Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

L’album éponyme de Law (1975) : une perle de southern rock à coloration funk !

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law_law_cFormation évoluant tout d’abord dans le style boogie-blues à la ZZ Top, Law est un groupe qui colore sa musique d’une subtile touche de funk en enregistrant une perle méconnue de Southern Rock en 1975 pour le compte du label GRC basé à Atlanta en Géorgie.

Formé à Youngstown en 1971 autour du batteur Steve Lawrence (parti brièvement pour revenir en 1975), du guitariste Steve Acker et du claviériste Mickey Williamson (qui quitte la formation en 1973 au profil de Ronnie Lee Cunningham), ils côtoient Bob Seger ou Alice Cooper devant 5000 personnes lors d’un concert en plein air et deviennent par la suite le backing-band du légendaire Chuck Berry.

Devenu un quatuor avec l’arrivée du bassiste JohnMcIver originaire de Macon, ils s’orientent tout naturellement vers la musique funk et réalisent leur 1er Lp éponyme en 1975. Réalisé avec l’apport des Memphis Horns qui subliment des compositions comme « Just A Dream », « Runnin On » au clavinet démentiel qui drive ce boogie-funk furieux, « Wake Up » (qui attirera l’attention de Roger Daltrey des Who) ou « Tootin’ » instrumental tonitruant tout droit sorti d’un film de Blaxploitation, cet opus possède des qualités sonores indéniables également grâce aux talents de nos 4 musiciens hors pair. Lire la suite et partager »

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It’s a new day : le morceau de the Skull Snaps, samplé 331 fois !

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Groupe dont la renommée est due à leur unique Lp paru en 1973 sur le label GSF Records, The Skull Snaps demeure le combo le plus mystérieux de la grande histoire de la musique soul-funk mais également le plus samplé de l’histoire du hip-hop et de la musique électronique grâce au titre « It’s A New Day » dont on dénombre selon le site web Whosampled.com plus de 331 utilisation de son célèbre break de batterie (Gang Starr, Mobb Depp, Ol’ Dirty Bastard,Ice-T,Nas, The Prodigy entre autres).

Composé de Samm Culley (bassiste), George Bragg (batterie) et Ervin Waters (guitare), ils officient à partir de 1963 sous le nom de The Diplomats en se faisant un nom à travers l’Etat du Maryland. Ils se relocalisent dans la ville de New York et se produisent au prestigieux Apollo Theater, hélas leur ascension stagne. Le producteur Van McCoy les prend sous son aile et leur obtient leur premier hit local classé 9 semaines en 1964.

Au début des années 70, The Diplomats deviennent The Skull Snaps et obtiennent un contrat pour le compte de GSF Records basé à New York, et l’album éponyme parait en 1973. Un Lp dont la pochette fait plus penser à un disque de hard-rock avec cette surabondance de squelettes. Mais ne vous y trompez pas, le contenu est bel et bien du funk de haute facture avec des arrangements fabuleux de cordes et de cuivres qui font merveille sur les titres « All Of A Sudden », ou « I’m Your Pimp » au feeling proche des productions Curtis Mayfield de la même époque. Le monumental « It’s A New Day » emporte tout sur son passage avec le duo infernal basse/ batterie Lire la suite et partager »

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Natty Dread, le chef d’œuvre du roi du Reggae

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robert nesta marleyPrintemps 1974, trois heures du matin, une voiture de location avec à son bord Bob Marley, son cousin Sledger et l’actrice métisse Esther Anderson roule en direction de Kingston. L’ambiance est détendue mais soudain un barrage de police se dresse sur leur route. Ce dernier est chargé de fouiller tous les véhicules susceptibles de transporter des armes ou de la ganja car des troubles assez graves secouent progressivement tout le pays. Subissant des fouilles et des moqueries de la part des troupes de la Jamaican Defense Force, Bob Marley n’oubliera jamais cet incident qui sera le point de départ de son 3ème album, Natty Dread.

