Films, radio : émissions 2011

« Squat, la ville est à nous » : ce qu’habiter veut dire !

Écoutez l’émission du 7 novembre avec Christophe Coello

Le documentaire de Christophe Coello nous  prouve que l’art du Squat n’est pas de tout repos ! Repérages, investigations et recherches pour déterminer la destination et identifier le propriétaire du bâtiment convoité, escalade, descente en rappel, ouverture de portes à l’aide de pieds de biche, nettoyage et restaurations des locaux… Les militants que le réalisateur à suivi, à Barcelone pendant huit ans ne manquent ni d’énergie ni de détermination. Mais le jeu en vaut la chandelle ! En effet bien au delà du fait d’économiser un loyer, il s’agit tout simplement de reprendre les rênes de sa vie, de cesser de collaborer à un système que l’on abhorre … Jubilatoire, Squat, la ville est à nous démontre de manière implacable que la valeur d’usage d’un objet, d’un lieu est mille fois supérieure à sa valeur marchande…. Parce que les liens qui se créent entre les habitants du quartiers et les squatteurs, les pratiques collectives et les échanges d’idées n’ont pas de prix !

Pendant huit ans, de 2003 à 2011, Christophe Coello a filmé de l’intérieur les actions de « Miles de viviendas » (« des milliers de logements »), un groupe de flibustiers barcelonais qui invente mille façons de repousser les murs du possible. Gloria, Vicente, Ada et les autres ne se contentent pas d’investir des habitations promises à la culbute financière, ils impulsent la résistance à l’échelle du quartier.

Dans sa forme, le film, produit par Annie Gonzales de CP prod est rythmé, extrêmement vivant, à l’image des protagonistes dont on suit les aventures. Et puis cela fait du bien de voir un film qui se passe d’un commentaire en voix off ! Du coup, on sort de la salle avec une envie de lever la tête, histoire de regarder si  quelques fenêtres sans rideaux  ne recèleraient pas des appartement habitées par des pigeons… et donc l’idée qu’une autre vie y serait possible ! Lire la suite et partager »

Livres, radio : émissions 2011

Le feminisme au masculin

Écoutez l’émission du 24 octobre avec Emmanuelle Barbaras, Thimothey et Roger

 Marie Devers et Emmanuelle Barbaras signent «L’homme féministe : un mâle à part ? » aux (excellentes) éditions Les points sur les i. Un recueil de 25 portraits d’hommes qui embrassent la cause des femmes au quotidien. Plafond de verre, sexisme, inégalités salariales, violences, répartition des tâches ménagères… la place des femmes dans la France de 2011 les révolte. Ils sont féministes revendiqués, parfois militants, engagés. Ils le sont quelques fois sans le dire ou sans l’assumer ou sans aimer le mot. Emmanuelle est venue nous parler de cet ouvrage sur le plateau de « Liberté sur Paroles », avec deux des hommes dont le portrait figure dans le livre, Tim, journaliste et Roger, artiste peintre, qui témoignent  de leur engagement dans un combat trop souvent réservé, à tort, aux femmes !

Pour les auteures, le parcours de ces hommes leur semblait forcément être un parcours de vie particulier, singulier, passionnant. Un parcours à étudier, faire connaitre, souligner.

Ce livre revient donc sur ces hommes, de tous horizons, âges, origines, unis par cette singularité qui fait d’eux, peut-être, des « hommes à part ». Des hommes qui sont parfois certainement montré du doigt par la gente masculine. Par cet entourage masculin qui vit suivant des codes ancestraux où la virilité, le machisme et le sexisme sont monnaie courante.

Le livre tente de répondre à ces questions à travers des portraits écrits et photographiques.

Un livre qui semble aujourd’hui primordial et qui correspond aux évolutions de la société. Une époque où le sexe est partout, en libre-service, mais où les rapports sexués sont encore fragmentés et régis selon des codes anciens qui laissent aux femmes et aux hommes des rôles bien trop souvent liés à leurs sexes. Une époque où, finalement, peu d’hommes osent se révolter contre cet ordre établi et obsolète. Lire la suite et partager »

Livres, radio : émissions 2011, symptômes

Menace sur nos neurones ou quand la santé publique est sacrifiée au profit d’interêts privés

Écoutez l’émission du 24 octobre avec marie Grosman et Roger Lenglet

 

