concert, Expositions, Films, Manifestations, Radio : émissions 2012, Rencontres, débats ..., Théâtre

Pour son édition 2012 le festival Migrant’scène prend la mer !

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Écoutez l’émission du 5 novembre avec Cécile Poletti

Migrant’scène prend la mer, pour en écouter la rumeur, pour prendre, depuis les océans, le pouls du monde et des migrations. Le festival aura lieu du 5 au 11 novembre à Rabat, au Maroc, et du 15 novembre au 2 décembre 2012 dans 35 villes en France. Comme chaque année, autour de débats, projections, concerts, spectacles, le festival invitera des artistes, chercheurs, migrants, citoyens d’ici et de là-bas, pour croiser les regards et permettre une approche sensible et humaine des migrations.

En mer, une vie est égale à une autre. Ce principe de réciprocité vaut solidarité. Le droit marin pose le sauvetage en mer comme un principe inaliénable. Mais l’emballement des politiques migratoires a modifié la donne. La folie du contrôle, de la surveillance et de la répression condamne, en Europe, ceux qui sauvent les migrants en mer, s’ils sont débarqués dans un pays dans lequel ils entrent illégalement. Ces femmes et hommes se lancent sur la route parce que l’obtention d’un visa est devenue impossible. Ils prennent la mer par nécessité. Pour ce besoin essentiel du mouvement : si l’homme devait rester statique, il aurait des racines, pas des pieds. Ils prennent la mer pour fuir la guerre, la pauvreté, les persécutions. Ils prennent la mer parce qu’ils n’ont pas le choix et parce qu’ils veulent être libres. La mer rassemble dans nos imaginaires un flot de mythes et de légendes. Le voyage initiatique d’Ulysse, l’esprit libre de Robinson Crusoe, l’arrivée des migrants européens en Amérique, les traversées en solitaire…. La mer est le lieu des héros, de la liberté et du passage. La mer porte la mémoire de ceux qui s’émancipent. Le plus grand exode maritime de l’histoire a eu lieu en 1975 : plus de trois millions de personnes ont fui la péninsule indochinoise sur des bateaux de fortune. L’occident s’était alors ému face au courage de ces combattants de la liberté. Et voici ces nouveaux boat – people, naufragés de la mondialisation, bravant la mer, obligés par les contrôles des frontières à prendre des routes toujours plus longues et dangereuses. Quel regard posons nous sur eux ? Ils n’ont droit, au mieux qu’à notre commisération. Il nous faut pourtant reconsidérer la force de celles et ceux qui ont eu le courage de tout quitter Lire la suite et partager »

Films, Radio : émissions 2012

Porter à l’écran la mécanique infernale du harcèlement

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Dès les première images, les premiers mots prononcés, le suspens quant à l’issue du film (dont le point de départ est un fait divers) crée un état de tension chez le spectateur…. Une réceptivité particulière qui va lui permettre de suivre, pas à pas les étapes d’un processus de destruction infernal.

Dans Harcelé à perdre la raison, Daniel Kupferstein retrace la lente « descente aux enfers » de Jean-Michel Rieux, employé communal dans le service Parc s et Jardins de la ville de Béziers grâce aux témoignages des membres de la famille, des amis et des collègues de travail.

C’est ainsi l’occasion à travers l’analyse des causes de ce drame qui a eu une conclusion tragique en 2003, de décortiquer toute la mécanique du harcèlement. Et de comprendre intimement que « cela peut arriver à chacun d’entre nous ! »

 

 

 

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Films, Livres, Radio : émissions 2012

Shlomo Sand et Camille Clavel décriptent la politique expansionniste israëlienne.

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Le réalisateur Camille Clavel, est parti en Israël, armé de sa caméra, d’autant de détermination que d’ouverture d’esprit, et pas mal d’interrogation avec pour objectif de répondre à cette question prépondérante qui est devenue le titre de son film : Vers où Israël ? Tandis que les images et les témoignages (dont celui de Shlomo Sand), s’enchainent, on comprend que le chemin vers une paix juste et raisonnable risque d’être encore long, très long, à moins que l’on n’en perde , jusqu’à la trace sous quelques ruines et décombres.