A partir de ce moment, Bob véritable bourreau de travail passe la majeure partie de son temps enfermé en studio, et les compositions venaient vite, inspirées majoritairement par la violence politique qui se répandait comme une trainée de poudre. Sa formation musicale est réduite à sa plus simple expression, à savoir les frères Barrett (basse et batterie), Marley et un jeune claviériste âgé de 16 ans Bernard « Touter » Harvey. Lire la suite et partager »

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Attention pépite : The Live Album (1971), de Curtis Mayfield !

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Photo of Curtis MAYFIELDSuite au succès de son premier album solo baptisé sobrement « Curtis » (1970), Curtis Mayfield continue sa carrière solo en publiant un live enregistré au Paul Colby’s Bitter End, un club situé New York City en Janvier 1971.

Entouré de son groupe fétiche composé du bassiste Joseph « Lucky » Scott, du percussionniste « Master » Henry Gibson, du guitariste Craig McMullen et du batteur Tyrone McCullen, Curtis Mayfield reprend principalement des compositions du 1er Lp ainsi que des morceaux de son ancienne formation The Impressions.

La tessiture sonore de ces 12 titres est extrêmement intimiste et feutrée, on sent que le groupe est au plus près des soul brothers et des soul sisters grâce au mix réalisé de main de maitre par l’ingénieur du son de Jimi Hendrix Eddie Kramer au studio Electric Ladyland en compagnie du chanteur.

Cette proximité avec le public est clairement palpable lors des « Raps » qui entrecoupent les titres. Curtis parle librement des problèmes qui touchent sa communauté (drogue, pauvreté, chômage, racisme…) et on assiste à de véritables échanges verbaux, ce qui ajoute une force supplémentaire aux messages pacifistes délivrés par Mr Mayfield.

« Mighty Mighty (Spade And Whitey) », “Check Out Your Mind”, “Stone Junkie», “We’re A Winner” et « Gypsy Woman » sont à mes yeux les pièces de choix de ce fabuleux document sonore au cours duquel Curtis balaie tout sur son passage avec son falsetto dévastateur le tout soutenu par un backing band de premier ordre. Mention spéciale à Henry Gibson pour sa maitrise absolue des percussions.
Considéré par Paul Weller (chanteur des Jams) comme l’un de ses 10 disques préférés, « Curtis Live » Lire la suite et partager »

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The Fatback Band : les années « Perception records » (1970-1975)

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Fatback bandFormation phare de la ville de New York dans la mouvance « Street Funk » et précurseurs du rap et du hip-hop à la fin des années 70 avec le titre « King Tim III (personality jock) », The Fatback Band représente la quintessence de la musique afro américaine de la première partie des 70’s grâce à ses 2 premiers albums pour le compte du label new yorkais Perception /Today Records, sortis respectivement en 1972 et 1973.
Metteur en scène du concept Fatback, le batteur Bill Curtis né en 1932 à Fayetteville, Caroline du Nord. Au départ pianiste, il abandonne progressivement cet instrument pour se mettre à la batterie durant son adolescence. Démobilisé en 1950, il débarque à Big Apple et fait ses gammes au côté de Clyde McPhatter, Bill Doggett, King Curtis ou Big Maybelle.
A la fin des années 60, Curtis crée Fatback Enterprises & Records, entité multicartes incluant labels, maisons d’éditions située dans le Queens, et en 1970 le projet Fatback Band émerge.
La nouvelle formation signe avec Perception Records et publie le single « Street Dance » pendant l’été 1972. Lire la suite et partager »

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G.C Cameron : l’homme aux six voix !

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George Curtis CameronChanteur aux prouesses vocales hallucinantes, capable d’étendre sa voix sur 6 registres différents, G.C Cameron est reconnu pour son falsetto dévastateur sur le hit des Spinners « It’s A Shame » mais pas pour sa carrière solo au sein d’une institution de la musique afro-américaine, Motown Records.

