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Ecoutez l’émission du 13 janvier avec Fabienne Chiche et Olivier Vilain
Fabienne Chiche, la directrice des rédaction des publications du secours populaire, et Olivier Vilain, journaliste du magazine Convergence nous présentent les deux derniers dossiers qu’ils ont consacré, au mal logement et aux conséquences de la pauvreté sur les enfants.
Le logement, un droit humain dans l’impasse
Loyers inabordables, appartements indignes, pénurie de l’habitat… Autant de maux privant les plus fragiles d’un domicile décent et qui exigent une volonté politique ferme, celle de garantir à tous le droit d’avoir un toit. Plus de 8,2 millions de Français souffrent de la crise du logement, selon le dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre, publié en février 2013. La Fondation distingue deux groupes, les « mal-logés », 3,6 millions de personnes, et les « personnes en situation de fragilité », la majorité. Parmi ces derniers, on compte les propriétaires en difficulté occupant un logement dans une copropriété, les locataires en impayés de loyers (600 000 en 2008, avant la crise) et tous ceux qui, résignés, vivent dans des logements surpeuplés ou en hébergement. Aujourd’hui, il manque de 800 000 à 900 000 logements en France. On en construit près de 350 000 chaque année, mais ils parviennent seulement à absorber les ménages entrant sur le marché… Il est donc urgent d’intensifier la construction de logement comme cela fut possible à d’autres période de l’histoire récente de notre pays. Le secours populaire ainsi que d’autres associations, dont le DAL réclament une politique courageuse et volontaire en manière de logement, quitte à froisser les intérêts de ceux qui profitent de la hausses des prix engendrée par les tensions sur le marché immobilier.
Quand la société maltraite ses enfants
En effet, le mal logement a des conséquences dramatique sur la qualité de vie des ménages et tout particulièrement sur celle des enfants qui fautes d’espace et de conditions de vie décentes se trouvent exclus et désocialisés dès leur plus jeune âge. Difficulté scolaires, mise au ban par les camarades, impossibilité de faire ses devoir, d’avoir un sommeil réparateur, tentation de la rue, placement hors de la famille, délinquances et conduites addictives sont autant de risques liés au mal logement des famille et plus généralement à la pauvreté chez les plus jeunes. Pour éviter un tel gâchis, dont le coût humain et financier est immense pour notre société, des mesures d’urgences doivent être prises afin que les institutions comme les crèches puis l’école, le collège et le lycée soient des lieu de « détection » et, dans une certaine mesure, de « réparation » des inégalité les plus graves ! Mais au delà de la nécessaire et difficile préservation des plus jeunes, il s’agit de créer, pour tous, les conditions d’une vie meilleure ! Les mauvais traitements infligés aux enfants représentent un phénomène social grave.
Alors que la pauvreté touche 14,3 % de la population française, elle affecte 19,6 % des moins de 18 ans, ce qui revient à dire qu’un enfant sur cinq est pauvre et qu’une personne pauvre sur trois est un enfant (2,7 millions), selon le rapport de 2010 du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE). Cette forme de maltraitance, due à des négligences lourdes, des difficultés matérielles provisoires ou durables, à la maladie des parents… est facteur d’aggravation des inégalités sociales.
Des méfaits de la misère aux carences et violences familiales, un enchevêtrement de maux est à l’origine d’une maltraitance persistante aux répercussions redoutables sur le devenir de ces futurs adultes et citoyens, que l’État a le devoir de protéger.