La force du film, c’est la liberté de ton des protagonistes de tous bords qu’a choisi d’interroger Camille Clavel. A travers leurs voix on perçoit que plus encore qu’un « monde » plus infranchissable encore qu’un mur rehaussé de barbelés, les sépare. Mais, à la fin du documentaire, quelques exemples de lieux où vivre ensemble est possible, et souhaité, par les Israéliens et les Palestiniens redonne la force d’espérer.

Pour voir le film de Camille Clavel, rendez-vous sur le site de courrier international où il est disponible gratuitement.

Quant à l’historien Shlomo Sand, il s’indigne : « Israël a le droit d’exister mais pas celui d’occuper depuis 45 ans une population entière d’aujourd’hui 4 millions de personnes à qui sont déniées à la fois le droit à l’autodétermination et à la souveraineté, et les droits politiques, civiques, syndicaux des citoyens israéliens. C’est insupportable. On ne pourra pas vivre avec cette situation d’apartheid dans les territoires occupés, avec les routes, les logements séparés. Quant à Israël, les Arabes, qui représentent 25% de la population, y vivent une ségrégation ». Cet historien israélien, qui a passé les deux premières années de sa vie, en 1946-47, dans des camps de réfugiés juifs polonais en Allemagne a publié en 2008, Comment le peuple juif fut inventé, une étude cherchant à prouver que le récit sioniste qui a légitimé la création d’Israël trahirait la réalité. Selon lui, l’histoire selon laquelle les juifs forment un peuple uni par une même origine et possédant une histoire commune remontant aux temps bibliques est un mythe élaboré au 19° siècle. En réalité, le judaïsme aurait traversé les âges surtout du fait de conversions, parfois par tribus ou clans entiers. « J’ai voulu expliquer que les ancêtres des juifs n’étaient pas les Hébreux, de même que les ancêtres des Français ne sont pas les Gaulois, explique-t-il. Malheureusement, beaucoup d’Israéliens aujourd’hui croient qu’ils sont les descendants directs de David et de Salomon » Shlomo Sand vient de publier Comment la terre d’Israël d’Israël fut inventée, un ouvrage qui remet en cause la vision messianique d’une terre promise à un peuple élu. Un ouvrage qui montre comment l’histoire est utilisée pour affirmer ou contester la légitimité des Israéliens ou des Palestiniens sur la même terre du Proche Orient. « Je nie le droit historique des juifs sur la terre de Palestine parce que je suis contre le concept de droits historiques. De même, je n’accepte pas que les Serbes invoquent des droits historiques sur le Kosovo. Et si l’État d’Israël a finalement été créé, ce n’est pas comme fruit d’un droit historique. Sa base, c’est le malheur, c’est l’Europe qui a craché les juifs »

« L’Etat d’Israël ne peut-être à la fois démocratique et juif, car 25% de sa population n’est pas juive » , assène cet ancien étudiant à Paris. Je suis bien sûr d’accord pour qu’Israël soit un État refuge pour les juifs persécutés pour des raisons ethniques ou religieuses. Mais je suis contre l’idée d’un État des juifs pour tout le « peuple » juif. Et je suis stupéfait quand des juifs vivant à New York ou Paris se permettent en plus de justifier la politique expansionniste d’Israël »

Partisan de la paix avec les Palestiniens, Shlomo Sand bute sur une difficulté morale et politique, la question des réfugiés. « Il n’y aura pas d’accord sans qu’Israël reconnaisse la Nakba, la « catastrophe » de l’expulsion des Palestiniens en 1948, ce qui enclenchera un processus d’indemnisation » prévient-il. Mais tout comme, intellectuellement, je m’oppose au concept de droit au retour des juifs, je ne peux accepter la reconnaissance d’un droit au retour des réfugiés palestiniens en Israël. Car on ne peut à la fois reconnaitre le droit à l’existence d’Israël et le droit au retour de 5 millions de réfugiés et descendants de réfugiés vivant à travers le monde. Ce serait la fin d’Israël : Je respecte le rêve du retour. Mais le rêve n’est pas une solution politique, insiste ce citoyen israélien. Je trouve qu’il est aussi criminel d’apprendre aux petits Palestiniens des camps qu’un jour, ils reviendront à Haïfa ou à Jaffa, que d’apprendre aux petits judéo-Israéliens que la Nakba n’a jamais existé. Il faudra permettre le retour de quelques-uns, pour montrer qu’Israël accepte sa responsabilité. Et pour les autres, Israël devra prendre la tête d’un vaste effort d’indemnisation » Lire la suite et partager »

Films, Radio : émissions 2012

Avec Sombras, Oriol canals porte la parole des migrants au cinéma.

