Chroniques de Vincent Turban

Roy Lee Johnson & the Villagers : la quintessence du funk qui n’a pas suffit à sauver le label Stax

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johnsonEn ce début des années 70, le label Stax basé à Memphis Tennessee sous la direction de son nouveau Pdg Al Bell, décide de varier sa direction artistique et musicale en incorporant progressivement le funk, alors en plein boom. En 1973, un vétéran du blues et du rnb accompagné de 3 jeunes musiciens grave un disque à la sonorité oscillant entre Albert King et James Brown sous le nom de Roy Lee Johnson & The Villagers.

Né le 31 Décembre 1938 à Heard  County en Géorgie, Roy Lee débute sa carrière musicale au sein du groupe The Brassettes qui enregistre un single pour le label EBB en 1957. Son premier coup d’éclat viendra au début des années 60 car il rejoint la formation Doctor Feelgood & The Interns de Willie « Piano Red » Perryman qui obtiendra un gros succès grâce au titre « Mr Moonlight » avec Johnson au lead vocal (les Beatles reprendront ce morceau et le feront connaître aux 4 coins du monde).

Volant de ses propres ailes, Roy Lee enregistre plusieurs singles pour les labels Columbia, Okeh  et Fame qui n’obtiendront aucun succès malgré la qualité intrinsèque de ses compositions. Finalement le succès arrive en 1969 avec « Boogaloo No 3 » enregistré à Atlanta pour le compte de Josie Records, qui deviendra un hit dans les clubs.

A partir de ce moment, Johnson s’éclipse pour un temps et entre en studio pour enregistrer des démos afin de démarcher plusieurs maisons de disques. En 1972, le guitariste-producteur et co-fondateur du Muscle Schoals Sound Studio, Jimmy Johnson, bluffé par les performances scéniques de Roy Lee Johnson obtient un deal avec le label Stax.

Enregistré à Sheffield Alabama au début de l’année 1973, le Lp « Roy Lee Johnson & the Villagers » prend forme avec ses musiciens de tournée incluant le batteur Ronald Williams, le bassiste Michael D James et l’organiste Hosea Burch. De plus, l’avant-garde de la soul sudiste (Barry Beckett, Roger Hawkins, Pete Carr, les Memphis Horns et les Muscle Schoals Brass) est présente sur cet album à la tessiture sonore explosive comme un baril de poudre. La section rythmique est impitoyable, les cuivres sont placés et arrangés au millimètre près et Johnson délivre des parties vocales dignes du Godfather of Soul. Probablement l’un des meilleurs opus de « Stax Funk », l’album n’obtient qu’un minuscule succès d’estime et l’aventure The Villagers s’arrête en 1974 car Michael D James est victime d’une crise d’épilepsie et meurt à l’âge de 21 ans.

Par la suite, Roy Lee Johnson sort quelques titres à la fin des 70’s et au début des 80’s, puis au début des années 90 il sort l’album « All Night Long » puis en 2003 « When A Guitar Plays The Blues ». Devenu culte, son disque pour Stax est réédité en 2010 par le label BGP, et Johnson continue de se produire dans divers festivals de blues à travers le monde, ce qui montre que le feu sacré n’est pas prêt de s’éteindre.


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