Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

Albert King, alias « The Velvet Bulldozer » : quand le blues croise le fer avec le funk

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Albert_KingGuitariste formant la Sainte Trinité des « King » du blues avec Freddie King et BB King, Albert King, alias « The Velvet Bulldozer » fut un des premiers bluesmen à incorporer la soul et le funk dans sa musique à la fin des années 60. Les albums « I’ll Play The Blues For You » et « I Wanna Get Funky » parus respectivement en 1972 et 1974 sur le label Stax en sont la parfaite illustration.

Né Albert Nelson dans un foyer modeste le 25 Avril 1923 à Indianola, Mississippi, il apprend la guitare en autodidacte et chante dans une chorale gospel. King devient professionnel au sein des In The Groove Boys qui officient à Osceola. Nous sommes alors au début des années 50.

Après quelques années de vache maigre, King obtient ses premiers hits mineurs « I’m A Lonely Man » (1959) et « Don’t Throw Your Love On Me So Strong (1961, 14ème place du Hit R&B) et lance vraiment sa carrière. 1966, il signe un contrat avec Stax Records qui publie l’année suivante « Born Under A Bad Sign » en 1967. Le morceau titre deviendra la composition la plus connue de son répertoire et sera repris par divers groupes rock tels Cream, ou Jimi Hendrix Experience entre autres.

1er Février 1968, Albert King est le premier artiste de blues à se produire au célèbre Fillmore West en 1ère partie de John Mayall et Jimi Hendrix lors du concert d’inauguration de la salle. Progressivement sa musique lorgne vers le funk alors naissant et le Velvet Bulldozer donne le meilleur de lui-même sur le fabuleux « I’ll Play The Blues For You ». Secondé par le manager des Bar- Kays Allen Jones et le songwriter Henry Bush, le King place ses solos renversants et pose sa voix lente et décontractée sur des arrangements musicaux splendides concoctés par la crème des musiciens du label (Michael Toles, Willie Hall et James Alexander des Bar-Kays avec le renfort des Memphis Horns).

Le morceau titre (en 2 parties) ainsi que « Breaking Up Somebody’s Home », « High Cost Of Living », “Don’t Burn The Bridge” et “Angel Of Mercy” sont les moments essentiels d’un album très orienté funk tout en restant une monumentale démonstration de blues.

Même formule 2 ans plus tard avec « I Wanna Get Funky » avec une pochette qui rend ouvertement hommage au Voodoo Child disparu le 18 Septembre 1970. En effet King pose avec une Stratocaster Fender noire dans les mains au lieu de son habituelle Gibson Flying V surnommée Lucy. Encore une copie parfaite pour ce Lp qui regorge lui aussi de joyaux musicaux tels la relecture de « Crosscut Saw » paru pour la première fois en 1966, métamorphosé en blues –funk furieux, « I Cant’ Hear Nothing But The Blues » au groove poisseux, « Walking The Back Streets And Crying » sublime de mélancolie qui aurait parfaitement sa place dans un film de Tarantino, et « That’s What The Blues Is All About » dynamité par un clavinet d’enfer. Mention spéciale au second guitariste Donald Kinsey (musicien qui jouera avec Bob Marley) et aux sensationnels Memphis Horns, une des meilleures sections cuivre de l’histoire de la soul music.

Disparu le 21 décembre 1992 d’une crise cardiaque, Albert King reste une sommité du blues et ces 2 albums sont à découvrir ou à redécouvrir d’urgence pour tout amateur ou néophyte du genre.

 

 


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