils mesurent la taille des cellules ou prennent la température des pièces, scrutent les registres des hôpitaux psychiatriques à la recherche du certificat médical justifiant l’internement, questionnent le chef d’établissement. A chaque visite ils écoutent souvent plus d’une cinquantaine de personnes : détenus, patients, infirmiers, surveillants… Ils notent les anomalies, cherchent les réponses. Pendant ces quelques semaines d’immersion à leurs côtés au cœur des quartiers disciplinaires, dans les cours de promenade des prisons ou dans le secret des chambres d’isolement, un voile se lève sur l’enfermement et la réalité des droits fondamentaux en ces lieux. Au fil des entretiens se dessine un portrait des conditions de vie d’hommes et de femmes privés de liberté dans la France d’aujourd’hui.


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