concert, radio : émissions 2011

Allain Leprest a pris ses 2 L à son cou…. il nous laisse un trésor de chansons !

Écoutez l’émission du 28 aout en hommage à allain leprest

Poète, chanteur, parolier à l’immense talent, Allain Leprest s’est donné la mort dans la nuit du 14 au 15 aout dernier… Un jour d’assomption … pour aller où ? Lui-seul le sait peut être. Il est mort chez Ferrat, ou presque. A Antraigues, en Ardèche, on fera désormais double pèlerinage, double ration, double peine. La Volane se chargera plus encore de larmes, au risque de sortir de son lit, de noyer le Rhône. Le chagrin est à ce prix et la chanson en grand deuil, comme rarement.
Il nous reste ses chansons. Les textes sur lesquelles il a posé sa voix rocailleuse et profonde. Et puis celles qu’il a offertes aux autres… Et puis cet ouvrage, superbe dans lequel Allain et  sa complice Franscesca Solleville, se livrent avec bonheur à l’exercice du portrait croisé. portant le flambeau de la Liberté, et des mots.

Pour chacun, on voit incarnée l’aspiration à un idéal : humaniste, humain, fraternel.
Allain Leprest est né en 1954 à Lestre en Normandie. Être poète n’est pas l’ambition d’Allain Leprest, c’est sa manière d’être seul et de se souvenir que le jour meurt, que le couchant est beau, et belle la nuit qui demeure. Allain Leprest pourrait dire comme Fernando Pessoa : « Quel grand repos de n’avoir même pas de quoi avoir à se reposer ! » Comme un oiseau dans une cage, il arrive qu’Allain Leprest ait mal aux ailes. Alors, il va, marche d’un pas et d’un sourcil graves. Il va voir ses amis. C’est une deuxième vie. Francesca Solleville est née en 1932 à Périgueux en Dordogne. Pierre, son père, est français et Lidia, sa mère, fille d’anarchistes, est italienne. Habitée par la scène et par l’insolence de sa pensée, Francesca chante avec une voix un peu rauque une poésie volontaire et engagée, mais aussi une poésie qui s’estompe, fatiguée, traîne ses ailes dans la fumée du petit matin…
Quand un jour, les chemins d’Allain et Francesca se croisent, à Antraigues, en Ardèche, sur la musique de Gérard Pierron, en 1994.
De cette rencontre naît un album entier : Al dente…

Reste aussi le souvenir d’un « mec » engagé, communiste, l’un des dernier peut être. Un hommage lui sera rendu lors de la prochaine fête de l’huma.

2 Commentaires

  • Alain FAURE dit :

    Salut Mec!
    à Leprest

    Ne dis pas qu’ tu m’épelles
    Pour que j’arrose les fleurs
    Toi qui battais des ailes
    Et qui buvais nos pleurs

    Moi j’écluse tes vers
    Sacré coco d’Ivry
    Ménestrel et trouvère
    Des mots du parti pris

    Potache au vermicelle
    Ferrailleur du chagrin
    Père d’un joyeux noël
    Et d’une valse pour rien

    Si j’avais eu deux ailes
    Je ferais nananère
    Avec toutes les voyelles
    Du dico de grand-mère

    Je serais l’artisan
    Du verbe solidaire
    Chantre des partisans
    De vers libres comme l’air

    A La Courneuve, amer
    J’irais nu d’un coup d’aile
    Et s’il pleut sur la mer
    Donne-moi de mes nouvelles

    Si j’avais eu deux ailes
    Du Cotentin natal
    J’aurais vu dans le ciel
    Gagarine c’est fatal

    J’habite tant de voyages
    Dans le flot des sans grade
    Que faire à Jean hommage
    C’est good bye camarade

    Paroles de manchots
    Quand les banquises fondent
    On sent qu’y a quelqu’ chos’
    Qui manque en ce bas monde

    Peut-être un Saint Michel
    Pour s’escrimer un max
    A faire la courte échelle
    Musicale à Saint Max

    Ou peut-être Mozart
    P’tit enfant d’ verre rebelle
    Qui se fout des beaux-arts
    De nos tours de Babel

    Ou bien Saint Pierre Semard
    Frère des chemins de frères
    Martyr sous la Wehrmacht
    De ceux qui nazillèrent

    Si j’avais eu deux ailes
    Comme ce pauvre Lélian
    Mes fugues à Bruxelles
    Seraient des faux-fuyants

    J’ port’ rais un joli nom
    Comm’ tout c’ qu’est
    [dégueulasse
    Et tant pis pour le con
    Qu’a dit y a rien qui s’ passe

    Et si je viens vous voir
    Au café littéraire
    C’est pour un au reboire
    Au copain de mon père

    Si j’avais eu deux ailes
    Jusqu’à la fin du bal
    Ma gitane infidèle
    M’ dirait « t’as pas cent balles »

    Fille de soixante piges
    Toi dont le cul est rond
    Chienne d’ivrogne callipyge
    Tu n’auras plus mes ronds

    Ni couverts ni sous-verres
    Sur ces nappes en papier
    Que mes vers ont couverts
    De rimes à perdre pieds

    Si j’ai un coup dans l’aile
    Et la marge trébuchante
    Sans faire d’excès de zèle
    Je boîte double quand je
    [chante

    J’ai peur d’avoir pas l’ temps
    De finir la bouteille
    Après plus de vingt ans
    De plume dans la treille

    Amoureux en colère
    Êtes-vous là gens que j’aime?
    Vos ciels sont mon désert
    Mes ailes votre poème

    Ne dis pas qu’ tu m’épelles
    Pour que j’arrose les fleurs
    Toi qui battais des ailes
    Et qui buvais nos pleurs

    Ne dis pas qu’ tu m’épelles
    Pour que je sèche mes pleurs
    Avec une ou deux ailes
    J’arroserai tes fleurs

    Alain FAURE

    « L’écriture, c’est la parole des morts »
    Allain Leprest

    « …et d’ineffables vents m’ont ailé
    par instants … » Rimbaud Le bateau ivre


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