Le Japon est loin d’avoir une image de pays d’immigration. L’impact de plus de deux siècles de fermeture et le mythe d’un peuple japonais ethniquement homogène continuent de dominer les discours identitaires et politiques. Avec moins de 2% migrants dans l’ensemble de la population, l’immigration pourrait être considérée comme un enjeu marginal. Pourtant depuis les années 1980, la société japonaise n’échappe pas aux débats polémiques sur l’ouverture ou non des frontières et sur l’identité nationale. Cette situation est émergente compte tenu de la f
orte augmentation du nombre de résidents étrangers depuis 20 ans, qui affecte surtout les grandes métropoles industrielles entre Tokyo et Osaka. L’immigration est-elle transitoire ou une solution de remplacement à long terme au vieillissement de la population ? Telles sont les questions abordées dans cette émission en partenariat avec la revue Hommes et Migrations, avec la sociologue Hélène Le Bail, chercheure à l’Institut français de recherche sur le Japon (MAEE, Tokyo), Chikako Mori, sociologue et associate Professor de Hitotsubashi University et Mickael Ferrier, professeur de littérature à l’université de Chuo à Tokyo et auteur chez Gallimard d’un roman sur la manière dont la littérature peut justement abolir les frontières culturelles et faire coexister et dialoguer des patrimoines et des créations très différentes (Sympathie pour le fantôme) et d’un ouvrage sur la catastrophe de Fukushima qui a fait des milliers de victimes directes et indirecte et affecte la vie des réfugiés climatiques, condamnés à l’exil à l’intérieur même de leur propre pays. Nous entendrons également un extrait d’interview de Katsuya Tomita, le réalisateur japonais du films Saudade, qui montre un Japon inédit, où l’on voit des ouvriers, des immigrés, notamment brésiliens et aussi des groupes de rap.
Cette émission aborde une thématique qui sera développée dans un prochain dossier de la revue Hommes et Migrations coordonné par Hélène Le Bail et Chicaco Mori.
A noter d’une souscription a été lancée pour permettre de financer le reportage photographique destiné à completer ce dossier.