Alzheimer, parkinson, sclérose en plaques, autisme… Pourquoi le nombre de personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative explose-t-il, et pour quelles raisons les malades sont-ils de plus en plus jeunes ? Ce livre révèle que ces maladies se préparent déjà dans le ventre des mères, devenues malgré elles des « mamans neurotoxiques ». Ensuite, tout au long de la vie, nos neurones sont exposés à un cocktail d’agressions capable de diminuer irréversiblement les fonctions de notre cerveau. Ces substances parfaitement identifiées et documentées par les scientifiques, pourraient être bannies de notre environnement si une véritable politique de prévention était menée. Au moment où ce type de maladie a été déclaré “cause nationale” en France, l’enquête événement de Marie Grosman et Roger Lenglet accuse : malgré les connaissances scientifiques la prévention est gravement négligée. Etudes et investigations rigoureuses à l’appui, les auteurs démontent le mécanisme d’un “effet d’aubaine” Lire la suite et partager »

radio : émissions 2011

(Psych)analyse politique avec Roland Gori !

Écoutez l’émission du 17 octobre avec Martin Schvartzapel et Roland Gori

 

Rencontre avec Roland Gori, qui a analysé le nouveau mode de gouvernement des hommes qui se répand dans toute la société, et d’abord dans la sphère professionnelle : un management par la rivalité et la peur qui, au nom de la dictature de la performance et de la concurrence, impose partout les mêmes normes et le même mode d’assujettissement. Qu’importent la qualité réelle et le sens des activités, toutes doivent être réductibles à un chiffre parmi d’autres chiffres. L’évaluation est l’instrument de la mise au pas des individus. En faisant la loi, l’actionnaire transforme sans cesse le travail ; quand l’État singe cette gestion, c’est pire encore, car totalement ubuesque et contre-productif.

Les professionnels vivent péniblement l’altération profonde de leur métier, dans un sentiment où se mêlent injustice, démoralisation et révolte. Les champs professionnels ont perdu leur autonomie spécifique (Pierre Bourdieu).

En dénonçant cette logique, l’Appel des appels ne défend pas seulement la spécificité des missions de services publics, il révèle surtout l’aliénation croissante dont sont victimes tous les travailleurs. Contre la destruction, il faut instaurer une politique des métiers.

L’Appel des appels est un collectif de professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l’éducation, de la recherche, de l’information, de la culture qui s’est fait connaître en 2008. Lire la suite et partager »

Manifestations, radio : émissions 2011

Face à la misère : refus ou déni ?

Écoutez l’émission du 17 octobre

 

Le gouvernement vient de rendre public (le 21 octobre), le tableau de bord des chiffres de la pauvreté 2010. Il met en avant un taux de pauvreté artificiellement ancré dans le temps en baisse, alors que tous les indicateurs montrent une situation alarmante. ATD Quart Monde s’offusque de ce détournement statistique. IL semble donc qu’au lendemain de la journée du refus de la misère organisée par ATD quart monde, les politiques préfèrent le déni ! Le gouvernement veut rassurer les Français en démontrant que la pauvreté baisse (-5%) grâce à un indicateur qu’ATD Quart Monde et de nombreux observateurs et acteurs contestent : « le taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps. » Cet indicateur – inexistant dans les autres pays européens – reflète bien mal la réalité. Les plus pauvres de plus en plus nombreux En considérant le taux relatif, donc non artificiellement ancré dans le temps, on constate que les indicateurs de pauvreté sont mauvais : + 1 % pour le taux de pauvreté au seuil de 60% (954 euros), et ce malgré le coup de pouce du RSA activité. Plus inquiétant, on constate, entre 2007 et 2009, une augmentation du nombre des personnes les plus pauvres : + 9 % de personnes ayant un niveau de vie sous le seuil de 40 % du niveau de vie médian (soit 636 euros par mois pour une personne seule en 2009), soit 3,3 % de la population. Le taux de pauvreté en conditions de vie qui était en baisse de façon continue de 1997 à 2007, augmente à nouveau depuis 2007, donc avant-même la crise. « En 2010, 13,3 % des personnes rencontrent un cumul important de difficultés en conditions de vie. La progression de l’indicateur observée ces dernières années traduit surtout l’augmentation de la part des personnes ayant des ressources insuffisantes » analyse le rapport du gouvernement. Le nombre de ménages surendettés a fortement augmenté en 2009 et reste stable en 2010. Un surendettement « domestique » qui s’explique notamment par l’explosion des loyers et la forte hausse des coûts de l’énergie. Lire la suite et partager »

Livres, radio : émissions 2011

« La trahison des éditeurs » : avec cette analyse au scalpel du marché de l’édition, Thierry Discepolo interpelle les consciences des auteurs et …des lecteurs !