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Écoutez l’émission du 24 septembre avec Oriol Canals

Rencontre avec Oriol Canals, l’auteur de ce film magnifique qui, en faisant entendre leurs voix rend la dignité à ces migrants, échoués en Espagne, mais dont le rêve a fait naufrage. Construit, travaillé, ciselé, ce documentaire ne fait pas que montrer la conditions des clandestins, il la fait sentir. Sans pathos, mais de manière implacable.De Sombras, c’est encore son réalisateur qui en parle le mieux :  « Barcelone, un jour de juin 2000. Aujourd’hui encore, cette légère appréhension avant d’allumer le poste à l’heure du journal télévisé. Je sais déjà que deux bateaux ont fait naufrage au large des côtes andalouses, comme cela arrive de plus en plus souvent, et que très peu de passagers ont survécu. Je me prépare au défilé d’images qui vont m’assaillir : embarcations déchiquetées, cadavres sans nom, naufragés transis de froid, et visages emmurés dans le mutisme, tandis qu’une voix égrènera le triste décompte des morts, des disparus et des survivants. Je sais aussi que ces images me plongeront dans un état de perplexité et de malaise que je connais bien. Mon cœur se soulève à l’idée que de telles choses se produisent encore et encore dans mon pays, sans que rien ni personne ne puisse apparemment l’empêcher. Notre société, dit-on, a atteint un haut niveau de civilisation, et c’est peut-être vrai, mais alors ces faits en constituent le trou noir, insondable et obscène. D’après certaines estimations, chaque année près de quatre mille personnes périssent noyées au large de Gibraltar ou des îles Canaries. De quoi est faite une société qui assiste indifférente à une telle horreur ? Est-il possible de condamner à mort des milliers de personnes au nom de l’équilibre social et économique ? Sommes-nous du moins conscients du prix que nous faisons payer à autrui ?

Cependant, je sais aussi que cette nouvelle sera aussitôt chassée par d’autres, que cet obscur malaise s’estompera et que peu à peu, reprenant mes activités quotidiennes, j’en viendrai à oublier ce que j’ai vu ou lu. Tout au plus, en croisant un Africain dans les rues de Barcelone, me demanderai-je vaguement s’il est lui-même l’un de ces “survivants des flots”. C’est là tout ce qui restera de mon indignation et de ma honte, jusqu’à la prochaine fois où j’allumerai mon poste de télévision en sachant qu’un nouveau cortège de morts silencieuses m’y attend.

Il en a été ainsi pendant un certain temps, jusqu’au jour, il y a déjà sept ans, où cette sensation oppressante a refusé de me quitter. J’ai commencé à garder les coupures de presse, à rechercher des ouvrages et des documentaires sur la question et à regarder plus attentivement les cercles d’Africains dans les rues et sur les places de ma ville. C’est là aussi qu’un deuxième sentiment, la curiosité, a commencé à poindre puis à mûrir lentement jusqu’à se transformer en une envie de plus en plus nette de m’approcher de ces hommes : des hommes qui risquent leur vie pour atteindre cet Eldorado moderne qu’est le “rêve occidental” ; des gens dont on ne parle que pour en dénombrer les cadavres ; des gens que la mer engloutit par milliers et dont on ne saura jamais rien. Qui sont-ils ? Quelles histoires y a-t-il derrière cette hécatombe ? Que deviennent les survivants?

Au début de l’été 2005 je suis enfin passé à l’action, mû par un vague sentiment d’urgence. Je louai une voiture, pris mon matériel de tournage et partis à la rencontre des rescapés.

Sept ans et beaucoup d’aventures plus tard, le film existe. Au cours de sa fabrication, j’ai rencontré des personnes d’un grand courage, qui ont su rester debout, malgré des difficultés souvent inimaginables. Il me reste seulement à espérer que le travail qu’eux et moi avons fait ensemble soit à la hauteur de ce qu’ils sont et de ce qu’ils ont su donner au spectateur, et qu’il serve, ne serait-ce que le temps d’un film, à éclairer les ombres d’une belle lumière et à leur rendre leur dignité.

