Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2013

Fresh : l’ultime baroud d’honneur de la Family Stone

Téléchargez la chronique de Vincent Turban du 2 decembre

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tumblr_mdna8b1CmO1qzhoqfo1_1280En 1972, l’excentrique Sylvester Stewart alias Sly Stone est à la tête d’un navire à la dérive. Sa formation, The Family Stone, une des plus populaires du pays,  est totalement mise KO par le comportement exécrable de son leader. Concerts manqués, fréquentations douteuses, sautes d’humeur, paranoïa et consommation industrielle de cocaïne et de PCP sont désormais monnaie courante dans la vie d’un des plus grands génies de la musique funk depuis 1970 et la sortie du sombre « There’s A Riot Goin’ On » l’année suivante. Totalement noyé dans ce brouillard narcotique et malsain, Stone trouve la force d’enregistrer ce qui sera considéré comme son dernier grand disque, l’album Fresh sorti en 1973 sur Epic.

Le batteur Greg Errico quitte le vaisseau en1971 et l’incroyable bassiste inventeur du slap Larry Graham prend congé de son mentor suite à une dispute qui faillit dégénérer en drame. En effet, Graham a failli payer de sa vie car un des manageurs de Sly, le patibulaire Hamp « Bubba «  Hanks et l’un des gardes du corps, le gangster Eddie Chin étaient persuadés que le bassiste avait engagé un tueur à gages pour éliminer son boss. Suite à cet incident, Larry formera sa propre formation Graham Central Station.

Amputé de sa section rythmique, Stone utilise plusieurs musiciens de remplacement avant de mettre la main sur le batteur Andy Newmark et le bassiste Rustee Allen, âgé de seulement 19 ans et originaire de Monroe en Louisiane. Le groupe reprend peu à peu forme avec l’ajout du trio vocal Little Sisters (ou évolue la seconde sœur de Sly, Vette Stone) et d’un nouveau saxophoniste en la personne de Pat Rizzo (engagé comme remplaçant de Jerry Martini au cas où ce dernier se montrerait suspicieux suite à des sommes d’argent réclamées à Stone).

Une fois tous ces soucis mis de côté, l’ensemble tourne à merveille et la musique de Sly & The Family Stone se teinte de syncopes complexes et se pare d’un dépouillement encore plus marqué que son prédécesseur. C’est un sans faute sur les morceaux « In Time », « If You Want Me To Stay », ou « Skin I’m In », mais l’ensemble est orchestrée de manière quasi parfaite. Un petit bémol, la lénifiante reprise d’un tire de Doris Day « Que Sera Sera », franchement dispensable.

Au final, un opus parfois déroutant qui mérite plusieurs écoutes avant d’être apprivoisé afin d’en apprécier toute la quintessence, certes mais un authentique chef d’œuvre de la musique funk à la pochette mythique immortalisé par le photographe Richard Avedon. Petite curiosité, ce disque existe en 2 mixages différents, l’original et l’alternatif sorti en 1990.

 

 


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