Écoutez l’émission du 17 octobre avec Thierry Discepolo

 

Après avoir lu « La trahison des éditeurs », on comprend que, malgré le prix unique du livre et la fameuse « exception culturelle », les ouvrages qui envahissent les rayonnage des librairies et autres super-marchés cristallisent l’avènement d’un système de production et de distribution oligopolistique dédié au plus grand profit des actionnaires des quelques grands groupes qui dominent le marché.

Se pose alors une question incontournable : en tant qu’auteur, comment peut-on accepter de publier des textes critiques envers un système au sein d’une maison d’édition qui le cautionne et le conforte ? En tant que lecteur doté d’une conscience politique…. ne faudrait-il pas privilégier l’achat de certains livres, issus de l’édition indépendante… et se contenter d’emprunter les autres ? Tout cela est une question de cohérence comme nous l’explique l’auteur de cet essai, Thierry Discepolo, qui a participé à la fondation de la revue Agone (1990), à l’origine des éditions du même nom, où il travaille actuellement.

Comme les autres médias, l’édition est depuis longtemps aux mains de grands groupes, souvent les mêmes. Et elle remplit la même fonction dans le maintien de l’ordre idéologique. Suivant la même logique de croissance par acquisition qui prépare la suivante, les grands éditeurs perpétuent l’existence d’un type d’acteur qui, du seul fait de sa taille et de son mode d’organisation, forge un monde social et économique face auquel les idées de changement ne pèsent pas grand-chose. La distinction artificielle entre « groupe de communication » et « groupe éditorial » dissimule le rôle de ces entreprises dans une société à caractère de masse : transformer les lecteurs en consommateurs et limiter la capacité d’agir du plus grand nombre. Lire la suite et partager »

Livres, radio : émissions 2011

Une approche fine et distanciée des origines et de l’avenir des révolutions arabes

Écoutez l’émission du 3 octobre avec Akram Belkaïd

  Dans  « Etre arabe aujourd’hui », qui vient de paraitre aux éditions carnet nord, le journaliste et essayiste Akram Belkaïd nous propose une analyse inédite des évènements qui ont secoué les pays arabes au printemps 2011.  Cet intellectuel franco-algéro-tunisien, pétri, tant de littérature française que des grands textes arabes et orientaux, tente de trouver les racines du soulèvement des peuples arabes. Il nous rappelle ainsi que ce vent de révolution auquel l’occident a prêté à tort  l’odeur du jasmin était sans doute moins lié que l’on a pu le dire aux difficultés économiques…. C’est plutôt un trop plein d’humiliation qui a fini par pousser les peuples à la révolte… Sans nier le rôle des réseaux sociaux, Akram Belkaïm remet cet outil de communication à sa place et n’écarte pas l’intervention, indirecte, de puissances étrangères (notamment américaine) qui ont favoriser la chute des dictateurs tunisien et égyptien…

Du coté des perspectives l’auteur dresse un portrait sans concessions de ce « nouveau » monde arabe, qui doit encore affronter des questions essentielles à sa reconstruction : quelle est désormais la place de l’islamisme dans ces sociétés ? L’économie sera-t-elle un tremplin ou un frein au développement politique ? Lire la suite et partager »

radio : émissions 2011

L’indépendance du magazine « 60 Millions de consommateurs » est menacée.

Écoutez l’émission du 3 octobre avec Jean Jacques Norden

Indépendant, sans publicité, conçu par des journalistes, juristes, économistes et ingénieurs, le magazine 60 Millions de consommateurs informe les consommateurs et défend leurs droits depuis plus de quarante ans. Mais il fait plus que cela : il remplit avant tout une mission de service public et c’est bien pour cette raison qu’il fait partie intégrante de l’Institut national de la consommation (INC).

Aujourd’hui, son indépendance et sa spécificité sont gravement remises en question : la direction de l’INC envisage « d’adosser les activités presse au secteur privé ». Un coûteux audit remis fin août estime qu’un apport massif de capitaux est la seule solution pour répondre aux difficultés financières que connaît actuellement la revue et pour la pérenniser. Comme l’INC ne possède pas cet argent, il serait donc nécessaire de faire appel à un acteur privé qui deviendrait actionnaire majoritaire, voire propriétaire unique et seul maître à bord.

Jean Jacques Norden, secrétaire général du comité d’entreprise du journal dénonce cette option qui relève davantage d’une volonté politique que d’une nécessité économique. « 60 est un journal qui dérange : flambée des prix, baisse du pouvoir d’achat, inefficacité des politiques publiques… Sa voix diverge des voix officielles. Depuis deux ans, la direction de l’INC a inexplicablement stoppé les campagnes d’abonnement, ce qui a asphyxié le titre, qui avait toujours été à l’équilibre depuis dix ans. »

Des salariés, des lecteurs, des citoyens ont décidé d’agir pour sauver le titre auquel ils croient. Une pétition mise en ligne par le comité de soutien a recueilli, en l’espace d’une semaine, plus de 6 000 signatures sur le site Soutenons60.org Lire la suite et partager »

Emissions en partenariat avec la revue "Hommes et Migrations", radio : émissions 2011

Entre mémoire et histoire, que reste-t-il des massacres du 17 octobre 1961 ?

