Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2015

Boobie Knight & the Soulciety : Soul Ain’t No New Thing (1972)

Ecoutez la chronique de Vincent Turban du 26 janvier
boobieUne fois n’est pas coutume, l’année 1972 s’avère comme un millésime d’exception dans l’univers de la musique soul-funk, pour preuve cette arme de destruction sonore sortie dans l’indifférence générale sur le label RCA, l’explosif « Soul Ain’t No New Thing » signé Boobie Knight & The Soulciety. Un album de gros funk qui tâche à la puissance et à l’énergie débordante.
L’investigateur de ce projet musical, le producteur Harvey Fuqua, ex chanteur des Moonglows, ayant travaillé jusqu’ ‘en 1971 pour le compte de Motown et possédant un C.V long comme l’histoire de la musique afro-américaine. Il signe sur RCA et s’occupera par la suite de 2 formations mythiques, New Birth et son backing-band The Nite-Liters, un collectif rassemblant 17 musiciens.

Sous la supervision de Fuqua, le chanteur/batteur/organiste et compositeur Boobie Knight et sa formation The Soulciety se mettent au travail. Contrairement aux autres groupes produits par Harvey, la tessiture sonore est radicalement différente, ce qui se ressent tout au long des 8 morceaux qui composent l’album.
Ici, on progresse dans une jungle sonore sauvage et complexe où se croisent percussions diaboliques, guitares trafiquées et hurlantes, cuivres au garde à vous et section rythmique affutée comme une machette, le tout recouvert d’une bonne dose de psychédélisme et soutenu par la voix féline et puissante de Mr Knight. Un peu comme si James Brown tapait le bœuf avec Jimmy Castor.
A l’exception de 2 ballades, histoire de calmer les esprits, « Soul Ain’t No New Thing » ne vous laisse pas une minute de répit, au risque de vous refiler une fièvre funky qui vous fera danser le « camel walk » ou le « boogaloo » comme un Soul Brother. Les titres « Ego Tripping », « Lettin’ Happiness In », “Power To The People” et le morceau éponyme constituent les meilleurs passages de cet opus, facilement disponible en pressage original comme en réédition.
Mais l’énergie créative semble s’émousser sur le second album du groupe 2 ans plus tard en 1974. Sorti sur un autre label, en l’occurrence Brunswick Records et sous le titre Boobie Knight & The Universal Lady, cet album est à mes yeux en deçà par rapport à son prédécesseur  malgré quelques cartons tels ‘Ain’t Nobody Better Than You au feeling très proche de Mr James Brown et de ses JB’s  ou « Somebody’s Touch Me (In the Right Place). Dorénavant, ces 2 œuvres sont considérées comme des collectors et des pièces de choix pour tout afficionado de funk brut et sans concession.


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