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Reconnu par le monumental Fela Anikulapo Kuti comme son premier vrai modèle musical, Geraldo Pino est pourtant considéré comme l’investigateur et l’inspirateur d’un genre musical développé par son confrère nigérian au début des 70’s : l’afro beat.

Né Gerald Pine le 10 Février 1939 à Freetown, capitale de la Sierra Leone, il se révolte contre son père avocat au Nigéria suite au décès brutal de sa mère et de sa sœur, afin d’opter pour la musique. 1961, Gerald forme son orchestre, The Heartbeats, fortement influencé par la musique pop anglaise et américaine. Très vite, le groupe gagne ses galons en jouant dans les clubs les plus en vue de Freetown et devient par la même occasion une des formations les plus riches et les mieux équipées d’Afrique de l’Ouest.

Se rebaptisant Geraldo Pino en 1962, l’artiste et son groupe ont droit à leur show à la télévision, fraîchement débarquée en Sierra Leone, puis le label Pino Records est crée dans la foulée et publie les premiers succès locaux tels « Zamzie » ou « Maria left for Waka ».

Telle une lame de fond, la musique soul, la Motown et surtout le Godfather himself Mr James Brown va percuter de plein fouet The Heartbeats qui va teinter progressivement sa musique de toutes ces influences nouvelles. Ainsi, la tessiture sonore se gorge de groove américains en plus du feeling africain.

De 1965 à 1967, Pino est à la tête d’un des groupes les plus en vue du continent africain. Fela Kuti est sidéré par ce super groupe qui selon ses dires « a déchiré la scène de Lagos avec ses shows à la James Brown ».

Au début de la décennie suivante, les albums « Let’s Have A Party » et le live incendiaire « Afro Soco Soul Party » sont publiés mais la formation d’origine se sépare en 1972 et Geraldo Pino se retire progressivement de la scène musicale. Une seconde mouture des Heartbeats est reconstituée avec cette fois ci des musiciens ghanéens mais la magie s’est envolée. Pino fait l’acquisition d’une chaîne de télévision et d’un hôtel dans la ville de Port Harcourt au Nigéria.

L’afro beat étant devenu un genre musical très populaire, son talent est reconnu et réhabilité. Ses 2 albums cultes sont devenus des pièces de choix pour les aficionados. Longtemps introuvables, ils furent heureusement réédités par le label britannique Soundway en 2005. Geraldo fait un comeback très remarqué à Londres en 2007, mais ne profitera pas de ce regain d’intérêt car il meurt en 2008 à l’âge de 69 ans des suites d’un cancer combiné au diabète.

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