Alcarràs, un village perdu dans une vaste plaine agricole, au nord de l’Espagne. Je ne connais personne ici, et personne ne me connaît. Mais je sais que le temps de la récolte arrive et qu’ils seront au rendez-vous.

Eux, les rescapés d’une hécatombe silencieuse. Eux, cette multitude discrète, presque fantomatique, cette toile de fond sur laquelle s’écoule paisiblement la vie du village. Deux univers parallèles, vivant côte à côte mais séparés par un fossé invisible, sans un contact, sans un regard.

Je suis bouleversé par la profondeur de leur parole, par sa nature cathartique, par ce retour obsessionnel sur l’empreinte des souffrances endurées, sur le réveil amer du « rêve occidental », sur la honte insurmontable de l’échec, sur la folie, sur la mort et le destin…

C’est à partir de là que le film prend forme dans mon esprit : c’est cette parole qui va lui donner sa « chair », et autour de ces voix, tressées comme un récit collectif, se déroule une mosaïque de propos, de personnages, d’histoires, de lieux et de scènes, un puzzle traversé par des liens souterrains entre la parole et l’image.

Je ne veux pas décrire : surtout pas de film à thèse, pas de plaidoyer… Inscrire ces hommes dans la réalité de leur voyage sans fin et du travail clandestin, oui, mais en tâchant surtout d’épouser leur position dans le monde, de devenir en quelque sorte le passeur de leur univers intime, afin de restituer cette « vie suspendue » qui est le lot de l’existence clandestine, et de rendre à ces personnes une place à part entière dans le monde des « vivants ». Je favorise donc une certaine déréalisation de l’environnement physique afin de souligner l’étrangeté d’un paysage amorphe et de ses espaces chaotiques et frontaliers, vaincus par un dérèglement insidieux, qui forment la géographie de la clandestinité. Lire la suite et partager »

Films, Radio : émissions 2012

Comment préserver la diversité et la gratuité des semences paysannes ?

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Ecoutez l’émission du lundi 1er octobre avec Nathanael Coste et Marie Gabelou

A l’occasion de la sortie en DVD  du film »Les semenses prennent le maquis », coproduit par l’association Terre & Humanisme, initiée par Pierre Rabhi (photo), et qui œuvre depuis 1994 à la transmission de l’agro-écologie pour l’autonomie alimentaire des populations et la sauvegarde des patrimoines nourriciers, les deux réalisateurs, Nathanael Coste et Marie Gabelou présentent dans Liberté sur Paroles, les enjeux de la préservation des semences paysannes.

En Afrique de l’Ouest comme ailleurs, des semences hybrides et OGM gourmandes en intrants chimiques sont commercialisées et remplacent peu à peu les semences locales. Ces changements de pratique menacent l’autonomie alimentaire des populations. Des associations agroécologistes françaises et africaines se mobilisent pour conserver les semences paysannes. Ce film suit une rencontre militante de paysans venus de toute l’Afrique de l’Ouest pour se former aux techniques de production de semences maraîchères. Il donne la parole à des agroécologistes africains qui prennent conscience des enjeux autour de l’autonomie semencière et s’engagent pour défendre leur droit à l’alimentation.

Les semences prennent le maquis (Bande annonce)

50 agro-écologistes africains, venus du Mali, du Burkina Faso, du Togo et du Bénin se sont reunis pour se former aux techniques de production et de conservation de semences et pour s’informer sur les législations. Terre & Humanisme, AIDMR, BEDE et CAPROSET des associations engagées pour la souveraineté alimentaire ont co-organisé la rencontre.

