Livres, Radio : émissions 2010

Peut-on vendre son corps ? Entretien avec Ruwen Ogien, auteur de l’essai « Le corps et l’argent » (La Musardine)

Ecoutez l’émission du 21 juin 2010

Dans la plupart des sociétés démocratiques modernes, on est libre de donner certaines parties ou certains produits de son corps – rein, lobe de foie, sang, sperme, ovocytes, etc. – mais pas de les vendre. On est libre de mettre ses capacités sexuelles ou procréatives à la disposition d’autrui gratuitement, mais beaucoup moins de le faire contre paiement. Pourquoi ? Le don est-il toujours un bien et l’échange contre de l’argent toujours un mal ? Contre ce préjugé, Ruwen Ogien plaide pour le pluralisme, c’est-à-dire pour la liberté de mettre son sexe et son corps à la disposition d’autrui gratuitement, mais aussi contre paiement, en dehors de toute répression légale et de toute réprobation morale. Une invitation brillante et décapante à repenser complètement l’opposition morale entre don du corps et commerce du corps, au-delà des clichés philosophiques ou religieux. Bonne nouvelle, l’auteur prépare une sorte d’antimanuel d’éthique, un guide pratique pour résister au moralisme ambiant… je le réinviterai !

2 Commentaires

  • Entelekeia dit :

    Tout à fait d’accord : l’argent EST propre . C’est dur à lire pour un français
    – surtout  » de gauche  » – pour qui le FRIC et la « MARCHANDISATION » sont les
    les vices suprême de notre société. Dès lors qu’on offre ses services contre de l’argent
    on vend son corps et je ne vois fondamentalement aucune différence entre le salarié
    d’une entreprise, son patron et un(e) quelconque prostitué(e) : leur malheur commun serait qu’on n’ait pas besoin d’eux. Et si on devait les critiquer ce n’est pas de devoir les payer (satané FRIC) mais que la prestation fournie ne réponde pas à l’attente.
    Les gens qui peuvent prétendre ne plus avoir à vendre leur corps sont les retraités
    du privé mais ils ont dû faire le(la) putin toute leur vie active.
    Quant aux fonctionnaires ils vivent du travail des autres.
    Si les travailleurs sont des putes, eux en sont les maquereaux.

  • Takeo dit :

    « on est libre de donner certaines parties ou certains produits de son corps – rein, lobe de foie, sang, sperme, ovocytes, etc. – mais pas de les vendre »

    Il est nécessaire de distinguer entre produits du corps (sang, sperme) facilement récupérable et qui sont remplacés et les parties du corps qui sont perdues pour le donneur. Permettre de vendre son corps est sujet à de multiples dérives. On peut aussi réintroduire l’esclavage – tant qu’à faire.

    @Entelekeia « dès lors qu’on offre ses services contre de l’argent on vend son corps » – faux ; on le loue, car apriori vous ne cédez aucun droit de propriété sur votre corps en allant travailler (ce n’est pas de l’esclavage).
    Après – effectivement – la prostitution ou tout autre emploi, il n’y a pas de différence de ce point de vue là.


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