La commémoration de la Grande Guerre n’a accordé qu’une place restreinte aux étrangers, présents et engagés dans ce premier conflit mondial. Pourtant, il s’agit de plusieurs milliers d’hommes, venus des pays limitrophes comme du monde entier travailler ou combattre dans l’hexagone. Qu’ils soient civils, immigrés en France avant 1914, soldats ou travailleurs coloniaux, volontaires étrangers, déplacés, puis réfugiés ou apatrides, leur visibilité dans le grand théâtre de la guerre devrait être renforcée. Quelles furent les situations de ces étrangers pendant la durée du conflit, certes contrastées selon leur statut et leur localisation ?
La revue Hommes et Migrations consacre cette année une « chronique de guerre » à tous ces étrangers qui ont participé à la guerre en sollicitant des spécialistes qui nous éclairent sur un profil ou une modalité de leur engagement. Trois de leurs auteurs sont sur notre plateau :
Marie-Claude Blanc Chaléard, Professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Paris-Ouest Nanterre – La Défense, historienne spécialiste de l’immigration italienne en France ;
Laurent Dornel, historien, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Pau, qui fait paraître dans la collection Le Point Sur (La documentation française, novembre 2014) un ouvrage synthétique sur les étrangers dans la Grande Guerre ;
Valérie Morin, historienne, enseignante d’Histoire Géographie, professeur-relais au Musée de l’Histoire de l’immigration, s’est intéressé à la Légion étrangère, une particularité française.