Agenda, Emissions en partenariat avec la revue "Hommes et Migrations", Livres, Radio : émissions 2014, Rencontres, débats ...

Ecrire la migration !

Téléchargez l’émission du 2 juin avec Amandine Spire, Delphine Leroy, Elisabeth Lesne, Faiza Guene et Fabienne Kanor

Ecoutez l’émission du 2 juin avec Amandine Spire, Delphine Leroy, Elisabeth Lesne, Faiza Guene et Fabienne Kanor

couvCette émission en partenariat avec la revue Hommes et Migrations aborde le thème  « Ecrire la migration », à l’occasion de la sortie en juin d’un dossier consacré aux relations entre migrations et  écritures, mais aussi en avant première de la soirée de remise du prix littéraire de la Porte Dorée, le 4 juin à 19h00 au Musée de l’histoire de l’immigration, qui depuis 5 ans sélectionne un roman de langue française portant sur l’exil, les migrations, l’altérité etc. Cette émission porte sur la mise en récit des migrations, comme ressources de travaux de recherche ou comme fiction romanesque.

Quels sont les processus qui permettent de traduire en récit les témoignages des migrants ? Quelles sont les démarches, les angles, les enjeux qui président à ces écritures sur les mobilités humaines ? Comment ces récits mettent -ils en forme les parcours et les expériences individuelles ou collectives qui s’y rattachent ? Comment peuvent-ils transgresser les préjugés habituellement dévolus aux phénomènes migratoires en donnant une voix aux acteurs de ces migrations ? Le passage à la fiction est-il nécessaire? D’autres types de narration sont-ils tout aussi importants ?
Pour répondre à ces questions, Eugénie Barbezat et Marie Poinsot invitent Amandine Spire, Maître de conférences à l’Université de Paris 7 Diderot qui analyse la manière dont les entretiens mobilisent des échelles temporelles et spatiales propres et tendent à recomposer les trajectoires des migrants sous forme de narration imposée.  Delphine Leroy, doctorante à l’Université de Paris 8, montre que la retranscription des récits de vie de migrants dans le cadre d’une recherche introduit des postures éthiques et méthodologiques qui relèvent leur part de trahison. Elisabeth Lesne-Springer, responsable du prix littéraire de la Porte Dorée nous présentera la shortliste de l’édition 2014 et dégagera les grandes orientations qu’emprunte  la littérature française quand elle évoque l’exil. Fabienne Kanor, auteure  de Faire l’aventure (JC Lattès), et Faïza Guene, auteure de Un homme, ça ne pleure pas (ed Fayard) nous livrent leurs réflexions sur les ressorts de leur roman récent.

En tant que processus, la migration incite à prendre en compte l’histoire de vie du migrant, restituée sous forme de récit. Entre questionnement expérientiel, existentiel et scientifique, la biographisationi est reformulée à de multiples fins, en différents espaces et selon des temporalités qui influent sur la construction du récit. L’imbrication de ces temporalités dans les trajectoires de mobilité est rappelée par Catherine Quiminal : “Tout immigré est aussi un émigré dont on ne saurait ignorer l’histoire passée et présenteii.” Le récit des déplacements géographiques, désirés ou subis, somme l’individu d’opérer une remise en forme et en sens de certaines de ses pratiques, de ses représentations, et in fine de son identité, invitant ainsi à questionner les catégories utilisées dans les études migratoires.

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Livres, Radio : émissions 2014

Face à « l’extension des domaines de la droite », la nécessité d’une lutte de chaque instant !

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L’overs extremeuvrage de Luc Boltanski et Arnaud Esquerre « Vers l’extrême, extension des domaines de la droite« , paru aux éditions Dehors, sonne comme une signal d’alerte :  nous sommes entrés depuis quelques mois dans une situation politique exceptionnelle, dont les déroutes électorales de la gauche ne sont que le signe le plus patent. Cette situation est marquée à la fois par une extension des mesures néolibérales et par la dérive vers la droite nationaliste et xénophobe dont l’antilibéralisme affiché fait désormais fortune. Cette dérive vers l’extrême ne touche pas seulement la droite classique, elle contamine aussi des espaces longtemps marqués à gauche, suscitant des déplacements ambigus et la formation de nouvelles alliances. Elle gagne un nombre croissant de domaines et jusqu’au langage comme en témoigne le détournement de termes usuels comme ceux de système, d’identité, de terroir, de culture, de morale et, au premier chef, celui de peuple.