Né George Curtis Cameron le 21 Septembre 1945 à Jackson, Mississippi, sa famille déménage à Detroit avec ses 9 frères et sœurs en 1955, puis sert sous la bannière étoilée au sein du corps des Marines pendant la Guerre Du Vietnam avant d’être démobilisé en 1967. A cette période, il se marie avec Gwen Gordy, sœur de Berry Gordy, le pdg fondateur de Motown Records et ex-femme du producteur Harvey Fuqua et rejoint le groupe The Spinners en qualité de lead vocal. Ces derniers obtiennent leur plus gros hit en 1970 avec « It’s A Shame », sublime composition coécrite par Stevie Wonder.

En 1971, The Spinners Quittent Motown pour Atlantic Records, mais Cameron reste fidèle au label qui lui mit le pied à l’étrier en débutant une carrière solo. Ses premiers morceaux se retrouvent sur le label Mowest, crée pour prendre la température de la scène californienne car Motown déménage progressivement ses infrastructures à Los Angeles. Les singles « Act Like A Shotgun », « What It Is What It Is » et « Don’t Wanna Play Pajama Games » malgré des qualités sonores indéniables sont des échecs commerciaux. Cameron est capable de reproduire les sonorités de Curtis Mayfield sur « No Matter Where » (1973), des Isley Brothers sur « Come Get This Thang » ou de Smokey Robinson sur « Pajama Games » mais reste un petit vendeur aux yeux de son label. Lire la suite et partager »

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King Floyd : la saveur du Bayou

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king floydChanteur au timbre puissant, véritable sommité de la soul made in Louisiane, King Floyd fait partie de cette galaxie d’artistes qui connurent un succès justifiant toute une carrière de part la qualité indiscutable de la voix, de la musique ou de la mélodie.

Né le 13 Février 1945 à la Nouvelle Orléans, King Floyd III fait ses gammes dans un bar de la célèbre Bourbon Street et part faire son service militaire. Installé entre temps à Los Angeles, Il enregistre un album en collaboration avec Dr John passé totalement incognito. Dépité, King Floyd retourne dans sa ville natale et travaille comme postier. Nous sommes alors en 1969.

Au début de la décennie suivante, il entre en relation avec le grand producteur Wardell Quezergue. C’est le début d’une collaboration fructueuse qui atteindra son point d’orgue le 17 Mai 1970, au cours de la légendaire session au Malaco Studio, d’où émane le morceau « Groove Me » et « Mr Big Stuff » pour Jean Knight. Initialement Face B, « Groove Me » est diffusé sur les ondes locales et devient un hit dépassant les frontières de La Louisiane, Lire la suite et partager »

Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

Mr Big Stuff, pépite de la Soul Sudiste.

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jeanknightChanteuse ayant eu un succès fédérant plusieurs millions d’auditeurs avec le hit « Mr Big Stuff », Jean Knight accèdera à un succès aussi soudain que bref, grâce à ce titre samplé par certains grands noms du hip-hop tels les Beastie Boys, Heavy D, TLC ou Queen Latifah.

Née Jean Caliste le 26 Janvier 1943 à la Nouvelle-Orléans, sa rencontre avec la musique a lieu après ses études car Jean chante dans le bar de son cousin, ce qui attire l’attention des groupes locaux et des musiciens de passage, et en 1965 le producteur Huey Meaux la prend sous son aile et lui fait enregistrer son premier single pour le compte du label Tribe Records. Au passage, Caliste prend le nom de scène de Jean Knight.

Hélas, le succès ne vient pas, Jean met en stand-by sa toute jeune carrière et travaille comme boulangère en cette fin des années 60.

Au début de la décennie suivante, le parolier Ralph Williams croit en son potentiel, et grâce à ses diverses connaissances, ce dernier la met en relation avec le producteur Wardell Quezergue, sommité de la soul made in Nouvelle-Orléans et surnommé le « Beethoven créole ».

