Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

Natty Dread, le chef d’œuvre du roi du Reggae

Téléchargez la chronique de Vincent Turban du 7 avril

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robert nesta marleyPrintemps 1974, trois heures du matin, une voiture de location avec à son bord Bob Marley, son cousin Sledger et l’actrice métisse Esther Anderson roule en direction de Kingston. L’ambiance est détendue mais soudain un barrage de police se dresse sur leur route. Ce dernier est chargé de fouiller tous les véhicules susceptibles de transporter des armes ou de la ganja car des troubles assez graves secouent progressivement tout le pays. Subissant des fouilles et des moqueries de la part des troupes de la Jamaican Defense Force, Bob Marley n’oubliera jamais cet incident qui sera le point de départ de son 3ème album, Natty Dread.

A partir de ce moment, Bob véritable bourreau de travail passe la majeure partie de son temps enfermé en studio, et les compositions venaient vite, inspirées majoritairement par la violence politique qui se répandait comme une trainée de poudre. Sa formation musicale est réduite à sa plus simple expression, à savoir les frères Barrett (basse et batterie), Marley et un jeune claviériste âgé de 16 ans Bernard « Touter » Harvey.

Pour remplacer les 2 Wailers originaux aux harmonies vocales, Bob confie ce poste à sa femme Rita accompagnée de 2 amies, Judy Mowatt et Marcia Griffith qui deviendront les I-Threes. Reste un problème de taille celui de trouver un guitariste. Family Man et Marley trouvèrent à Londres lors du port des bandes pour le remix, la perle rare en la personne d’Al Anderson, un jeune afro-américain né en 1953 et officiant à ce moment pour le compte du groupe afro-rock Shakatu.

Mais le style afro-funk n’était pas du goût de Marley qui voulait entendre des riffs blues. Ce petit différend réglé, le peaufinage de l’album continua mais un nouvel élément perturbateur retarda la sortie du disque, une dispute entre l’artiste et son producteur Chris Blackwell.

Au final, l’album « Natty Dread » parait le 25 Octobre 1974.Un opus renversant de sophistication souligné par des évolutions techniques comme l’utilisation de la boîte à rythme sur les morceaux « No Woman No Cry » et « So Jah Seh » ainsi que l’introduction de riffs blues aussi bien à l’harmonica qu’à la guitare afin de rendre le reggae plus accessible au public international. La section cuivre sublime encore plus l’ensemble et Marley est fidèle à sa réputation d’artiste engagé sur « Talking Blues » (la phrase « je me sens capable de bombarder une église car le prêtre ment » fit couler beaucoup d’encre au sein de l’establishment jamaïcaine) et sur « Revolution ».

Le nom de Bob Marley se fit connaître à partir de ce moment aux 4 coins du monde et « Natty Dread » fait partie des œuvres majeures du plus célèbres des jamaïcains à posséder absolument dans sa discothèque.


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