Il s’agit aussi d’un appel à ceux dont la voix s’est tue : intellectuels, universitaires ont un devoir de résistance face à une telle dérive. Or, il se taisent, et comme les espaces médiatique et même institutionnel, à l’instar de l’académie française, ont horreur du vide… Lire la suite et partager »

Livres, Radio : émissions 2014

Et si le parlement européen exerçait son (contre) pouvoir ?

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parlementHélène Michel, Louis Weber et Bernard Cassen* viennent d’écrire un petit livre fort utile pour décrypter les enjeux des dernières élections européennes.Dans cet ouvrage, Le Parlement européen, pour faire quoi ? (éditions du Croquant),
on apprend notamment que, contrairement à certaines rumeurs habillement et abondamment répandues, le rôle et les pouvoirs du  Parlement européen,  élu au suffrage universel direct dans les États membres de l’Union européenne (UE) depuis 1979 , sont  loin d’être négligeables et n’ont cessé d’augmenter, renforcés par les différents traités successifs,y compris celui, contesté, de Lisbonne. L’utile description du fonctionnement de cette assemblée où la recherche permanente du consensus et le partage des postes entre les deux groupes politiques dominants – conservateur et social-démocrate – conduisent le plus souvent à donner aux décisions un caractère « évident » et non politique. Or, derrière le rideau de fumée que constituent les avis des experts multiples et variés et la l’extrême complexité des procédures avant le vote, les directives adoptée sont souvent  issues des judicieux « conseils » gracieusement offerts par les lobbies qui défendent à grand frais les intérêts des multinationales. Ces groupes de pressions sont institutionnels à Bruxelles. Muni du coupe fil adéquat, le lobbyiste peut assister acouv_3036ux réunions des commissions parlementaires et à celles des groupes politiques. 4200 d’entre eux sont accrédités (contre 762 députés européens et 2000 assistants parlementaires). Tout aussi institutionnelle est la Cour de justice de l’Union européenne qui produit le droit et dont la jurisprudence défend systématiquement les intérêts des entreprises dans la perspective du capitalisme financier. Les interdire redonnerait de la liberté (et du travail !) aux parlementaires européens….

Par ailleurs, les auteurs soulignent le fait que la majorité députés européens a voté des dispositions qui leur lient les mains ! Sans le moindre débat démocratique, à l’intérieur des pays, ou même dans les instances européennes, ils ont adopté les différents « pack »** et autres Pacte de stabilité ou encore  Pacte budgétaire européen, inscrivant ainsi dans le marbre le dogme de l’ultralibéralisme et des restrictions budgétaires menant à l’affaiblissement des secteurs publics, et la déréglementation du marché du travail. Ainsi, depuis la fin de l’Union soviétique, l’UE est le seul endroit au monde où des principes économiques dogmatiques sont institutionnalisés !

Ces règles présentées comme « techniques » sont donc hautement politiques et vise tout simplement au pillage des richesses collectives issues du travail par une oligarchie de banquiers et de financiers. C’est pourquoi les auteurs plaident pour une refondation démocratique de la construction européenne dans laquelle les pouvoirs du Parlement européen s’articuleraient avec ceux des parlements nationaux et avec les forces politiques ancrées dans les sociétés des États membres. Une telle démarche implique une rupture radicale avec le carcan néolibéral des traités actuels et avec les partis politiques qui s’en accommodent. Lire la suite et partager »

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« Ta Parole » enchante Montreuil !

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afficheweb2-305x230Roxane et Nicolas Joseph nous présentent l’édition 2014 du festival Ta parole qu’ils ont créé il y a maintenant plus d’une décennie. Durant toute la semaine que durent les concerts, bals, pièces de théâtres, animations happening et autres débats, cet événement à taille et à voix humaines résolument ouvert à tous pour que se mélangent et se partagent les plaisirs auditifs, gustatifs et intellectuels le tout produisant un fumet de convivialité et de joie. Une bulle enchantée qui, chaque année un peu plus confirme que « le monde sera, ce que tu le feras …..’

