Livres, Radio : émissions 2013

Révoltes ouvrières et manifestations de rue au début du XXe siècle : la révolution qui ne vint pas !

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Écoutez l’émission du 18 mars avec Anne Steiner

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Dans « Le gout de l’émeute, manifestations et violences de rue dans Paris et sa banlieue à la Belle Epoque« , Anne Steiner,  Maître de Conférences au département de sociologie de l’Université de Nanterre, analyse, à partir différents exemples les mouvements populaires du début du XXe siècle. Malgré la poussée de la gauche aux élections législatives de 1906, les conflits sociaux se multiplient, impulsés par une CGT acquise au syndicalisme révolutionnaire. Entre 1908 et 1910, Paris et sa banlieue sont le théâtre de manifestations violentes rassemblant des milliers de participants que le sentiment d’injustice et d’impuissance face à la répression transforme en émeutiers. Ils attaquent des bâtiments, saccagent le mobilier urbain, brûlent trams et bus, élèvent des barricades et tirent sur les policiers à coups de browning.

À l’origine de ces explosions de colère, il y a des morts. Le 2 juin 1908, deux terrassiers grévistes de Draveil sont abattus par la gendarmerie. En octobre 1909, en Espagne, le pédagogue libertaire Francisco Ferrer est fusillé dans les fossés de Montjuich après une parodie de procès. En juin 1910, l’anarchiste Henri Cler est frappé à mort par un policier devant le quartier général des ébénistes en grève du faubourg Saint-Antoine. he,ri cler-obsequesEn juillet de la même année, des milliers de Parisiens se massent autour de la guillotine pour empêcher l’exécution du jeune cordonnier Liabeuf. Au printemps 1909, les boutonniers de Méru, engagés dans un long conflit, saccagent les demeures et les fabriques des patrons les plus haïs.
Ce livre raconte ces événements et dresse le portrait de ces foules sensibles et inflammables, versatiles parfois, courageuses toujours, affrontant avec des armes improvisées ou à mains nues les dragons casqués et montés envoyés pour les mater.
Une tension quasiment « pré-révolutionnaire » qui trouvera son triste aboutissement dans la première guerre mondiale.
Livres, Radio : émissions 2012

Rencontre avec Didier Daeninckx, écrivain pour qui les luttes joyeuses n’en sont pas moins fertiles.

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Le bus me dépose à Aubervilliers, au bord d’une route départementale. Après quelques hésitations, je m’engage dans une rue aux maisons délabrées, pour certaines, même, à l’abandon… Passé le premier virage, le paysage s’urbanise quelque peu : je passe devant un collège, un centre de formation professionnelle, puis m’arrête devant le numéro que j’avais noté sur mon carnet. Le nom de Daeninckx sur la boîte aux lettres me confirme que c’est la bonne adresse.

Quelques instants après mon coup de sonnette, la porte s’ouvre sur l’homme aux cheveux mi-longs et aux yeux de chats dont j’avais vu l’image sur la quatrième de couverture du « Banquet des affamés ». Il retient tant bien que mal par le collier Dillo, une jeune épagneule bretonne pleine de vie. Précédés par la chienne, nous montons les deux étages de sa maison de ville pour atteindre son bureau. Un espace clair et calme, fonctionnel et assez dépouillé. Manque l’incontournable et pléthorique bibliothèque devant laquelle posent souvent les plumitifs… Ici les livres s’écrivent, parfois durant plus de dix heures par jour, me confiera Didier Daeninckx au cours de la discussion, mais, manifestement, ils ne s’exposent pas ! L’endroit est décidément très sympathique. L’entretien peut commencer ! Lire la suite et partager »

Expositions, Portraits c(r)achés, Radio : émissions 2012

Annie Guyomarc’h : une fille de chez Chantel qui n’a jamais décroché son chiffon rouge !*

Écoutez l’émission du 2 avril avec Annie Guyomar

Annie Guyomarc’h, rencontrée à Nantes à l’occasion de l’inauguration de ‘exposition « Nantaises au travail » (jusqu’au 13  mai au Château des ducs de Bretagne)  est intarissable lorsqu’on lui demande d’évoquer les 37 années de syndicalisme qui ont marqué sa vie chez Chantelle. Embauchée en 1968, alors qu’elle n’avait pas 18 ans, elle a monté la section CGT quatre ans plus tard, marchant ainsi sur les pas de son père militant cégétiste. En 2005, après 37 ans de lutte émaillée de victoires, mais aussi de défaites, elle a fini par accepter de partir en pré-retraite. La mort dans l’âme, mais avec la satisfaction du devoir accompli. «Je ne regrette rien. Même si ses années de lutte ont laissé des traces, sur la santé notamment», confie-t-elle. «Ce fut une expérience enrichissante qui nous a ouvert des horizons que l’on n’aurait jamais imaginés. Si on ne s’était pas battu, nous n’aurions rien obtenu. Le bilan est donc positif surtout en termes de dignité humaine. Nous formions une grande famille et nous étions très attachées à notre entreprise. Ce sont des souvenirs forts. Nous nous sommes battues avec conviction contre des injustices. Nous avons vécu des années exaltantes, même si les confrontations avec la direction étaient difficiles. C’est vrai que notre lutte a fait figure d’exemple dans le département. Nous étions réputées pour être dures au combat et obtenir gain de cause. Les Filles de Chantelle, comme on nous appelait, ont aujourd’hui obtenu reconnaissance. Lire la suite et partager »

Manifestations

500 salariés sans papiers occupent la CNHI, ils demandent à l’Etat de respecter ses engagements.

Ecoutez l’interview de Raymond Chauveau, coordonnateur CGT de la grève, réalisée à la CNHI le 11 octobre 2010
Un demi millier de salariés sans papiers ont entamé avec la CGT l’occupation de la Cité nationale de l’histoire de l’Immigration jeudi à Paris, un lieu symbolique, pour demander l’application des dispositions sur la régularisation par le travail.
« Il y a depuis juin 2010 un texte qui permet de régulariser tous les sans-papiers, il permet des avancées, mais les grévistes sont exclus de sa mise en oeuvre. Nous demandons au gouvernement de respecter ses engagements et de délivrer sans attendre des récépissés aux 6.804 grévistes dont il a la liste », a expliqué M. Chauveau, coordinateur CGT des grèves menées en 2008 et 2009 par les salariés sans-papiers. Un accord avait été trouvé le 18 juin avec le ministère de l’Immigration et la Direction générale du Travail pour faciliter la régularisation par le travail, notamment des intérimaires et employés à domicile. Lire la suite et partager »