Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2013

The Red Album : la déflagration sonore de l’an 1970

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GRAND FUNK RAILROAD - GRAND FUNK APratiquement méconnu aujourd’hui, Grand Funk Railroad vécu pourtant quelques moments de gloire dans les années soixante dix. Vincent Turban revient pour nous, en mots et en musique, sur leur album devenu culte. D’entrée rétablissons la vérité sur le power trio originaire de Flint dans le Michigan, Grand Funk Railroad a légitimement sa place dans l’histoire, parfois amnésique de la musique rock.Malheureusement peu connus dans nos contrées et littéralement démolis par les critiques de la presse musicale de l’époque, les taxant de machine à fric, de groupe sans aucun groove, de gaspilleurs d’électricité et de piètres musiciens, nos 3 bûcherons du Michigan signent pourtant un opus considéré comme la pierre angulaire de leur carrière.Un Lp qui, contrairement à beaucoup d’autres œuvres de la même période, a plutôt bien vieilli et reste dans l’air du temps grâce à son énergie et à sa tessiture sonore.Il est grand temps de redécouvrir ce disque intitulé tout simplement Grand Funk alias the Red Album…Après un premier jet intitulé « On Time » sorti en 1969 et une participation au Texas Pop Festival avec en tête d’affiche des artistes comme the Stooges (originaires eux aussi du Michigan) ou Janis Joplin, Grand Funk retourne en studio et, assisté de l’ingénieur du son Ken Hamman, pose les bases du 2e album studio.Contrairement au 1er disque ou la basse de Mel Schacher semblait en retrait, c’est l’inverse qui se dans celui-ci, avec un son éléphantesque saupoudré d’une couche de distorsion qui prend le pas sur la guitare de Mark Farner. Ce style de jeu tout en puissance est appelé lead bass. C’est une chose atypique dans la musique rock de cette époque car ce sont d’habitude les virtuoses de la six cordes qui mènent les hostilités. Le batteur Don Brewer martyrise ses fûts comme si sa vie en dépendait et soutient parfaitement l’omni présente basse tout au long des 9 titres.Mark Farner pose sa voix puissante et gorgée de soul avec maestria et applique des lignes de guitares au son bien crunchy, voire un tantinet cradingue, sans oublier une bonne dextérité à l’harmonica et aux claviers. On retrouve dans son jeu les influences du blues et de Jimi Hendrix avec un petit bémol toutefois : on n’arrive pas à la hauteur du Voodoo Child et les riffs versent parfois dans la facilité et la lourdeur. De toute manière, Grand Funk n’était pas là pour effectuer des démonstrations de virtuosité à n’en plus finir.
Des titres se démarquent plus par rapport à d’autres comme Got this thing on the move, Mr limousine driver, In need  ou  Paranoid (rien à voir avec Black Sabbath). La cerise sur le gâteau est la reprise atomique d’un titre des Animals pro légalisation nommé Inside Looking Out et qui devint leur morceau de bravoure et un incontournable de leurs concerts tout au long de leur carrière, jusqu’à maintenant car Grand Funk continue de sillonner les quatre coins des USA sans leur leader d’origine, parti dans la direction du rock chrétien et patriotique.
Sorti le 29 Décembre 1969, le red album, avec son mélange détonant de rock, de blues et ponctués de zestes de funk, recevra un disque d’or, le premier d’une longue liste de récompenses glanée par le trio venant de Flint la sinistrée.


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