Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2013

Sept Américains à Paris : le Lafayette Afro Rock Band

Téléchargez la chronique de Vincent Turban du 25 novembre

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LafayetteAfroRockBandFormation quasiment inconnue dans sa patrie d’origine mais source inépuisable de samples pour des artistes hip hop tels le Wu Tang Clan, LL Cool J ou Public Enemy, le Lafayette Afro Rock Band est devenu le digne représentant du funk hexagonal de 1971 à 1978. Formé à Roosevelt Long Island en 1970, cette hydre musicale à 8 têtes évolue sous le nom de Bobby Boyd Congress avant de migrer vers la France car la scène funk New Yorkaise est saturée en ce début des années 70. Installés dans le quartier de Barbès, ils se font remarquer par des prestations live de premier ordre et attirent l’œil du producteur Pierre Jaubert qui les prend sous son aile en devenant le groupe de son studio Parisound.

Sans doute influencé par l’atmosphère africaine de leur entourage, le groupe mixe avec soin les textures, les schémas de la musique afro et les influences jazz et funk américaines et se rebaptise Lafayette Afro Rock Band en 1972. Dans la foulée et sous le pseudonyme d’Ice, l’album Each Man Makes His Destiny est publié en France par le label Kendzie et sort aux USA distribué par Fantasy.

1974, les opus « Soul Makossa » et « Malik » sont réalisés. Considérés comme la pierre angulaire de leur discographie, c’est un festival de grooves furieux dynamités par des éclairs de Fender Rhodes, de vocoder et de guitares fuzz, le tout chauffé à blanc par des cuivres rutilants et une section rythmique impitoyable. Le musicien Leroy Gomez (futur Santa Esmeralda) compose l’emblématique « Hihache » et joue le solo de saxophone sur « Darkest Light ».

Ces 2 titres sont les plus samplés par une pléthore de Dj’s et de rappeurs depuis bientôt 40 ans.

On les retrouve en compagnie de Nino Ferrer au cours de la même année sur le disque « Nino and Radiah ». 1975, « Frisco Disco » est publié sous le nom de Ice, avec une tessiture sonore plus marqué par le funk et le disco alors naissant. Contenant des morceaux monstrueux comme « Hi Fi Woman », « Quick », «The Gap » ou « Funky Lovin’ », c’est un flop et le groupe commence à s’essouffler progressivement malgré des bombes uniquement sortis en 45 tours l’année suivante tels « Time Will Tell » « ou Get It Together » (un succès d’estime en Angleterre classé numéro 21 des charts sous le nom de Crispie & Co).

Finalement, n’ayant peut être pas réussi leur mission, la formation se sépare en 1978. Plébiscités par les aficionados, leurs discographies sont rééditées par le label français Superclasse en 1999 et en 2003. Portés aux nues par la presse musicale spécialisée, le Lafayette Afro Rock Band est une sommité qui mérite toute votre attention et qui vous permettra de découvrir, comme une bande originale de film, le Paris des 70’s.


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