Écoutez l’émission du 3 octobre avec Marie Poinsot, Daniel Kupferstein, Kleifa Mouterfi, Linda Amiri et Emmanuel Blanchard

Dans les années 60, l’immigration algérienne, fait unique dans le contexte l’histoire des décolonisations, s’intensifie vers la métropole au moment même où la nation algérienne est en guerre pour son indépendance. Les immigrés algériens, mobilisés par le MNA et le FLN, vont jouer un rôle important dans cette lutte indépendantiste. Ce paradoxe entre l’exil sur le territoire de la puissance coloniale et cet activisme politique « à distance » imprime les relations entre les immigrés algériens et la société française, comme une sorte d’héritage qui se transmet de générations en générations via les représentations stéréotypées, les discours et les pratiques discriminatoires envers des personnes d’origine algérienne.

Quelles raisons poussent des Algériens à venir en métropole en pleine guerre ? Quelles furent les pratiques répressives, arrestation, expulsion, torture ou contrôle policier, mis en place par les pouvoirs publics en métropole pour limiter l’engagement des immigrés ? Pourquoi la manifestation du 17 octobre 1961 des immigrés algériens protestant contre le couvre feu symbolise leur situation paradoxale ? Que représente-t-elle pour les Algériens installés à Paris à cette époque et ceux qui ne l’ont pas vécu ? Pourquoi la mémoire de cette histoire douloureuse est-elle restée si longtemps taboue, cachée ? « L’oubli et la gangrène » comme le soulignait l’historien Benjamin Stora peuvent-ils être enfin dépassés par un travail actif sur la mémoire et l’histoire dans la société française ?

A la veille des manifestations qui vont marquer les cinquante ans du 17 octobre 1961, puis de l’indépendance algérienne, Linda Amiri, spécialiste de l’histoire de la fédération du FLN en métropole, Emmanuel Blanchard, historien spécialiste, notamment, de l’histoire de la police en situation coloniale et auteur de l’ouvrage : La police parisienne et les Algériens (1944-1962) aux éditions du Nouveau Monde, Daniel Kupferstein, réalisateur, auteur de deux films sur cette période, 17 octobre 1961, Dissimulation d’un massacre et celui sur le 8 février 1962 Mourir à Charonne, pourquoi ? et Khelifa Mouterfi, un témoin qui a vécu ces évènements reviennent sur cet épisode tragique de l’histoire de l’immigration en France au cours de cette émission réalisée en partenariat avec la revue Hommes et Migration dirigée par Marie Poinsot. Lire la suite et partager »

radio : émissions 2011

Quel accès aux droits pour les citoyens communautaires que sont les Rroms !

Écoutez l’émission du 3 octobre avec Alexandre Le Cleve

Alexandre Le Clève, le représentant de la Cimade au sein du collectif Romeurope, qui regroupe une trentaine d’associations dénonce les « retours volontaires forcés » de Rroms expulsés afin de gonfler les statistiques des reconduites aux frontières et réclame la possibilité d’un égal accès au droit pour ces populations isolées et stigmatisées.

En France, les communautés rroms, en particulier originaires de Roumanie, sont  très largement utilisés par l’Etat français comme « chair à statistique » de sa politique du chiffre en matière d’expulsion. Ce sont pourtant bien des citoyens de l’union européenne depuis le 1er janvier 2007, ils devraient à ce titre pouvoir bénéficier des règles de libre circulation commune à tous les Européens. En 2010 au CRA du Mesnil-Amelot, les Roumains ont été les ressortissants les plus éloignés ; le préfet de Seine-et-Marne a à lui seul a expulsé 70% d’entre eux, ce qui lui a permis de réaliser 33% de ses éloignements effectifs ! Un chiffre qui ne marque pas un tournant, mais la poursuite d’une politique mise en place il y a plusieurs années :  Avant 2007, les Roumains représentaient un tiers des expulsions. En 2006, des charters de centaines de Roumains décollaient régulièrement de l’aéroport de Roissy. Depuis 2007, il semble que peu de choses aient réellement changées, ces Européens restant une population cible pour l’administration « grâce » à deux instruments, l’aide au retour et l’enfermement. Un même objectif : l’expulsion. Lire la suite et partager »