Au programme des réjouissances qui s’étendent désormais sur une semaine et se délocalisent au delà du centre névralgique que représente la Parole Errante : Lire la suite et partager »

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Les Rroms fête la mémoire de leur insurrection à Birkenau en mai 1944.

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internementtsiganes-f0ad8Au programme de ce week-end festif : un stand de tir au fusil, des pommes d’amour à déguster, un spectacle de danse Tzigane traditionnelle d’Europe de l’Est, et de la musique allant du Jazz Manouche avec la famille Rheinhart au rap Rom… tous les amoureux de la culture tzigane avaient de quoi satisfaire leur passion samedi et dimanche sur le parvis de la basilique de Saint-Denis (93),  là où  il est fait mention la première fois de la présence des « Tziganes » sur le territoire français.
Mais, sous ses airs de kermesse, cette « fête de l’insurrection gitane » est très lourde de sens puisqu’elle célèbre le 70ème anniversaire du soulèvement, le 16 mai 1944, du « camp des familles tziganes », d’Auschwitz II- Birkenau.

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Damien Roudeau nous raconte son « voyage dessiné » à Villiers le Bel.

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De novembre 2010 à novembre 2013, le dessinateur, Damien Roudeau, est venu chaque mois, durant quelques jours, avec ses crayons, ses aquarelles et sa soif des autres à Villiers le Bel, dans le fameux quartier de la Cerisaie où deux jeunes garçons sont morts en 2007 après avoir été percutés par une voiture de police. Un fait divers terrible qui avait cristallisé les rapports anormaux qu’entretiennent en certains endroits les citoyens et ceux qui sont censé les protéger.

Fort d’une volonté de garder les « guillemets grands ouverts », pour accueillir la paroles des habitants  de cette copropriété en rénovation Damien a animé des ateliers, croqué les habitants d’un quartier qui bien au delà de l’image qui est donné d’eux par certains médias, rêvent,créent, construisent, se battent contre la fatalité d’une relégation qu’ils refusent et réfutent.

Tous ces moments passés sur place, tous ces mots entendus, tous ces visages rayonnants, Damien les a consigné dans carnet de reportage d’une grande beauté plastique qu’il nous fait partager dans Villiers Rebelle, un ouvrage passionnant qu’il espère pouvoir contribuer à  » briser bien des frontières et des préjugés. »

 

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Odile ou la défaite de Bartleby

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Dans Départ volontaire, un récit haletant, Jean-Luc Debry pose un regard analytique et empathique sur la ddepartvolontaireescente aux enfers d’Odile, secrétaire de direction dans une entreprise de taille suffisamment critique pour ne pas pouvoir échapper à la spirale du grand Monopoly capitaliste mondial.

L’auteur, lui même familier du « monde de l’entreprise », décrit avec une précision incisive les codes du petit théâtre qui accompagne toute opération de cost killing (aussi appelé croissance interne) visant à satisfaire l’appétits d’actionnaires invisibles et lointains. Mais là où un Bartleby, dans la nouvelle de Melville, arrivait en leur opposant une force d’inertie à décourager ses supérieurs, le management contemporain aux prises duquel se trouve Odile, a dématérialisé l’autorité à travers une fallacieuse objectivation statistique et comptable. L’autorité se fait chronomètre, chaque minute est « renseignée » et cette auto évaluation permanente rend tout simplement fou celle qui la subit. Le seul moyen, pour échapper à cet enfer, serait de « devancer l’appel » en adhérant , voire en précédant les directives… Mais il reste trop de dignité à l’héroïne de Départ volontaire pour se livrer à une telle comédie… Alors… courrez acheter le livre pour connaitre la fin de l’histoire, qui est aussi l’assemblages de petites histoires, de détails et de personnages qui font une vie. Curieusement, elle ressemble, par bien des aspects à la notre ! Lire la suite et partager »

Livres, Radio : émissions 2014

Deux expériences du « faire ensemble » impulsées par ADT Quart Monde !

