Ecoutez l’émission du 16 novembre 2009 première heure
Rencontre avec Jean-Pierre Thorn (réalisateur), André Lejarre (photographe) et les anciens de l’usine Alsthom de Saint-Ouen, dans le cadre de vie d’usine : un cycle projections de films, exposition de photographies, rencontres-débats, spectacle-lecture proposé par le service des Archives municipales et la médiathèque Persépolis de Saint-Ouen.
Cette série de manifestations destinées à faire vivre la mémoire de la vie ouvrière est orchestrée par Olivier Blanchereau du service des archives municipales de Saint-Ouen. Dans ce cadre, les photographies réalisées par André Lejarre de 1985 à 1990 dans l’usine Alsthom de Saint-Ouen sont exposées à la toute nouvelle Médiathèque Persépolis jusqu’à la fin de l’année et le film « le dos au mur » de Jean-Pierre Thorn, qui décrit le déroulement de la grève à l’usine Alsthom de Saint-Ouen, en octobre et novembre 1979 et les différentes méthodes utilisées par les grévistes, depuis les plus classiques, occupation d’usine, confiscation de pièces de machine, manifestations jusqu’aux plus inhabituelles, comme le transport d’une table jusque devant la chambre patronale pour exiger une négociation… Une des scènes les plus fortes du film montre ainsi comment les ouvriers investissent la grande salle de la bourse de Paris pour lancer des petites coupures » 35h « , en scandant » Alsthom faut payer !
En 1971, Jean-Pierre Thorn comme des milliers de militants, souvent maoïstes, s’établit en usine sous le pseudonyme de Manu, au plus bas de l’échelle : ouvrier spécialisé chez Alsthom, à Saint-Ouen. Il y travaillera jusqu’en 1978. Il y reviendra un an plus tard, dans le but d’y filmer les 43 jours, en octobre et novembre 1979, d’une grève longue et âpre, avec occupation, l’une des plus dures de la période.
« Le dos au mur » sera projeté le vendredi 4 décembre à 19h à la Médiathèque Persepolis. Le fil est également disponible en DVD accompagné d’un livre paru dans la collection histoire d’un film, mémoire d’une lutte, proposée par Périphérie et signé par Tangui Perron, historien, qui retrace le parcours de Jean-Pierre Thorn au regard du contexte industriel, sociologique et politique de l’époque. Il réunit de nombreuses photographies, en particulier de Chris Marker, et plusieurs contributions de cinéastes et d’historiens.