Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

Mandrill

Ecoutez la chronique de Vincent Turban du 24 novembre
1379973_10151676091050642_1657040312_nCollectif de 7 musiciens aux origines panaméennes, cubaines, portoricaines et antillaises, jouant plus de 22 instruments différents (cuivres, claviers, guitares, conga, guiro, shekere, cowbell …), Mandrill fut au cours des années 70 un des groupes de funk les plus populaires de son temps.
Ils peuvent êtres considérés comme les précurseurs de la world music, grâce à leur cocktail explosif d’influences latino, jazz, rock, soul et funk, Mandrill est également le premier groupe à posséder une section cuivre et des percussions, contrairement à d’autres formations de la même époque.
Formé en 1968 à Bedford-Stuyvesant un quar

tier de New York, autour d’un noyau fraternel composé de Carlos, Lou et Ric «Doc » Wilson originaires du Panama, Mandrill se forme au cours de répétitions et de bœufs dans le salon de beauté de leur mère, en plus de prestations dans des clubs tels The Blue Comet. Avec le renfort de Claude Coffee Cave (claviers), Charlie Padro (batterie), Hugh Bundie Cenac (basse) et Omar Mesa (guitare), ils générèrent un buzz à travers Brooklyn, et attirent rapidement l’attention sur eux.
Avec la détermination du producteur Beau Ray Fleming, ils décrochent un contrat avec Polydor au cours de l’automne 1970, puis entrent au studio Electric Lady à la saison suivante pour mettre en boîte le premier Lp éponyme. Un premier effort très crossover avec des morceaux sonnant par moments comme Santana ou comme Janis Joplin période Big Brother & The Holding Company. 1972, « Mandrill Is » est une d’approche un peu plus facile avec ses gros cartons funky-rock tels « Ape Is High » ou « Git It All ».
La section rythmique d’origine disparait pour laisser place au bassiste Fudgie Kae et au batteur Neftali Santiago qui s’illustreront sur les 3 albums suivants : « Composite Truth » (1973) qui contient les bombes sonores « Hang Loose », « Fencewalk » et « Don’t Mess With People », « Just Outside Of Town »(1973) avec »Mango Meat », « Fat City Strut » et « Two Sisters Of Mystery » et »Mandrilland » (1974) avec »Positive Thing »,sans Omar Mesa, parti suite à une révélation mystique.
Cette fois ci, le funk est clairement mis en avant avec les cuivres soufflés fort des Frères Wilson, la batterie puissante et syncopée de Santiago, la basse bien grasse de Kae, la guitare tranchante et hurlante de Mesa (puis de Dougie Rodrigues son remplaçant), les claviers géniaux de Coffee, le tout parsemé d’un patchwork de percussions qui vous filent la danse de Saint Guy sans demander votre reste.
Pendant toute cette période (de 1971 à 1975), Mandrill joue aux côtés de pointures de la musique latino comme Ray Barretto, Tito Puente ou le Fania All Stars, des groupes comme Funkadelic ou Earth Wind & Fire ouvrent leurs premières parties et une concurrence sérieuse mais saine se met en place avec War dans le registre latino-funk. Les albums “Solid “(1975) “Beast from the East” (1976) et “We Are One” (1977) sont à mes yeux les 3 derniers opus où la qualité musicale est toujours présente par rapport aux dernières publications de la formation.
Hélas les changements récurrents de personnel et de label, les tournées, et les problèmes de drogue minent petit à petit la carrière de Mandrill. Le succès s’étiole doucement, Mandrill disparait de la scène funk, mais sa musique est plébiscitée par le mouvement rap qui sample à outrance le patrimoine musical du groupe. en 1999, Mandrill repart sur la route, se produisant au New Morning en Décembre de la même année et au célèbre festival de Montreux en 2002. Près de 40 ans après leurs débuts dans l’arène funk, ils restent une valeur sûre de ce mouvement musical.


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