Chroniques de Vincent Turban, Non classé, Radio : émissions 2015

Clarence Carter

Ecoutez la chronique de Vincent Turban du 8 décembre
clarence-carterUtilisant avec maestria le double sens, chers aux bluesmen, dans ses titres et traitant des sujets encore tabous comme l’adultère, le tout ponctué de rires sarcastiques devenus un de ses gimmicks vocaux les plus reconnaissables, Clarence Carter est un grand nom de la soul music qui mérite une reconnaissance digne de ce nom pour sa remarquable carrière débutée il y a de ça 52 ans.

Né Clarence George Carter le 14 Janvier 1936 à Montgomery, Alabama, il est aveugle depuis sa plus tendre enfance. Il suit sa scolarité dans divers établissements spécialisés et finit par décrocher en 1960 une licence en sciences musicales. Décidé à se lancer comme chanteur, il forme avec son ami Calvin Scott le duo vocal Clarence&Calvin qui finit par enregistrer pour Fairlane Records « I Wanna Dance But I Don’t Know How » en 1962.

Le duo fait parler de lui malgré un manque de succès sur le plan discographique, malgré tout, ils décrochent un contrat avec Duke Records qui débouchera sur la sortie de 4 singles entre 1963 et 1965, sans pour autant tutoyer le haut des chartsR&B. Après un passage éclair du côté de Muscle Shoals dans les célèbres studios FAME du producteur Rick Hall, et rebaptisé entre temps C &C Boys, les 2 artistes jouent à domicile jusqu’en 1966, date à laquelle Calvin Scott est grièvement blessé dans un accident de la route.

Se retrouvant dorénavant seul, Clarence Carter décide de se lancer en restant fidèle à Rick Hall, ce sera le début d’une collaboration fructueuse qui écrira de belles pages de la soul sudiste. 1967, Carter signe 2 tubes prometteurs « Tell Papa » et « Thread The Needle », dans la foulée Atlantic Records le prend sous contrat, laissant à l’artiste la liberté d’enregistrer à Muscle Shoals en compagnie de son producteur fétiche. Ainsi débute une suite de hits tels «Looking For A fox », « Slip Away » (devenu disque d’or après avoir atteint le top 10 Pop et R&B), «Back Door Santa » ou bien encore « Too Weak To Fight » tous sortis en 1968.

Ces titres et les suivants sont concoctés avec tout le talent et le savoir-faire de Clarence Carter, appuyé par la virtuosité des musiciens de FAME qui incluent de purs génies comme le virtuose de la slide guitar Duane Allman, le bassiste David Hood, le batteur Roger Hawkins ou l’organiste Barry Beckett. Clarence Carter se produit aux 4 coins des USA, continue surfer sur la vague du succès pendant l’année 1969 avec « Snatching It Back », »The Feeling Is Right », « Doin’ Our Thing » mais aussi l’année suivante avec «I Can’t Leave Your Love Alone » et surtout avec le carton « Patches », une composition au texte larmoyant évoquant la nostalgie d’un enfant du Sud signée Norman « General » Johnson pour sa formation Chairmen Of The Board. Ce reprise demeure à ce jour  un des plus gros best-sellers de la carrière de Carter avec plus d’1 million d’exemplaires vendus, une deuxième place au chart R&B, un disque d’or, et cerise sur le gâteau, un Grammy Award de la meilleure chanson R&B en 1971. Décidemment l’année 1970 est excellente sur le plan professionnel et sentimental car Clarence Carter épouse Candi Staton.

Contre toute attente, l’artiste est remercié par sa maison de disques, progressivement sa formidable marche en avant ralentit de manière significative. Carter trouve refuge chez FAME, et publie des 45 tours et un album intitulé » Sixty Minutes With Clarence Carter qui ne rencontrent pas un grand écho, malgré des pépites tels « Back In Your Arms » (1972), les grivois « Sixty Minute Man » (1973) et « I’m The Midnight Special » (1973) et l’hilarant « Put On Yours Shoes And Walk » (1973). Hélas FAME met la clé sous la porte et le chanteur se retrouve sur ABC Records qui publie 3 albums entre 1974 et 1976, « Real », Loneliness & Tempation » et « Heart Full Of Song ».

Aucun de ces 3 Lp n’arrivent à obtenir un impact commercial, car Carter et comme toute une génération de chanteurs soul, est balayé par le raz de marée disco. Cependant  le chanteur refait parler de lui dans les années 80, et change radicalement de registre en endossant le personnage de tombeur de la gente féminine au discours parfois cru et direct, parfaitement illustrés par des titres comme « Strokin’ », « Dr C.C » ou « Love Me With A feeling ». Il enregistre 6 albums pour Ichiban Music, et continue de se produire encore de nos jours principalement dans le sud des USA et parfois à l’étranger.


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