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Emissions en partenariat avec la revue "Hommes et Migrations", Films, Théâtre

Immigrés : le temps des vacances au pays…

Écoutez l’émission du 2 juillet avec Philip Boulay, Marie Poinsot, Ali Mekki, Maleck Bensmail, le groupe 113, Abdelafid Hammouche
Écoutez l’émission du 2 juillet avec Philip Boulay, Marie Poinsot, Ali Mekki, Maleck Bensmail, le groupe 113, Abdelafid Hammouche

photo : Thomas Mailaender

Le rendez-vous mensuel de la revue Hommes et Migrations avec l’émission Liberté sur Paroles ouvre la période estivale. Or, l’été pour les migrants et leurs familles c’est souvent dans le temps des vacances au pays. Le fameux retour au bled qui fait émerger tout un ensemble de sentiments et d’aspirations qui traduisent leurs liens avec le pays d’origine, les relations avec la famille restée au pays, et où se mêlent l’ambivalence des attentes et des craintes multiples. Les vacances correspondent à un voyage singulier pour chaque famille qui prend la forme d’une aventure interculturelle entre ici et là-bas. Quelle image chacun se forge du séjour au « bled » selon son âge, sa place dans la famille ? Comment les visites et les retrouvailles rythment la période des vacances ? Se mêlent aussi à ces « vacances »des stratégies matrimoniales ou d’investissement dans la construction de la maison qui symbolise un projet de retour définitif. Les retraités, notamment ceux logés dans les foyers de travailleurs migrants, vivent bien différemment ces allers-et-retours dans un pays où ils ne s’installent pas définitivement. On évoquera aussi les migrants qui ne peuvent pas partir au pays, parce qu’ils sont réfugiés, sans-papiers, sans l’argent pour faire le voyage.
Durant cette émission, Abdellafid Hammouche, sociologue, directeur du CLERSE-CNRS-USTL, de l’université de Lille 1,  nous explique la signification des vacances au pays pour les immigrés algériens, Ali Mekki, directeur du CREOPS Manosque, montre comment les vacances s’inscrivent également dans un projet à plus long terme de construction de la maison au village, Philip Boulay, metteur en scène de la pièce  « Et nous passions le pantalon français » parle de sa pièce réalisée en collaboration avec un groupe de femmes  de la Maison des Tilleuls au Blanc Mesnil qui expriment notamment leur point de vue sur les vacances au « bled ». Cette heure est rythmée par des extraits d’un documentaire réalisé en 2001 par Malek Bensmaïl, « Des vacances malgré tout ».

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concert, Films, Manifestations, Radio : émissions 2012

Le festival « Ta parole » fête ses dix ans !

Écoutez l’émission du 4 juin 2012 avec Roxane Joseph

Le Festival TaParole c’est des concerts durant trois jours, un festival de chansons qui défend des artistes indépendants et émergents. Un forum associatif militant, un grand bal pour clôturer en dansant le Festival. Buvette et cuisine bio au jardin, joie au long cours au rendez-vous.

Mais c’est aussi toute une histoire : au fond d’une cour d’immeuble parisien, il y a dix ans, la première édition du festival TaParole voyait le jour. Chacun avait donné un coup de main, comme pour toutes les belles fêtes, les uns faisaient des quiches, les autres collaient des affiches. Agnès Bihl, marraine à vie du festival a été la première à accepter de jouer, puis finalement tous les artistes ont répondu présents, par amitié, ou par curiosité, notre invitation quelque peu fantasque : on partagera les recettes s’il y en a, il y aura sans doute une sono, des lumières ? Non… à manger ? Oui… et beaucoup à boire.

Puis le premier concert eut lieu et ce fut magique ! Le public était là (guichet fermé dès le premier soir), l’émotion, la bonne humeur, la fête et la joie d’avoir réussi notre pari, au soir du premier soir cela ne faisait pas de doute qu’il y aurait d’autres éditions. L’enthousiasme ne s’est jamais perdu, l’énergie de la belle équipe de Taparole, composée, à l’origine, de Roxane et Nicolas Joseph, a porté et aujourd’hui le festival s’est fait une place parmi les autres festivals, il est attendu, soutenu, apprécié. Les étoiles dans les yeux du public, les sourires des artistes, la fraternité des bénévoles, tout cela permet au bout de dix ans de rêver des dix prochaines et des dix prochaines… « Partis de rien, nous pouvons tout ! Et faut que ça se sache ! Et merci pour la lune ! », on les prend au mot…

Au programme : Lire la suite et partager »

Films, Radio : émissions 2012, Rencontres, débats ...

Sur un air de Révolution : une sélection inédite et audacieuse de films qui chantent la révolte !