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atdCe qui relie les deux invités de Liberté sur Paroles ce lundi matin, c’est leur engagement dans le mouvement ATD Quart monde. A travers leurs témoignages, matérialisés par deux ouvrages parus aux éditions Quart Monde, ils nous prouvent tous deux que l’on peut avec des personnes en grand dénuement matériel et financier, créer des espace « exempts de misère » par la lecture, l’écriture, la peinture, l’art et la création en général mais aussi tout simplement l’écoute, l’attention et la présence  !

Enseignant dans une classe où certains enfants sont confrontés à des situations d’exclusions Sébastien Billon a proposé CortegeExprà ses élèves de se livrer au jeu du « cortège », forme poétique inventée par Jacques Prévert. L’exercice consiste à prendre deux expressions et à en inverser les compléments. Ainsi  » Le droit de vivre debout et l’espérance du lendemain  » deviendront  » Le droit du lendemain et l’espérance de vivre debout « … Le fruit de leur création est un petit bijou d’inventivité, ciselé par l’illustrateur Rémi Saillard et la graphiste Mélody Dentruck. Ce livret carte postale, intitulé « Cortège d’expressions toutes défaites » est une victoire pour ses auteurs ! Ils ont gagné confiance en eux même, fierté et reconnaissance… Pour certains ce sera peut être une marche importante de leur avenir.

 

Quant à Anne de Margerie, qui depuis de nombreuses années, anime le réseau culture d’ATD quart monde, dans  « Si loin, si proches« , SiLoinSiProcheset se livre à cœur ouvert et nous transmet  un magnifique témoignage sur la rencontre, l’échange, la solitude aussi, quand on quitte son propre monde pour entrer dans le monde des plus pauvres. En réponse à une demande d’ATD Quart Monde, Anne de Margerie, bénévole très engagée dans le Mouvement, a accepté de quitter son confortable atelier de Montparnasse pour vivre plusieurs mois dans un environnement bien différent. Elle s’est installée au cœur de la cité de Noisy-le-Grand, construite à l’initiative d’ATD après qu’en 1957, Joseph Wresinski, fondateur du Mouvement, s’y soit installé pour partager le quotidien des 250 familles du bidonville situé dans le lieu dit du « Château de France ».  Cette citée faite de petites maisons individuelles, un peu comme des  corons vient d’être détruite, mais en attendant que tous les bâtiments disparaissent, au milieu des portes et des fenêtres murées, pour éviter aux habitants plongés dans l’incertitude du lendemain de se sentir abandonnés, ATD a proposé à des volontaires et des alliés du mouvement de venir y habiter quelques mois pour partager  le quotidien d’une cité de la banlieue parisienne en cours de démolition…

Pour Anne, les premiers mois sont difficiles, elle a un sentiment d’inutilité et découvre surtout la difficulté d’être là, tout simplement. Et pourtant, pendant ces dix mois, il s’est passé « une sorte de voyage intérieur qui ne se raconte pas, mais qui modifie le regard qu’on porte sur soi et les autres »

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Participation citoyenne : être issu de parents immigrés n’est pas un facteur déterminant !

Téléchargez l’émission du 7 avril avec Marie Poinsot, Angéline Escafré-Dublet, Peggy Derder et Patrick Simon

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peggy_derder_livreDe nombreuses idées reçues persistent quant à la participation à la vie associative, culturelle et politique des générations issues de l’immigration, alors même que des travaux de recherche fournissent des analyses très claires sur la « fabrique du citoyen« , à la fois comme processus de socialisation politique de ces personnes d’origine étrangère et comme construction d’un lien avec la nation française. Cette émission en partenariat avec la revue Hommes et Migrations, va tenter d’explorer les relations que les générations issues de l’immigration entretiennent avec l’espace politique, la participation démocratique et les principes républicains. Une semaine après les résultats des élections municipales, c’est l’occasion de confronter les résultats des études sociologiques et historique avec la participation des Français d’origines étrangère au élections locales, et surtout leur représentions parmi les élus, sans oublier bien sûr le traitement qui en est fait dans les médias, en particulier la télévision.Nous allons donc essayer de décrypter les enjeux et les réalités du rapport au politique de ces générations en soulignant les particularités de leur situation en France au regard de l’Europe.

