Films, Livres, Radio : émissions 2013

Louis Joinet : homme de foi et de loi !

Téléchargez l’émission du 18 novembre avec Louis Joinet
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Louis-JoinetLe parcours de Louis Joinet qui nous livre ses souvenir dans « Mes raisons d’Etat, mémoires d’un épris de justice » (aux éditions La découverte), est remarquable tant par son éclectisme que par sa remarquable cohérence. Après une enfance marquée par la Seconde Guerre Mondiale, l’Occupation et les bombardements à Nevers, où ses parents tiennent une épicerie, le jeune homme arrive à Paris, au début des années 1950, où il devient l’un des premiers éducateurs de rue pour enfants en difficulté. Appelé sous les drapeaux pendant la Guerre d’Algérie, Louis Joinet, affecté à l’enseignement des sous-officiers de carrière, vivra des moments dont il n’aura de cesse de tirer des enseignements tout au long de sa vie et de sa carrière. En mars 1961, il retourne à Paris, où il étudie le droit et intègre l’école nationale de la magistrature en décembre 1963. En stage à l’instruction au TGI de Paris, il participera, aux côtés du juge Zollinger, à la plus grande partie de l’affaire Ben Barka.

Passionné de droit, qu’il s’acharnera toujours à faire coïncider avec la justice,  il fonde, avec d’autres, le syndicat de la magistrature avec pour ambition d’informer le grand public sur le fonctionnement de la justice, et de restaurer la confiance des citoyens envers l’institution judiciaire. Cela conduit Louis Joinet à dénoncer le mystère qui entoure  l’administration pénitentiaire lorsque des émeutes éclatent en 1972 dans les prisons françaises.

Au fil des pages de son livre, on découvre en homme fidèle à ses amis, ceux des la Revue Esprit comme Foucault ou les saltimbanques, comme Ariane Mouchkine du Théatre du soleil et très soucieux de ne jamais décevoir Germaine, la femme de sa vie, une médecin militante au caractère aussi généreux que passionné.  Pour cet homme dont l’intégrité, jamais, n’a été prise en défaut, tirer de chaque expérience des enseignements qu’il met au service de tous est quelque chose de naturel !

Nommé directeur de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) en 1979, peu après sa création, ses prises de position contre le fichage des citoyens lui valent un certain écho dans la presse… puis une mutation que les médias interprètent comme un limogeage.

Ce fin juriste, spécialiste du droit humanitaire de la guerre, plus particulièrement des guerres d’indépendance, entre à l’ONU en 1974, en qualité d’expert indépendant (et bénévole) à la sous-commission des droits de l’homme. Il y passera 34 ans de sa vie. Louis Joinet, qui sympathise alors avec un certain Stéphane Hessel, devient le défenseur des prisonniers politiques et des familles de disparus. Ses fonctions l’amènent à visiter 174 lieux de détention dans le monde.

Il ne renoncera pas à cette mission quand, durant les années Mitterrand, de 1981 à 1995, il est nommé conseiller pour les droits de l’homme et la justice à Matignon, puis à l’Elysée.

En 1997, son travail sur la reconnaissance des victimes donne naissance à un texte à l’ONU, « les principes Joinet ». Destinés à lutter contre l’impunité en cas de violation des droits de l’homme, ces principes inspirent les négociateurs d’accords de paix et de nombreuses décisions juridictionnelles internationales.

Outre la défense des droits de l’homme, Louis Joinet cultive d’autres passions : accordéoniste, passionné par le monde du spectacle, il a présidé successivement le Centre national des Arts du Cirque puis le Festival international de théâtre de rue d’Aurillac.


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