Écoutez l’émission du 4 juin 2012 avec Lili Hinstin

Lili Hinstin de l’association « Documentaire sur grand écran », est l’instigatrice passionnée de ce festival qui nous prouve que le cinéma et la musique, eux aussi secoués par les révolutions, révoltes et autres insurrections et nous en restituent, avec leurs moyens propres, les vibrations impulsées par la colère, l’espoir et l’utopie. Elle nous en détaille l’esprit et la riche programmation. En effet, des cinéastes ont toujours scruté les soubresauts de l’Histoire en accordant leurs films au rythme du chant révolutionnaire : l’apartheid en Afrique du Sud, Mai 68 et les mouvements ouvriers en France, le combat pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, la guerre d’indépendance au Mozambique, la grande grève des mineurs en Angleterre… Dès 1930, Dziga Vertov donne le « la » avec Enthousiasme ou La Symphonie du Donbass, premier film sonore soviétique, où la musique figure à la fois comme expression de la lutte des peuples et expérimentation formelle. Car il s’agit de lutter sur deux fronts : politique et esthétique. Qu’ils prennent parti de l’intérieur ou qu’ils aillent respirer ailleurs l’air de la révolution, comme les Brésiliens Celso et Luccas au Mozambique, l’Américain Rogosin en Afrique du Sud, Agnès Varda chez les Black Panthers ou le Hollandais Johan van der Keuken, du Ghana au Surinam, au son de l’héritage colonial des fanfares de cuivres (Brass Unbound), les cinéastes creusent le double héritage vertovien. D’une part, la musique comme patrimoine commun (les chansons des mineurs du film de Ken Loach Which Side are you on ?, des ouvrières de Scènes de grève en Vendée, film collectif d’ISKRA), comme transmission d’une histoire populaire (Makwayela, un film rare de Jean Rouch sur des ouvriers au Mozambique chantant et dansant leur oppression dans les mines d’or sud-africaines). D’autre part, l’ambition de révolutionner les formes : créer un cinéma nouveau pour une nouvelle nation (Celso et Luccas avec 25) ou « faire politiquement des films politiques » (Jean- Luc Godard avec One plus One). Affranchissement par et pour le cinéma, la résistance aux normes s’affirme, émancipation des codes narratifs au rythme d’un montage free (Black Liberation / Silent Revolution de Edouard de Laurot). Deux fictions enfin, mais à la portée documentaire retentissante : Come Back, Africa de Lionel Rogosin, film clandestin au cœur du système de l’apartheid et Sweet Sweetback’s Baadasssss Song de Melvin van Peebles, déclaration de guerre à la société raciste américaine, météorite dans le bon goût cinématographique, outrée et outrageante. Lire la suite et partager »

Films, Livres, Radio : émissions 2012

Lucio Urtubia : une vie de passion et de labeur au service de la cause anarchiste.

Écoutez l’émission du 14 mai avec Lucio Urtubia

Trop jeune pour participer aux combats de la révolution de 1936 mais marqué par le drame et les douleurs de la défaite puis de la chape de plomb du régime franquiste, Lucio Urtubia, né à Cascante en Espagne le 18 février 1931 dans une famille de paysans pauvres, a choisi l’exil puis la lutte clandestine contre le régime franquiste. En 1936, Lucio avait 5 ans. Ce petit basque compris vite que le soleil ne brillait pas pour lui ni pour tous les « rouges » de son espèce dans l’Espagne des lendemains de la Seconde guerre mondiale. Dans l’espoir d’un avenir meilleur, un soir d’août 1954, Lucio traverse la Nive pour s’exiler en France et se retrouver maçon à Paris. La suite, c’est le fait de hasards et de rencontres. La rencontre avec des militants de la CNT en exil sur les chantiers qui l’amène à rejoindre le groupe des Jeunesses libertaires et puis surtout, un beau matin de 1957, la rencontre avec El Quico,  Sabaté que les copains lui demandent d’héberger un moment dans son petit appartement de Clichy. À partir de ce moment la vie de Lucio prend un tournant décisif. Au contact de Sabaté, il se forme et réalise ses premiers coups. Il comprend que la lutte antifranquiste a besoin d’hommes d’action, d’armes, de faux papiers et d’argent pour réorganiser les réseaux en Espagne, payer le matériel de propagande, aider les familles des prisonniers et fournir des avocats à ces derniers. Jusqu’au début des années quatre-vingts, la vie de Lucio est rythmée par cette double vie de maçon la journée et de travailleur de la nuit au service du mouvement libertaire. Tout est bon pour alimenter les caisses de la lutte antifranquiste. Contrebande, reprise individuelle, enlèvement, impression de faux papiers, de fausse monnaie et de traveller’s chèques rythment l’activité du militant de l’ombre Lucio. il a presque réussi à mettre la First National City Bank (la plus grosse banque mondiale) en faillite à la fin des années 1970 ! En 1979, il imprima en effet l’équivalent de 20 millions de dollars en faux travellers chèques. La banque a dû venir négocier avec lui… pendant qu’il était en prison ! Dans le même ordre d’idée, Lucio a eu un plan pour faire couler… les Etats-Unis. Il a proposé à Che Gevara, lors d’une brève rencontre dans un aéroport à Paris, d’imprimer des quantités énormes de faux billets verts, pour faire couler le dollars. Le Che ayant refusé, il ne mis jamais ce plan à exécution.

