Chroniques de Vincent Turban, Radio : émissions 2014

Straight Up (1975) : le « one shot » d’Exit 9 !

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAL’univers de la musique est déroutant, des groupes perdurent et bâtissent leurs carrières avec des disques de piètre qualité mais certains réussissent et sortent un seul et unique album de très haute facture. C’est ici le cas avec le groupe Exit 9 en 1975 avec « Straight Up », un opus extrêmement recherché depuis des années par les amateurs du genre et pouvant se monnayer en pressage original jusqu’à une centaine d’euros.

Formé à New-York City en 1973 et officiant en combo soul/rock sous le nom de « Qualified Funk », la formation s’étoffe avec une section cuivre. Dans la foulée, les producteurs John Jenkins et Modeste Clarke les prennent en charge, puis Qualified Funk devient Exit 9. Lire la suite et partager »

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Crown Heights Affair (1974)

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crown heights affairFormation composé de 8 musiciens officiant à New-York dès le début des 70’s dans la mouvance disco-funk alors en plein essor, Crown Heights Affair publie son premier Lp en 1974 pour la major RCA Records. Un album que je considère comme le meilleur d’eux-mêmes car le côté brut du funk est encore présent alors que les suivants sont à mes yeux dilués dans une soupe disco parfois indigeste.

Evoluant tout d’abord sous le nom de Nue Day Express pour se rebaptiser du nom d’un district de la Big Apple, Crown Heights Affair fut un groupe avant-gardiste car au même titre que Brass Construction (originaires eux aussi de New York), ils furent parmi les premiers à mixer le funk avec la musique disco (un genre inventé par 2 producteurs de Philadelphie Gamble & Huff) alors balbutiante.

Sous la houlette des producteurs Freida Nerangis et Britt Britton, Crowns Heights décroche un deal avec RCA qui déboule sur la réalisation de leur 1er album. Une pièce de choix et une merveille de groove solidement réalisé avec le savoir faire de nos funk brothers de choc. Les titres  » Super Rod « ,  » Leave The Kids Alone  » (qui obtiennent un succès local en single),  » Streaking  » et  » You Can’t Bend My Super Rod sont des démonstrations souveraines dynamitées par des lignes de basses bien grasses, des guitares wah wah acérées, des cuivres soufflés fort et des patterns de batterie qui vous filent la fièvre funk sans demander votre reste.

Hélas non réédité à ce jour mais facilement trouvable en faisant un peu de crate digging,  » Crown Heights Affair  » fait partie de mes coup de cœur Lire la suite et partager »

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Edwin Starr : Free to be myself (1975)

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239544EdwinStarr1977EdwinStarr20thCenturyT53802Chanteur au timbre puissant, reconnu mondialement pour son tube anti-Vietnam “War” paru en 1970 sur le prestigieux label Motown, Edwin Starr décide de s’émanciper de l’empire de Berry Gordy en produisant lui-même son dernier grand album soul avant son virage disco, le trop méconnu « Free to be myself » paru en 1975 pour le compte du petit label Granite Records basé à Los Angeles.

Né Charles Hatcher le 21 Janvier 1942 à Nashville Tennessee, il grandit à Cleveland et parfait son éducation musicale en montant sa propre formation de doo-wop baptisé the Futures Tones en 1957. Après 2 ans à servir sous les drapeaux, il s’installe à Detroit en 1962 et sort divers titres pour le label Ric-Tic qui lui obtient son premier hit en 1965 avec « Agent 00 Soul ».

1968, Ric-Tic Records est racheté par Motown et Starr est immédiatement pris en charge par les grands noms de la Motown, dans la foulée « 25 Miles » parait en 1969 et fait de nouveau un tabac. Mais la reconnaissance du public viendra l’année suivante lorsque sa relecture d’un morceau des Temptations le fera enter au panthéon soul.

« War » est un hymne composé par Barrett Strong etNorman Whitfield contre le carnage orchestré au Vietnam. Carton plein car ce tube truste la première place du Billboard pendant 3 semaines consécutives et lancera pour de bon la carrière de Mr Starr. Lire la suite et partager »

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Lyn Collins : The female preacher

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Lyn Collins Image1Chanteuse produite par Mr Dynamite en personne, connue grâce titre « Think » samplé plus de 868 fois pour son gimmicks vocal « Yeah Wow » et la phrase « It Takes Two To Make A Thing Go Right » utilisé dans l’eurodance des années 90 et le hip-hop, Lyn Collins est la soul sister de l’écurie James Brown à être reconnue mondialement par rapport à ses consœurs telles Vicky Anderson ou Marva Whitney,et ce malgré une discographie limitée (2 albums et 38 singles).

Née Gloria Lavern Collins le 12 Juin 1948 à Abilene, Texas, cette jeune fille à la voix puissante commence à chanter dès son adolescence et se marie très tôt à l’âge de 14 ans avec un homme travaillant comme promoteur local pour the James Brown Revue.

