Emissions en partenariat avec la revue "Hommes et Migrations", Livres, radio : émissions 2011

Aya Cissoko : elle a vaincu le mauvais sort par chaos !

Ecoutez l’émission du 6 juin avec Aya Cissoko
Ne dite surtout pas à Aya Cissoko qu’elle est un exemple ! Cette jeune femme de 31 ans au visage volontaire et à l’attitude réservée ne veut en aucun cas servir de faire valoir à qui que ce soit. Danbé, son autobiographie écrite avec Marie Desplechin, est le récit pudique et poignant du parcours d’une gosse du XXe arrondissement parisien, issue d’une famille originaire du Mali… Une famille devenue quasi nucléaire à la suite de la perte tragique du père et de deux enfants, et au choix contesté de la mère de rester en France et d’y élever seule les deux enfants qui lui restent. Un choix digne, responsable et courageux mais qui n’a pas l’heur de plaire aux dignitaires de sa communauté qui la renient. Forte de l’exemple de cette mère dotée d’un instinct de survie et d’un vraie désir de liberté et de celui d’un père dont on devine le peu de gout pour la soumission Aya va affronter la vie, trouver sa voie, celle de la boxe d’abord, qui la mènera au plus haut niveau…. Puis, après l’accident qui met un coup d’arrêt brutal à sa carrière sportive, elle entre à Sciences Po… Mais sans plan de carrière. D’ailleurs Marie Desplechin dit d’elle : « Elle ne sera pas là où on l’attend. Ce ne sera jamais la jeune­-black-mignonne-issue-de-la-diversité de service. Elle est trop entière, trop autoritaire, trop indépendante ! »

Un parcours exceptionnel certes, mais pas seulement. Car, sous la plume d’Aya Cissoko et de Marie Desplechin, Danbé va bien au-delà du simple « livre-témoignage ». « Les gens ont tendance à se focaliser sur la mort de mon père, de mon frère, de ma sœur, sur la boxe, mais le livre ne se réduit pas à cela. Danbé ça parle de plein d’autres choses : de la France, du racisme, de ces gens qui décident de quitter leur pays pour un autre, des relations mère-fille ». Bref, Danbé parle de la France d’aujourd’hui, et ne l’épargne pas. Si du temps de ses parent le pays des droits de l’homme pouvait encore se targuer d’être une terre d’accueil, les choses ont depuis bien changées : « en période de crise, les étrangers ont le beau rôle. Il faut trouver des boucs-émissaires et, dans ce genre de cas, on choisit toujours celui qui, en apparence, a l’air le plus faible » s’indigne Aya.


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