Mais  Lucio est avant tout un travailleur acharné. Pour gagner sa vie et celle de sa famille, il a été maçon. Et pas qu’un peu : il a travaillé jusqu’à ses 72 ans ! Ses talents de faussaires n’ont été mis à contribution que pour la « cause », jamais pour lui-même. Pour Lucio, « Il ne faut surtout pas être dépendant de l’argent de l’Etat. L’Etat c’est le pouvoir, le capitalisme. Il nous donne quelques miettes pour nous endormir. Pour être libre, il faut gagner son propre argent, être son propre patron et ne rien attendre du système. »

Toujours debout, toujours aussi matinal et courageux, l’homme est aujourd’hui responsable de l’Espace Louise Michel , au 42 rue des Cascades dans le XXème arrondissement de Paris, un lieu dont la porte est toujours ouverte à ceux qui, en parlant avec lui, en sauront un peu plus sur toutes les grandes affaires de la lutte antifranquiste : l’épopée de Sabaté, l’affaire Granado et Delgado, les actions menées par les GARI mais aussi le soutien au peuple algérien en lutte pour son indépendance ou encore un projet inabouti en compagnie de Che Guevara… En attendant la biographie de Lucio, à laquelle il travaille actuellement. Il y sera question d’Utopie …réalisée.

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Expositions, Films, Rencontres, débats ...

Avec l’UPOPA, Canal Marches porte la voix (et l’image) des quartiers populaires à la Maison de Métallos !

Écoutez l’émission du 7 mai avec Patrice Spadoni et Christophe Cordier

Du 9 au 13 mai 2012 l’association Canal Marches propose, à la Maison des Métallos, la restitution de trois années d’Université Populaire Audiovisuelle . Y sera notamment présentée l’installation vidéo « 100 messages d’habitant-e-s des quartiers populaires », des projections de films associatifs et les citoyens pourront laisser des messages dans  la cabine vidéo d’expression libre. Sur le plateau de Liberté sur Paroles, deux réalisateurs : Patrice Spadoni et Christophe Cordier, qui collaborant de longue date à cette association créée par des professionnel(e)s de l’audiovisuel, des chômeurs et précaires, des militant(e)s des mouvements sociaux pour contribuer à l’expression, à la visibilité des “Sans voix” et de leurs résistances, et plus largement, des personnes issues des milieux populaires et à valoriser leur créativité, notamment, mais pas exclusivement, par l’appropriation de l’outil vidéo. Le premier est l’auteur du film culte « Les garçons Ramponeau« , véritable bijou et surtout témoignage inestimable dans lequel l’histoire d’un quartier (Belleville) rejoint celle du 20e siècle. Un film à voir et à revoir tan il nous donne de clé pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui et, peut être comment éviter de terribles dérives. Quant à Christophe Cordier, il a co réalisé l’excellent « D’Egal à Egales« , un film dressant les portraits de militantes syndicales, qui sera diffusé lors de l’UPOPA à la maison des Métallos. Il y est question d’engagement, d’action collective et aussi, de vie, tout simplement !

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