Détectant un potentiel explosif, Mr Dynamite la prend sous son aile et avec l’aide de son orchestre de choc The JB’s, lui fait enregistrer toute une série de 45 tours concoctés avec tout le savoir faire des vieux grognards du funk. Des morceaux tels « Think », « Mama Feelgood », « Take Me Just as I Am », “Rock Me Again (6 times)” ou “You Don’t Love Me If You Don’t Respect Me” n’ont vraiment pas à rougir face aux morceaux du Godfather Of Soul. Un féminisme brandi fièrement en étendard et des paroles parfois osées, Lyn Collins botte méchamment le postérieur de la gente masculine. Lire la suite et partager »

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L’album éponyme de Law (1975) : une perle de southern rock à coloration funk !

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law_law_cFormation évoluant tout d’abord dans le style boogie-blues à la ZZ Top, Law est un groupe qui colore sa musique d’une subtile touche de funk en enregistrant une perle méconnue de Southern Rock en 1975 pour le compte du label GRC basé à Atlanta en Géorgie.

Formé à Youngstown en 1971 autour du batteur Steve Lawrence (parti brièvement pour revenir en 1975), du guitariste Steve Acker et du claviériste Mickey Williamson (qui quitte la formation en 1973 au profil de Ronnie Lee Cunningham), ils côtoient Bob Seger ou Alice Cooper devant 5000 personnes lors d’un concert en plein air et deviennent par la suite le backing-band du légendaire Chuck Berry.

Devenu un quatuor avec l’arrivée du bassiste JohnMcIver originaire de Macon, ils s’orientent tout naturellement vers la musique funk et réalisent leur 1er Lp éponyme en 1975. Réalisé avec l’apport des Memphis Horns qui subliment des compositions comme « Just A Dream », « Runnin On » au clavinet démentiel qui drive ce boogie-funk furieux, « Wake Up » (qui attirera l’attention de Roger Daltrey des Who) ou « Tootin’ » instrumental tonitruant tout droit sorti d’un film de Blaxploitation, cet opus possède des qualités sonores indéniables également grâce aux talents de nos 4 musiciens hors pair. Lire la suite et partager »

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It’s a new day : le morceau de the Skull Snaps, samplé 331 fois !

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Groupe dont la renommée est due à leur unique Lp paru en 1973 sur le label GSF Records, The Skull Snaps demeure le combo le plus mystérieux de la grande histoire de la musique soul-funk mais également le plus samplé de l’histoire du hip-hop et de la musique électronique grâce au titre « It’s A New Day » dont on dénombre selon le site web Whosampled.com plus de 331 utilisation de son célèbre break de batterie (Gang Starr, Mobb Depp, Ol’ Dirty Bastard,Ice-T,Nas, The Prodigy entre autres).

Composé de Samm Culley (bassiste), George Bragg (batterie) et Ervin Waters (guitare), ils officient à partir de 1963 sous le nom de The Diplomats en se faisant un nom à travers l’Etat du Maryland. Ils se relocalisent dans la ville de New York et se produisent au prestigieux Apollo Theater, hélas leur ascension stagne. Le producteur Van McCoy les prend sous son aile et leur obtient leur premier hit local classé 9 semaines en 1964.

Au début des années 70, The Diplomats deviennent The Skull Snaps et obtiennent un contrat pour le compte de GSF Records basé à New York, et l’album éponyme parait en 1973. Un Lp dont la pochette fait plus penser à un disque de hard-rock avec cette surabondance de squelettes. Mais ne vous y trompez pas, le contenu est bel et bien du funk de haute facture avec des arrangements fabuleux de cordes et de cuivres qui font merveille sur les titres « All Of A Sudden », ou « I’m Your Pimp » au feeling proche des productions Curtis Mayfield de la même époque. Le monumental « It’s A New Day » emporte tout sur son passage avec le duo infernal basse/ batterie Lire la suite et partager »

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Albert King, alias « The Velvet Bulldozer » : quand le blues croise le fer avec le funk

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Albert_KingGuitariste formant la Sainte Trinité des « King » du blues avec Freddie King et BB King, Albert King, alias « The Velvet Bulldozer » fut un des premiers bluesmen à incorporer la soul et le funk dans sa musique à la fin des années 60. Les albums « I’ll Play The Blues For You » et « I Wanna Get Funky » parus respectivement en 1972 et 1974 sur le label Stax en sont la parfaite illustration.

Né Albert Nelson dans un foyer modeste le 25 Avril 1923 à Indianola, Mississippi, il apprend la guitare en autodidacte et chante dans une chorale gospel. King devient professionnel au sein des In The Groove Boys qui officient à Osceola. Nous sommes alors au début des années 50.

