Films, radio : émissions 2011

Passe le périph d’abord !

Écoutez l’émission du 5 septembre avec bruno victor-pujebet
Discussion à Bâtons rompus avec Bruno Victor-Pujebet,  le réalisateur et co auteur avec Jean Marie Montali du film Passe le périph d’abord, diffusé sur Canal + mercredi 7 septembre à 20h50.

Alix, Tania et Carlotta sont parisiennes. Alison, Deguene et Wafae sont clichoises. Elles ont entre 17 et 18 ans, elles sont élèves en terminale et appartiennent à deux lycées différents : Jean Racine est à Paris, dans le 8e arrondissement et Alfred Nobel est situé à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis et en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Tout les sépare. Tout, c’est-à-dire le périphérique et une montagne de préjugés. Ces jeunes filles ne se seraient jamais rencontrées si leurs lycées ne les avaient pas lancées dans une aventure pédagogique inédite : reconstituer un procès d’assises pour comprendre le fonctionnement de la justice. Ce procès, encadré par maître Jean-Pierre Mignard, un ténor du barreau de Paris, se déroule dans l’enceinte historique du Palais de justice de Paris. Les élèves y jouent tous les rôles, des accusés aux avocats en passant par le procureur et les jurés populaires. Un exercice pratique en situation quasi réelle qui leur permet de mieux comprendre la mécanique judiciaire. Durant les quatre mois de tournage, elles ont aussi accepté de relever un autre défi : traverser le périphérique pour changer de lycée et vivre quelques jours les unes chez les autres. Les Clichoises s’installent dans les familles parisiennes, et les Parisiennes dans les familles clichoises. Il s’agit de voir en quoi, d’un côté ou de l’autre du périphérique, les vies de ces adolescentes sont si différentes…

 

Ce documentaire se propose de démontrer que les jeunes des banlieues ne sont pas tous des voyous en bandes organisées. La plupart d’entre eux ont, au contraire, la vie normale des jeunes de leur âge : ils vont à l’école, vivent chez leurs parents, s’inquiètent pour leur avenir…

Une vie normale ? Pas tout à fait, car tous subissent de multiples violences intrinsèques à leur milieu : violence urbaine, violence économique, racisme et, parfois, violence familiale.

Ces deux mondes, celui des cités et celui des centres-villes, vivent en parallèle, à quelques kilomètres l’un de l’autre. Pourtant, ils s’ignorent.

Chacun chez soi, chacun ses règles. Chacun ses moeurs, ses goûts, ses rêves. Chacun sa vie. On juge l’autre en fonction de son adresse postale et d’une batterie de préjugés dévastateurs. Quand on grandit en Seine-Saint-Denis, dans le “neuf-trois“, on est forcément une racaille. Quand on grandit dans un beau quartier, au contraire, on est évidemment un fils à papa, un bourgeois aux poches pleines et à la voie royale déjà tracée par des générations de privilégiés.

Nous avons voulu faire un film qui pourrait en finir avec ces préjugés. Comment ? En faisant se rencontrer, dans un contexte scolaire et familial, des jeunes du même âge et d’un même niveau scolaire, issus de milieux différents : les uns de quartiers parisiens et les autres d’une banlieue stigmatisée.

Deux lycées ont accepté de participer à notre projet. Le lycée Alfred-Nobel, à Clichy-sous-Bois, est classé ZEP et la plupart de ses 1 200 élèves sont issus de l’immigration. Le lycée Jean-Racine, dans le 8e arrondissement de Paris, est l’un des meilleurs établissements parisiens.

Depuis deux ans, le lycée Alfred-Nobel développe un projet pédagogique mené en collaboration avec un grand avocat parisien, Jean-Pierre Mignard. L’objectif de ce projet est, en reconstituant une affaire pénale, de faire comprendre aux élèves la mécanique judiciaire.

Jean-Pierre Mignard, très impliqué en banlieue, est l’avocat des familles des deux jeunes garçons tués dans un transformateur électrique en 2005, alors qu’ils étaient poursuivis par la police. C’est de cette époque que date une collaboration étroite entre

le cabinet Mignard et Cinétévé qui, entre autres, a donné lieu à la production d’un film, L’EMBRASEMENT, qui relatait le contexte de la mort de ces deux garçons.

Cette fois-ci, pour ce film, le projet pédagogique de Jean-Pierre Mignard et du lycée Alfred-Nobel est aussi devenu celui du lycée Jean-

Racine. Un procès d’assises a été reconstitué dans l’enceinte du Palais de justice de Paris, et tous les rôles ont été tenus par les élèves des deux établissements.

Ce film a été l’occasion pour les jeunes lycéens de mener une expérience inédite : traverser le périphérique pour aller vivre les uns chez les autres. Et pour Cinétévé, l’occasion de donner à voir ce dialogue.

 

 

 


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