Livres, radio : émissions 2011

« La trahison des éditeurs » : avec cette analyse au scalpel du marché de l’édition, Thierry Discepolo interpelle les consciences des auteurs et …des lecteurs !

Écoutez l’émission du 17 octobre avec Thierry Discepolo

 

Après avoir lu « La trahison des éditeurs », on comprend que, malgré le prix unique du livre et la fameuse « exception culturelle », les ouvrages qui envahissent les rayonnage des librairies et autres super-marchés cristallisent l’avènement d’un système de production et de distribution oligopolistique dédié au plus grand profit des actionnaires des quelques grands groupes qui dominent le marché.

Se pose alors une question incontournable : en tant qu’auteur, comment peut-on accepter de publier des textes critiques envers un système au sein d’une maison d’édition qui le cautionne et le conforte ? En tant que lecteur doté d’une conscience politique…. ne faudrait-il pas privilégier l’achat de certains livres, issus de l’édition indépendante… et se contenter d’emprunter les autres ? Tout cela est une question de cohérence comme nous l’explique l’auteur de cet essai, Thierry Discepolo, qui a participé à la fondation de la revue Agone (1990), à l’origine des éditions du même nom, où il travaille actuellement.

Comme les autres médias, l’édition est depuis longtemps aux mains de grands groupes, souvent les mêmes. Et elle remplit la même fonction dans le maintien de l’ordre idéologique. Suivant la même logique de croissance par acquisition qui prépare la suivante, les grands éditeurs perpétuent l’existence d’un type d’acteur qui, du seul fait de sa taille et de son mode d’organisation, forge un monde social et économique face auquel les idées de changement ne pèsent pas grand-chose. La distinction artificielle entre « groupe de communication » et « groupe éditorial » dissimule le rôle de ces entreprises dans une société à caractère de masse : transformer les lecteurs en consommateurs et limiter la capacité d’agir du plus grand nombre. Écrit par un éditeur, ce livre propose à la fois une anti-légende de l’édition et les bases d’une réflexion sur les responsabilités sociales et politiques de tout métier. Un questionnement qui prend une forme plus directe lorsqu’il touche la diffusion d’idées : de quelles manières et sous quelles bannières défendre quelles idées, quels types d’organisation du travail et quels projets de société.

 

 


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