Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

All (ou presque) about Funk !

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mama feelgoodAu dix-septième siècle, le mot funk signifiait fétide ou puant. Au vingtième siècle, dans le milieu des musiciens de jazz et des noirs américains, heureusement, on lui donna un petit coup de pouce pour le rendre positif, et accentuer ce parfum si particulier associé au sexe.

Dans les années 50,60 et 70, chez les afro américains, il était connoté à la puissance de l’érotisme et au désir sexuel.

Au commencement, les fondations du funk furent progressivement mises en place en la personne du « Soul Brother Number One » : James Brown. En effet, en mélangeant le R&B, la soul, le gospel, le jazz et le rock, il va créer l’une des musiques les plus représentatives de la communauté afro-américaine.

1 En 1965 « Cold Sweat »marque l’avènement de la musique funky. James Brown va inventer la fameuse formule rythmique « the one », basé sur l’accentuation du premier temps.
Cette structure musicale permet de mettre en avant la basse et la batterie.
A cette époque, le funk est la musique porte-parole de la révolte et des revendications des Black Panthers. 1968 marque l’apogée du mouvement Black Power, Brown s’en fait le porte-étendard en déclarant « Say it loud, i’m black and i’m proud » (dis-le fort, je suis noir et j’en suis fier).
Au même moment, un DJ de San Francisco du nom de Sly Stone commence à faire parler de lui avec sa Family Stone. Ayant beaucoup travaillé avec des groupes de rock psychédélique comme Jefferson Airplane, Sylvester Stewart eut l’idée géniale de combiner rock psychédélique et R&B. Le résultat : Sly & The Family Stone, joyeuse tribu multiraciale qui changera à jamais le paysage musical.
En dessinant les prémices du funk moderne et du disco avant l’heure, grâce aux talents de ses musiciens, notamment le bassiste Larry Graham qui inventa le slapping, consistant à frapper les cordes avec le pouce. Dès lors, un nombre impressionnant d’artistes vont s’engouffrer dans la spirale funk et vont reprendre les idées lancées par James et Sly.

2-La fièvre funky (1970-1979)
En effet, au début des années 70, apparait tout un éventail de styles et de labels en provenance des quatre coins des Etats-Unis, qui vont définir les différents sons du funk.
D’abord, la technologie va marquer le pas pour moderniser le son, grâce à différents instruments comme la pédale wah-wah, le Clavinet, le synthétiseur Moog. On assiste par ailleurs à l’explosion des « bass heroes » comme William Bootsy Collins, Billy Bass Nelson, Robert Kool Bell etc.…

Abordons à présent les différentes composantes de ce genre musical :

– New-York: (Fatback Band, Jimmy Castor Bunch, Cross Bronx Expressway, Creative Funk)
– New-Orléans 🙁 Meters, Neville Brothers, Willie Tee, Gaturs)
-Chicago: (Curtis Mayfield, Boscoe, Southside Movement)
-P-funk: (Parliament-Funkadelic, Madhouse, Bags, Bootsy Collins)
-Stax Memphis: (Bar-Kays, Round Robin Monopoly, Roy Lee Johnson, Sons Os Slum)
-Philly Sound: (MFSB, Trammps, O’jays, Sound Experience)
-Latino Funk: (Mandrill, Willie Bobo, War)
-Funky-jazz: (Kool & the Gang, Ripple, Earth Wind and Fire)
-Go-Go: (Soul Searchers, Young Senators, Sir Joe Quarterman, Mixed Breed, MUGO)

Au milieu des 70’s, le disco apparait grâce à deux producteurs précurseurs de Philadelphie, Gamble & Huff. Dès lors la plupart des groupes sautent dans le train et certains vont se vautrer dans la médiocrité.
Le funk commence à perdre du terrain au sein de la Communauté et s’essouffle progressivement.
Le synthétiseur portera le coup de grâce en mettant progressivement au clou tout une génération de musiciens. La fièvre funky s’arrête.

3-L’héritage actuel (1979 à nos jours)
Avec l’arrivée du Rap en 1979, le funk retrouve un second souffle, notamment grâce sampling effectué par les Dj. Le « Funky Drummer » par exemple servit d’ossature rythmique pour beaucoup de morceaux de Public Enemy.
Dans les années 90, la « funky attitude » revient en force avec l’avènement du mouvement Acid-Jazz qui remet au gout du jour les orchestrations avec de vrais instruments combiné avec le débit verbal du hip hop.
Des groupes comme Menahan Street Band ou Greasy Traps continuent à perpétrer l’esprit de la vieille école ainsi que Sharon Jones, Lee Fields ou Charles Bradley. Preuve que la funky nation se porte à merveille.


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