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Sur un air de Révolution : une sélection inédite et audacieuse de films qui chantent la révolte !

Écoutez l’émission du 4 juin 2012 avec Lili Hinstin

Lili Hinstin de l’association « Documentaire sur grand écran », est l’instigatrice passionnée de ce festival qui nous prouve que le cinéma et la musique, eux aussi secoués par les révolutions, révoltes et autres insurrections et nous en restituent, avec leurs moyens propres, les vibrations impulsées par la colère, l’espoir et l’utopie. Elle nous en détaille l’esprit et la riche programmation. En effet, des cinéastes ont toujours scruté les soubresauts de l’Histoire en accordant leurs films au rythme du chant révolutionnaire : l’apartheid en Afrique du Sud, Mai 68 et les mouvements ouvriers en France, le combat pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, la guerre d’indépendance au Mozambique, la grande grève des mineurs en Angleterre… Dès 1930, Dziga Vertov donne le « la » avec Enthousiasme ou La Symphonie du Donbass, premier film sonore soviétique, où la musique figure à la fois comme expression de la lutte des peuples et expérimentation formelle. Car il s’agit de lutter sur deux fronts : politique et esthétique. Qu’ils prennent parti de l’intérieur ou qu’ils aillent respirer ailleurs l’air de la révolution, comme les Brésiliens Celso et Luccas au Mozambique, l’Américain Rogosin en Afrique du Sud, Agnès Varda chez les Black Panthers ou le Hollandais Johan van der Keuken, du Ghana au Surinam, au son de l’héritage colonial des fanfares de cuivres (Brass Unbound), les cinéastes creusent le double héritage vertovien. D’une part, la musique comme patrimoine commun (les chansons des mineurs du film de Ken Loach Which Side are you on ?, des ouvrières de Scènes de grève en Vendée, film collectif d’ISKRA), comme transmission d’une histoire populaire (Makwayela, un film rare de Jean Rouch sur des ouvriers au Mozambique chantant et dansant leur oppression dans les mines d’or sud-africaines). D’autre part, l’ambition de révolutionner les formes : créer un cinéma nouveau pour une nouvelle nation (Celso et Luccas avec 25) ou « faire politiquement des films politiques » (Jean- Luc Godard avec One plus One). Affranchissement par et pour le cinéma, la résistance aux normes s’affirme, émancipation des codes narratifs au rythme d’un montage free (Black Liberation / Silent Revolution de Edouard de Laurot). Deux fictions enfin, mais à la portée documentaire retentissante : Come Back, Africa de Lionel Rogosin, film clandestin au cœur du système de l’apartheid et Sweet Sweetback’s Baadasssss Song de Melvin van Peebles, déclaration de guerre à la société raciste américaine, météorite dans le bon goût cinématographique, outrée et outrageante.Les séances auront lieu les 6,7,8,9 et 10 juin au cinéma Le Nouveau Latina à Paris en présence de nombreux invités, comme Nicole BRENEZ,HAMÉ du groupe LA RUMEUR, André S. LABARTHE, Philippe LANGLOIS, Françoise FOUCAULT, Teresa CASTRO, Thierry NOUEL, Michael ROGOSIN, Inger SERVOLIN, Philippe PILARD, Max VAN PEEBLES, qui débattrons des films avec les spectateurs à l’issue des projections

 

 


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