Écoutez l’émission du 26 mars avec Aude Vincent et Sophie Pietrucci
Écrit par Sophie Pietrucci, Chris Vientiane et Aude Vincent, trois militantes féministes au sein du Collectif contre le publisexisme qui existe depuis 2001, cet essai cinglant démontre, exemples à l’appui, que la publicité exploite le corps des femmes pour susciter du désir, générer de l’envie, exacerber les frustrations et rendre le produit à vendre « appétant ». Soumise aux normes aliénantes d’une beauté stéréotypée, symbole du plaisir sexuel, ou encensant la ménagère passive cantonnée dans sa cuisine, l’image des femmes n’a jamais été autant instrumentalisée. Omniprésentes et conçues pour marquer les esprits, ces représentations modèlent notre imaginaire et participent à la construction des normes de genre : d’un côté, la féminité associée à la jeunesse, à la beauté et à la maternité et, de l’autre, la virilité à la force, à la puissance et à l’action. Le ton est donc donné. Dans la tradition d’Adorno et de Marcuse, la publicité est pensée comme un média puissant qui agit sur l’inconscient des individus que nous sommes, matraqués et phagocytés par des messages publicitaires omniprésents. Loin d’être un art, tout sauf inoffensive –c’est-à-dire perçue au second degré par des consommateurs responsables –, la publicité véhicule les pires clichés sexistes et renforce la domination patriarcale ! Mais pas sûr que les hommes, malgré le pseudo « beau rôle » que la société de consommation leur confère, soient d’accord pour endosser, à chaque instant de leur vie, le costume de la toute puissance ! Ainsi le publisexisme n’est pas seulement une affaire de femmes ! Il s’agit, ensemble de lutter contre le pret à vivre que l’on tente de nous vendre…
La collection « Pour en finir avec » des éditions L’échappée est connue pour ses essais critiques et radicaux. Servitude volontaire, aliénation quotidienne des banlieues pavillonnaires, inégalités, capitalisme managérial ou encore jouets sexistes ont déjà été cloués au pilori. Avec Contre les publicités sexistes, c’est désormais le « publisexisme » qui est pris pour cible, c’est-à-dire « la publicité qui utilise les images de la féminité comme une matière première ». Le ton est donc donné. Dans la tradition d’Adorno et de Marcuse, la publicité est pensée comme un média puissant qui agit sur l’inconscient des individus que nous sommes, matraqués et phagocytés par des messages publicitaires omniprésents.