Après quelques années de vache maigre, King obtient ses premiers hits mineurs « I’m A Lonely Man » (1959) et « Don’t Throw Your Love On Me So Strong (1961, 14ème place du Hit R&B) et lance vraiment sa carrière. 1966, il signe un contrat avec Stax Records qui publie l’année suivante « Born Under A Bad Sign » en 1967. Le morceau titre deviendra la composition la plus connue de son répertoire et sera repris par divers groupes rock tels Cream, ou Jimi Hendrix Experience entre autres. Lire la suite et partager »

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Natty Dread, le chef d’œuvre du roi du Reggae

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robert nesta marleyPrintemps 1974, trois heures du matin, une voiture de location avec à son bord Bob Marley, son cousin Sledger et l’actrice métisse Esther Anderson roule en direction de Kingston. L’ambiance est détendue mais soudain un barrage de police se dresse sur leur route. Ce dernier est chargé de fouiller tous les véhicules susceptibles de transporter des armes ou de la ganja car des troubles assez graves secouent progressivement tout le pays. Subissant des fouilles et des moqueries de la part des troupes de la Jamaican Defense Force, Bob Marley n’oubliera jamais cet incident qui sera le point de départ de son 3ème album, Natty Dread.

A partir de ce moment, Bob véritable bourreau de travail passe la majeure partie de son temps enfermé en studio, et les compositions venaient vite, inspirées majoritairement par la violence politique qui se répandait comme une trainée de poudre. Sa formation musicale est réduite à sa plus simple expression, à savoir les frères Barrett (basse et batterie), Marley et un jeune claviériste âgé de 16 ans Bernard « Touter » Harvey. Lire la suite et partager »

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Attention pépite : The Live Album (1971), de Curtis Mayfield !

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Photo of Curtis MAYFIELDSuite au succès de son premier album solo baptisé sobrement « Curtis » (1970), Curtis Mayfield continue sa carrière solo en publiant un live enregistré au Paul Colby’s Bitter End, un club situé New York City en Janvier 1971.

Entouré de son groupe fétiche composé du bassiste Joseph « Lucky » Scott, du percussionniste « Master » Henry Gibson, du guitariste Craig McMullen et du batteur Tyrone McCullen, Curtis Mayfield reprend principalement des compositions du 1er Lp ainsi que des morceaux de son ancienne formation The Impressions.

La tessiture sonore de ces 12 titres est extrêmement intimiste et feutrée, on sent que le groupe est au plus près des soul brothers et des soul sisters grâce au mix réalisé de main de maitre par l’ingénieur du son de Jimi Hendrix Eddie Kramer au studio Electric Ladyland en compagnie du chanteur.

Cette proximité avec le public est clairement palpable lors des « Raps » qui entrecoupent les titres. Curtis parle librement des problèmes qui touchent sa communauté (drogue, pauvreté, chômage, racisme…) et on assiste à de véritables échanges verbaux, ce qui ajoute une force supplémentaire aux messages pacifistes délivrés par Mr Mayfield.

« Mighty Mighty (Spade And Whitey) », “Check Out Your Mind”, “Stone Junkie», “We’re A Winner” et « Gypsy Woman » sont à mes yeux les pièces de choix de ce fabuleux document sonore au cours duquel Curtis balaie tout sur son passage avec son falsetto dévastateur le tout soutenu par un backing band de premier ordre. Mention spéciale à Henry Gibson pour sa maitrise absolue des percussions.
Considéré par Paul Weller (chanteur des Jams) comme l’un de ses 10 disques préférés, « Curtis Live » Lire la suite et partager »

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L’âge d’or de Kool & the Gang : leur période jazz-funk ! (1964-1978)

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Kool++The+GangCité par le Godfather Of Soul en personne comme une référence de la scène funk, Kool & The Gang est au départ, avant son virage commercial orchestrée à la fin des 70’s, une formation solide officiant dans le registre jazz-funk doublée d’une réputation hors pair sur le plan scénique et musical. En 1964, les frères Robert et Ronald Bell (alias Khalis Bayyan) montent avec des camarades de lycée (Robert « Spike » Mickens, Richard Westfield, Dennis Thomas, George Brown et Charles Smith) The Jazziacs, groupe qui côtoie des grands noms de la note bleue tels Miles Davis, Pharoah Sanders, McCoy Tyner ou Thelonius Monk, rencontrés grâce à l’amitié qui lie ce dernier au père des Bell Brothers.

Décidés à vivre de leur art, nos jazzmen en herbe prennent conscience que le jazz ne nourrit pas un homme, ils adoptent tout naturellement la soul et le funk alors en plein essor en se baptisant Soul Town Revue, puis The New Dimension, Kool & The Flames pour aboutir à leur nom définitif Kool & The Gang.

En 1969, le producteur Gene Redd les prend sous son aile et publie via son label De-Lite Records un single éponyme classé dans le Top 20 Soul. Suivront alors plusieurs 45tours principalement instrumentaux que l’on retrouve sur le premier lp du groupe, tout simplement intitulé « Kool & The Gang ». Lire la suite et partager »