Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2013

Promised Heights : le Troisième Chef D’œuvre De Cymande

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CymandeFormation multiculturelle venant de divers pays des Caraïbes tels La Jamaïque, Guyana ou St Vincent, créateurs d’un genre musical appelé « nyah rock » mixant avec maestria le jazz, le funk, le nyahbingi et le rock, Cymande est pourtant un groupe des plus méconnus et les plus sous-estimés de la décennie 70.Samplé par tout une pléiade d’artistes hip-hop tels Mc Solaar, De La Soul ou les Fugees, ils réalisent en 1974 un troisième album pour le compte du label Janus, le génial « Promised Heights »

Venant d’Angleterre mais partis faire carrière aux Etats-Unis, l’aventure débute le 18 Octobre 1971 lorsque le producteur John Shroeder, travaillant en collaboration avec Chess, découvre ce talent brut qui remplace un groupe de rock au pied levé dans un club du quartier de Soho. Bluffé par le professionnalisme de Cymande, Shroeder les prend immédiatement sous son aile et obtient une signature de contrat 1 an plus tard sur Janus Records.

L’album éponyme est réalisé et le single « The Message » atterrit à la 20ème place du Billboard. Dès lors, la griffe sonore de Cymande détonne par rapport aux productions soul et funk de la même époque avec ce mix subtil de percussions tribales saupoudrées de cuivres rutilants, le tout soutenu par une section rythmique impitoyable et une voix chaude gorgée de groove. Les influences rastafari traditionnelles sont présentes car plusieurs membres se revendiquent fils du mouvement de Jah.

La même formule est appliquée l’année suivante sur l’album Second Time Round (1973) qui contient des joyaux comme « Fug » ou « Bird », mais le 3ème LP « Promised Heights » atteint un degré d’exécution et de maturité encore plus exacerbé que sur les précédents disques. Tantôt funk « à la Curtis Mayfield » pour le côté engagé (le monumental Brothers On The Slide) ou groove méditatif (le délicat The Recluse), cet opus est un voyage du premier au dernier morceau. D’autres titres valent également le détour comme « Shashamani », «Equatorial Forest » (à la partie de batterie démentielle) ou « Breezeman ».

Malheureusement la belle épopée prend fin en 1975 pour réapparaitre en 2006 car Cymande se reforme et donne des séries de concerts à travers le monde, notamment un passage remarqué au New Morning qui afficha complet. Toujours aussi plébiscité par toute une génération élevé au groove souverain, Cymande continue de fasciner même 40 après car sa musique est intemporelle.


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