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Quatuor utilisant parfaitement les explorations sonores de Jimi hendrix et les riffs blues de Muddy Waters, Black Merda fut le fer de lance d’un mouvement appelé black rock,comprenant des formations comme Funkadelic ou The Bar-kays.
Originaires du Mississippi, les frères Hawkins (Anthony et Charles) et VC Lamont Veasey se lièrent d’amitié sur les bancs d’une école élémentaire située à Detroit au début des années 60 et firent la rencontre du batteur Tyrone Hite. A partir de ce moment et sous le nom de The Impacts, ils accompagnent des grands noms de la soul comme Wilson Pickett, The Spinners ou Gene Chandler, et en 1965 le chanteur Edwin Starr les embauchent comme groupe de tournée et se rebaptiseront the Soul Agents.
En 1967, délaissant progressivement les sonorités conventionnelles du rythm & blues suite à la découverte de Jimi Hendrix, Cream et the Who, la formation élargit son spectre musical en électrifiant fortement leur musique. De cette rencontre avec le rock, les Soul Agents graveront sur vinyle un cover de Foxy Lady, considéré comme leur premier enregistrement. Dans le même temps, ils intègrent des paroles engagées en rapport avec la politique raciale menée par l’Etat Américain et les exactions commis par le Ku Klux Clan. Toujours back band d’Edwin Starr qui accepte la nouvelle direction sonore prise par le quartet, ils se lancent pour de bon dans l’aventure funk rock psychédélique en 1968 et se baptisent Black Murder(ou Merda mot d’argot afro américain) suite à la suggestion du bassiste VC Veasey, désireux de montrer que la condition noire est pourrie au pays de l’Oncle Sam.
En 1969, Black Merda devient groupe de tournée pour les Temptations, mais se rend vite compte qu’ils ne sont plus sur la même longueur d’onde sur le plan musical. Malgré tout, le chanteur Eddie Kendricks se lie d’amitié pour eux, et par son intermédiaire, ils rencontrent un certain Ellington Jordan surnommé Fugi. Ils collaboreront sur les compositions » Mary, don’t take me on no bad trip « , » Revelations » et » Red Moon » pour le compte du label Cadet (une filiale du label Chess, basé à Chicago) et enregistrerons un album entier (resté inédit jusqu’en 2005), et sur seule recommandation de Fugi, ils rencontrent Marshall Chess, qui intéressé par la tessiture sonore de Black Merda, leur fait signer un contrat en 1970.
Le 1er album éponyme sort dans la foulée mais souffre malheureusement d’un manque de promotion suite à des changements de directions au sein du label. De plus, selon VC Veasey le mix final est mal exécuté, ne reflétant pas les sessions d’enregistrements et les prestations live du groupe. Déçus et dépités, ils décident de partir en Californie et accompagnent Fugi. Nouvelle désillusion, ce dernier est en proie à de graves problèmes de toxicomanie, et cerise sur le gâteau, le batteur Tyrone Hite décide de rester sur place. Retour à Detroit et enregistrement du second album » Long Burn The Fire » pour le compte de leur nouveau label Janus records en 1972.Moins rocailleux et brut que le précédent opus, cet album n’abandonne pas pour autant les guitares mais le feeling est plus soul, sans doute pour plaire à un plus large public.
Une fois de plus, le succès escompté n’arrive pas et l’aventure Black Merda s’arrête, pour réapparaitre en 2005 car le label Funky Delicacies ressort les 2 albums cultes du groupe sous le nom » The folks from mother’s mixer « . Boostés par ce regain d’intérêt, la formation se reforme avec le line up d’origine mais sans Tyrone Hite, décédé en 2004.Participant au festival Ottawa Blues en 2006 et au Summer Stage à New York, Black Merda enregistre pour le compte du label espagnol Vampisoul les albums » Renaissance » en 2006 et » Forces Of Natures » en 2009.Une formation qui aura une place de choix dans votre discothèque, à ranger entre » Band Of Gypsys » de Jimi Hendrix et » Electric Mud » de Muddy Waters.
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