Avec Marie Poinsot, rédactrice en chef de la revue Hommes et Migrations nous avons réuni pour cette émission consacré à la participation citoyenne des générations issues de l’immigration ainsi que Peggy Derder, historienne et responsable du département pédagogique du Musée de l’histoire de l’immigration et auteure de Idées reçues sur les générations issues de l’immigration (2014, Ed Le Cavalier Bleu).
Angéline Escafré-Dublet, historienne, chargée du projet européen « Divercities« , enseignante à Sciences-Po Paris et auteure de Immigration et politiques culturelles (2013, La Documentation Française)
Patrick Simon, socio-démographe et directeur de recherche à l’INED qui évoquera notamment la question des « double nationaux » à travers les résultats de la grande étude Trajectoires et Origines menée avec l’INSEE et ceux d’un programme européen de recherche comparée sur l’intégration des « secondes générations ». Lire la suite et partager »

Films, Livres, Radio : émissions 2014

De l’impunité des banksters et autres criminels de la finance !

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Ecoutez l’émission du 31 mars avec Jean-François Gayraud

le-nouveau-capitalisme-criminelFinanciarisé, mondialisé et dérégulé à l’excès, le capitalisme n’est-il pas devenu criminogène, tant il offre désormais d’opportunités et d’incitations aux déviances frauduleuses ? C’est ce que démontre dans son dernier ouvrage Le nouveau capitalisme criminel, préfacé par Paul Jorion, Jean-François Gayraud, docteur en droit et diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques qui a travaillé à la DST (Direction de la Surveillance du Territoire), aujourd’hui chargé de mission au Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS).

Selon cet expert en criminologie et auteur de nombreux articles et ouvrages portant sur la géopolitique et la criminologie dont les travaux portent en particulier sur l’articulation entre phénomènes criminels (en cols blancs et autres) et crises financières nées de la dérégulation des marchés, la dimension criminelle qu’ont prise certaines crises financières, au Japon, en Albanie, en Espagne ou encore au Mexique et en Colombie sont le symptôme de cette dérive, facilitée par l’extension du trading de haute fréquence, qui permet de négocier à la nanoseconde des milliers d’ordres de Bourse. Des « marchés » alimentés par le blanchiment d’argent sale qui ont induit la création de narcobanques.

Éclairant toujours plus profondément la géo-économie et la géopolitique du crime organisé, Jean-François Gayraud montre ici que, sur les marchés financiers, le crime est parfois si systématique qu’il en devient systémique dans ses effets. De curieuses coopérations et hybridations se nouent ainsi entre criminels en col blanc, gangsters traditionnels et hommes politiques corrompus.

Il s’interroge aussi sur le devenir de la finance : portée par sa seule volonté de puissance, par-delà le bien et le mal, n’est-elle pas en train de s’affranchir de la souveraineté des États ? Dès lors, face à des puissances financières aux arcanes si sombres, quelle liberté reste-t-il ?

L’approche criminologique de la crise financière de 2008 est tout aussi éclairante que l’analyse économique. Parler de capitalisme criminel est donc, pour l’auteur qui a travaillé au sein de la police nationale, un constat technique, pas une métaphore. Décrire les crises latino-américaines et espagnoles sous l’angle du blanchiment de l’argent du crime organisé, la crise japonaise par les relations incestueuses entre banques, politiciens et yakuzas, la transition du communisme au capitalisme en Albanie à travers l’escroquerie des pyramides…

Ainsi, « La finance contemporaine fonctionne à partir d’un nouveau business model implicite : se servir. «  Et aucun des garde-fous traditionnels ne joue son rôle : la régulation est insuffisante, la répression des financiers quasi nulle et même les enjeux de réputation ne jouent plus.

Jean François Gayraud est également l’un des experts interviewés dans le film  Noire Finance de Jean-Michel Meurice et Fabrizio Calvidvd-noire-finance

 

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