Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2013

Matata Air Fiesta : La réponse kenyane au Godfather Of Soul

Téléchargez la chronique de Vincent Turban du 18 novembre

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image_m0Distingué par le Service Monde de la BBC comme le meilleur groupe d’Afrique, Matata (qui signifie « bruyant » en swahili) n’est malheureusement pas reconnu à sa juste valeur face à des poids lourds de la musique africaine comme Fela Kuti ou Manu Dibango. Originaire du Kenya, cette formation crée par le guitariste compositeur Jeik Kalunga et le percussionniste Patrice Oluma prend son envol en 1963 au sein du Brilliant Club situé à Nairobi. Décidés à tenter leurs chances hors d’Afrique, le groupe atterrit à Londres au début des années 70 et se forge une excellente réputation, grâce à son subtil mélange de jazz, de soul, et de groove afro funk.

Utilisant l’anglais et des dialectes comme le swahili, le lingala et le mijikenda, Matata attire l’attention du chef exécutif du label President Records Edward Kassner qui cherche de nouveaux talents. Dans la foulée, le premier Lp voit le jour en 1972 sous le titre « Air Fiesta », fortement marqué par les rythmes traditionnels malgré 2 missiles funky qui ont pour titre « I Need Somebody » et « Wanna do my things ».

L’évolution majeure du collectif viendra 2 ans plus tard en 1974 avec la sortie de l’album « Independance », considéré comme le top de leur discographie. Cette fois ci le funk croise le fer avec l’afro beat, et la rencontre est explosive.

La crème des musiciens africains est présente sur l’album comme le saxophoniste alto Dudu Pukwana qui prend ses solos comme le grand Maceo Parker et le trompettiste Mongezi Fega. Anwar Richard chante, éructe et grogne comme Mr James Brown, les percussions forment un tissage sonore incroyable avec la section rythmique.

Chaque titre tourne à plein régime et l’ensemble dynamite l’auditeur qui ose poser son oreille sur cet opus remarquable au contenu brûlant comme du pili-pili. Les morceaux « I feel funky », « Talkin’ Talkin’ », « I Want You » et “I Don’t have to worry” constituent des pièces de choix pour tout les amateurs de groove percutant, mais l’ensemble est vraiment homogène.

N’ayant sans doute pas trouvé le public escompté et victimes du mal du pays, Matata splitte en 1975. Longtemps recherchés, leurs 2 disques sont réédités en 1994 et permettent à un public toujours en quête de groove de redécouvrir ce groupe kenyan qui aura, je l’espère, une place de choix dans votre discothèque, à classer entre James Brown et Fela.


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