Radio : émissions 2013

Traduire n’est jamais « innocent » : l’analyse de Martin Schvartzapel.

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Pour son grand retour dans l’émission Liberté sur paroles, Martin Schvartzapel nous propose de réfléchir à la question de la traduction.

Pour savoir ce qu’il advient d’une œuvre sur la rive d’une autre langue, il s’intéresse tant aux « pertes » subies par le texte lors de son transfert vers l’autre langue qu’ à l’éclairage nouveau ( et enrichissant) que lui confère le regard du traducteur, mais aussi à sa réception dans un autre contexte, dans une autre société : là où on peut entendre chez l’autre ce qu’on avait oublié chez soi.

« Il s’agit de montrer comment les « intraduisibles » se manifestent. Ils s’incarnent d’une part en dehors du texte dans la circulation sociale comme autant de dispositif reflétant ces failles; et d’autre part en laissant des traces sur les textes mêmes sous la forme des signifiants qui chapeautent l’ensemble des significations, redistribuant les enjeux au delà des sens affichés. La traduction en tant que remise à plat des différents registres du langage, est une opportunité privilégiée de relecture. Mais rien n’assure que l’opération ne se réduise à tirer un rideau convenable sur une œuvre dérangeante.

L’idée d’analyser la fonction de la traduction au moment de transmettre un texte nous amène, par delà la problématique même de la traduction et tous ses phénomènes de distorsion, à considérer une remise en jeu des conditions premières de l’énonciation du texte d’origine. C’est à dire à restituer le champ de lutte que comporte tout texte en prise avec le réel. Là où tout ne peut pas être dit. Dans cette optique le texte à traduire est donc inachevé et contient en lui des ressources qui se remobilisent au moment de la traduction. Ainsi va de soi que les tensions signifiantes qui se jouent dans le texte à traduire remettront sur le métier autant des tensions dans la langue d’accueil.

En echo aux propos de Martin les chansons « Une fille concrète » et « Adela Rivas » sont extraites de l’album inédit Fijan – « déjà l’aube » que vous pouvez écouter ici en intégralité

Les paroles sont signées Nathalie Kaufman et la musique est de Jean Philippe Crespin

 


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