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Le festival de cinéma d’ATTAC : des images et des idées pour que la peur change (enfin) de camp !

Écoutez l’émission du 14 novembre avec Corine Domergues

La 9e édition du festival « Images mouvementées » qui se tient au cinéma La clé, jusqu’au 20 novembre 2011, s’applique à déconstruire le discours de la peur et à ouvrir le champ de la réflexion. Avec plus de 50 films (fictions et documentaires, courts et longs-métrages), des débats sans concessions, des rencontres avec les réalisateurs, des partenariats ciblés, une table de presse et une librairie bien fournies, nous aurons de quoi garder la tête froide et nous prémunir contre ceux qui cherchent à nous effrayer pour mieux nous manipuler.

Qui a décrété que nous vivions dans l’« insécurité » ? La crainte de la délinquance, puisque c’est de cela qu’il s’agit, passe pour la première de nos préoccupations. Ce terme qu’on nous répète en boucle dans les médias et les discours politiques, à grands renforts de statistiques et de faits divers bien sentis, finit par créer la peur qu’il est censé décrire. La menace prend différents visages : le « jeune de banlieue » toujours plus ou moins délinquant et violent, l’immigré surtout s’il est musulman, les gitans, Roms et autres voleurs de poules, les militants, activistes et autres terroristes… Les enfants sont suspectés dès la crèche d’être de la graine de voyou. Et à ce qu’on refuse de voir comme l’expression d’un mal-être légitime, on oppose systématiquement la répression bête et méchante. Comme si d’un coup de Kärcher on pouvait nettoyer la misère. En effet, la véritable insécurité, n’est-ce pas l’insécurité sociale, celle qui va grandissant, au fur et à mesure qu’on démantèle l’ensemble des protections sociales et que triomphe la loi du marché ? La pensée unique que nous impose le système néolibéral avec son arsenal médiatico-politique va de pair avec un discours sur l’ordre et la sécurité. Entendons-nous bien, si on nous promet le maintien de l’ordre, il s’agit en fait de maintenir l’ordre établi, de défendre les intérêts des riches et des puissants, de faire accepter au peuple les moyens de sa coercition, de son contrôle, de sa répression, de le rendre frileux à la révolte et même à la protestation. On canalise ainsi nos peurs vers certains domaines – sécurité, immigration – qui semblent être les seuls sur lesquels les politiques aient encore une prise ; et ce faisant, on détourne notre attention d’autres menaces – finance, nucléaire, environnement – qui sont présentées comme des fatalités d’autant plus inéluctables que le système n’aurait pas d’alternative, personne n’étant supposé être au dessus des lois du marché.


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