Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

Norman Whitfield : génie incontournable du « son Motown »

Téléchargez la chronique de Vincent Turban du 3 mars

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nrmnwhtfldProducteur/arrangeur visionnaire responsable de la révolution sonore amorcée par Motown Records avec l’avènement de la soul psychédélique à la fin des années 60, Norman Whitfield possède un C.V. qui force le respect, avec à la clé plusieurs tubes qui sont devenus des monuments et 5 Grammy Awards (1968, 1973 et 1976), le tout étendu sur 25 ans de carrière.

Enfant de Harlem, Norman Jesse Whitfield voit le jour le 12 Mai 1940 et déménage à Detroit à la fin de l’adolescence. Il devient producteur pour le Label Thelma et à 19 ans il devient un visiteur régulier du 2648 West Grand Boulevard, quartier général de Motown Records, dans l’espoir de décrocher un job. Sa persistance finira par payer car Berry Gordy l’engage au Département Contrôle Qualité, Whitfield est en charge de déterminer quelle chanson sera réalisée ou pas. Gravissant les échelons, il entre dans le cercle fermé des producteurs maison et commence à se faire un nom en produisant The Marvelettes, The Velvelettes, Marvin Gaye (qui obtient un joli hit avec « Pride & Joy ern 1963). Il prend du galon le jour où il prend en charge The Temptations en remplacement de Smokey Robinson, le groupe fait un malheur avec « Ain’t Too Proud to Beg » et Whitfield entame une collaboration fructueuse et productive avec cette formation vocale, nous sommes alors en 1966.

Flanqué de son alter ego Barrett Strong (auteur du premier hit Motown « Money That’s What I Want en 1959), le duo compose, produit et propose ses services à divers artistes tels Gladys Knight& The Pips ou Marvin Gaye, ces derniers obtiennent un hit avec le même morceau : « I Heard It Through The Gravepine ».

Le défilé de hits signé Strong/Whitfield laisse pantois: «Cloud Nine », « Smiling Faces Sometimes », « Ball of Confusion », « Papa Was A Rolling Stone », “War”, “Masterpiece”, “Hum Along And Dance”, “Friendship Train”, “Stop The War Now”…

Norman métamorphose le son Motown grâce à son mix détonnant de rock de funk et de soul truffé d’effets électroniques et muscle le contenu des textes qui parlent de pauvreté, de drogue, de politique. Hélas, atteint de mégalomanie grandissante accentuée par une consommation de produits stupéfiant, le producteur se fait lâcher par The Temptations furieux d’être devenus des marionnettes (Whitfield décide tout, des chorégraphies jusqu’aux costumes de scène) et des chanteurs relégués au second plan (emphase sur la musique par rapport à leurs qualités vocales).

Il quitte Motown en 1973 et crée Whitfield Records en 1975, embarquant dans l’aventure Undisputed Truth (formation laboratoire monté par ses soins), Willie Hutch, Junior Walker, Rose Royce. Il accentue encore plus le côté funk de ses productions, puis il prend du recul à l’aube des années 80.

Il est intronisé au Songwriter’s Hall Of Fame en compagnie de son acolyte Barrett Strong en 2004.Malheureusement, Norman Whitfield refait surface à la rubrique judiciaire le 18 Janvier 2005 pour cause de royalties non déclarées entre 1995 et 1999. Accusé d’évasion fiscale, il est assigné à résidence à cause de sa santé fragile lié au diabète et doit payer une amende de 25 000 dollars.

Son état empire : il tombe dans le coma, et, après une courte rémission il meurt le 16 Septembre 2008 à l’âge de 67 ans.

 


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