Dimanche 17 Mai 1970, Quezergue programme une session au Malaco Studio situé à Jackson, Mississippi avec plusieurs artistes dont Jean Knight et King Floyd. De ces heures passées, 2 titres sortent du lot, « Mr Big Stuff » pour l’une et « Groove Me » pour l’autre. Problème, toutes les maisons de disques refusent mais coup du sort, « Groove Me » fait un hit (numéro 1 des charts r&b pendant 4 semaines) et cerise sur le gâteau, sort sur un label indépendant (Chimneyville), un véritable pied de nez à l’industrie du disque. Lire la suite et partager »

Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

Con Funk Shun : les années Memphis

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confunkshunearly 1972 :  une voiture rouge aux pneus usés avec à son bord 7 personnes arrive à Memphis Tennessee afin de percer dans la musique. Ceci est le point de départ de l’un des groupes de funk les plus populaires des années 70, Con Funk Shun. Formé à Vallejo en Californie en 1969 autour du batteur Louis Tony McCall Sr et du chanteur guitariste chanteur Michael Vernon Cooper, nos deux compères décident d’unir leurs talents en montant un groupe incluant Cedric Martin (basse), Danny « Sweet Man » Thomas (claviers) et une section cuivre composée de Paul «  Maceo » Harrell (saxophone), Felton Clyde Pilate (trombone) et Karl « The Deacon » Fuller (trompette).

La formation se nomme Project Soul et fait ses gammes dans  la région mais ne perce pas, sans doute la scène soul-funk californienne est-elle saturée à ce moment-là. Ils décident alors de quitter Vallejo et ses environs et après des centaines de miles parcourus, ils débarquent à Memphis où ils sont embauchés comme backing-band par le label Stax. Project Soul accompagne le monumental Rufus Thomas lors du festival Wattstax le 20 Août 1972 et le trio vocal The Soul Children qui obtiennent un joli succès d’estime avec le titre « Hearsay ». Lire la suite et partager »

Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2013

The Southside Movement : le funk made in Chicago

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The+South+Side+Movement++frontFormation originaire de la ville de Chicago, Southside Movement fait partie d’une galaxie de groupes ayant eu une gloire éphémère avant de disparaitre du « music business ». Malgré des qualités musicales indiscutables,  leur passage fut « éclair » dans le monde de la musique funk, avec 3 albums essentiels et sources de samples pour une pléthore d’artistes entre 1973 et 1975. Chicago, 1969, le deejay Herb « Kool Gent » Kent remarque dans un magasin de disques, un duo composé des frères Ronald et Walter « Simtec » Simmons, respectivement bassiste et chanteur. Ensembles, ils réalisent un succès local, un instrumental intitulé « T-Box » qui a la particularité d’incorporer une boite à rythme. Faisant la rencontre du vétéran du gospel Wylie Dixon, Walter forme l’explosif duo Simtec &Wylie que l’on peut considérer comme le « Sam & Dave chicagoan »

Actifs entre 1969 et 1971 avec à la clé un succès cette même année avec le titre « Gotta get over the hump » (numéro 29 du Billboard Soul), Simtec & Wylie se sépare mais le backing band continue de jouer sous  le nom de T-Box’s et sort le single « Ain’t Enough Love » sur Mercury Records qui passe totalement inaperçu. Nous sommes alors en 1972.Le groupe attire alors l’attention du producteur Jimmy Van Leer et obtient un contrat pour le compte du label Wand, qui déboule sur la sortie de l’album « The Southside Movement » en 1973. Un Lp prometteur avec un contenu homogène et diablement efficace, servi par une section rythmique à couper au couteau et des cuivres rutilants et puissants. Les morceaux « I’ve Been Watchin’ You » numéro 14 du Billboard Soul, « Have A Little Mercy », « Can You Get To That” constituent les pièces de choix de ce premier essai. Lire la suite et partager »